Toutes les dépressions du Cap Hatteras ne deviennent pas systématiquement des tempêtes mémorables mais le potentiel est là. La présence d'une source d'humidité importante pour produire des précipitations abondantes, la plus faible friction sur l'océan qui permet aux vents de prendre de la force et des montagnes juste derrière la côte qui soulèvent l'air par vents d'est pour accentuer la pluie ou la neige. De plus, il arrive souvent qu'un fort anticyclone se stationne sur le Québec ou la Nouvelle-Angleterre créant un blocage d'air froid ce qui accentue le mouvement vertical et peut créer les conditions nécessaires au verglas.
Chaque année, plusieurs des Tempêtes du Cap Hatteras frappent l'est du continent américain mais elles sont d'intensité variable. Cependant, à intervalle de quelques années, l'une d'entre elles cause tellement de dégâts qu'elle obtient un nom. Par exemple, l'un des plus importants blizzards qui aient affecté les États-Unis s'est produit du 11 au 14 mars 1888 et a pris le nom de The Great White Hurricane (L'Ouragan blanc). Elle donna environ 1 à 1,3 mètre de neige sur le Connecticut, le Massachusetts, New York et le New Jersey selon le National Weather Service. Les vents soufflaient cette neige en bancs de neige (congères) de plus de 15 mètres de haut. Bon nombre de poteaux du télégraphe furent brisés pour isoler New York, Boston, Philadelphie, Baltimore et Washington, D.C. durant des jours. Deux cents navires furent poussés sur la rive et au moins cent marins périrent. On recense plus de 25 millions $US (1888) de dommages et la perte de vie d'environ 400 personnes.
Une autre tempête mémorable est celle de l'Halloween 1991 (31 octobre) qui prit le nom de The Perfect Storm (sujet du livre et du film En pleine tempête). À cette occasion, une dépression du Cap Hatteras absorba un ouragan tardif et évolua éventuellement en un cyclone tropical. Le 2 novembre, elle toucha terre dans les Maritimes canadiennes causant pour 1 milliard US$ (1991) de dommages et causant la mort de 12 personnes.