Théâtre antique d'Arles - Définition

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Introduction

Vestiges du théâtre antique d'Arles : la scène et deux colonnes du mur

Le théâtre antique d'Arles a été construit à la fin du Ier siècle av. J.-C., sous le règne de l'empereur Auguste, juste après la fondation de la colonie romaine. Commencé vers 40/30 av. J.-C., il fut achevé vers l’an 12 av. J.-C. devenant ainsi l'un des tous premiers théâtres en pierre du monde romain. Le théâtre s'inscrit dans le quadrillage romain, sur le decumanus.

Le théâtre antique d'Arles fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840.

Description

Le monument

La Vénus d'Arles, dont Adolf Furtwängler (Meisterwerke ..., Leipzig, 1893, p. 564.) croit qu'il s'agit d'une copie de l'Aphrodité de Thespies (Louvre, Ma 439/MR 365).

Le théâtre initial comprenait trois parties : la cavéa, espace semi-circulaire recevant les spectateurs, la scène où jouaient les acteurs et le mur servant à la fois de décor et de fermeture au monument.

La cavea, d'un diamètre de 102 mètres, pouvait accueillir 10 000 spectateurs assis sur 33 rangées de gradins. À Arles, le théâtre contenait donc deux fois moins de spectateurs que les arènes et le cirque. Les spectateurs y étaient repartis par appartenance sociale : le peuple en haut et les chevaliers et notables sur les gradins inférieurs et l’orchestre.

La scène proprement dite était constituée d’une plate-forme de bois de 50 mètres de long sur 6 mètres de large et abritait dans ses substructions, la machinerie du théâtre.

Le mur du fond était décoré sur trois niveaux d'une centaine de colonnes d'ordre corinthien dont seules deux ont résisté au temps. Le mur, supportait probablement un auvent pour protéger la scène des intempéries. Des niches, dans le mur, abritaient une statuaire d’inspiration grecque, à l’instar de la Vénus d'Arles, objet d'une restauration controversée , qui fait aujourd'hui partie des collections du Louvre.

Les usages

Le théâtre à la différence de l’amphithéâtre ou du cirque offrait des spectacles où se produisaient des comédiens ; il s’agissait de tragédies, comédies, mimes et pantomimes romaines ou grecques à destination d’un public probablement plus raffiné. Ces pièces de théâtre jouées essentiellement lors de fêtes données en l'honneur des dieux, étaient gratuites afin que tous pussent y assister. Cependant, parfois on y offrait des spectacles uniquement dédié aux hommes. De plus,les femmes et les enfants étaient obligés d'être accompagné par un homme adulte.

Situation actuelle

Aujourd'hui, le monument se visite. De l'élévation antique supportant la cavea, il ne demeure plus qu'une travée, englobée au Moyen Age dans le rempart de la cité où elle fut transformée en tour de défense. L'orchestra conserve en son centre la trace du scellement de l'autel aux cygnes, emblème d’Auguste, voué à Apollon. Enfin, il reste seules et mystérieuses, deux colonnes de la centaine qui décoraient le mur de scène.

Ce monument est également un lieu de spectacles. Il accueille en particulier entre fin juin et fin août, les Fêtes d'Arles et du costume, les Rencontres Internationales de la Photographie, le Festival des Suds et le Festival du film Peplum.

Histoire

Le théâtre d'Arles fut édifié au sommet de la colline de l'Hauture sur le decumanus, à la fin du Ier siècle av. J.-C. Sa construction terminée probablement dès 12 av. J.-C. et la richesse de sa décoration témoignaient de l'importance accordée à la colonie arlésienne par l’empereur Auguste. Ce lieu contrairement à la Grèce, n’était pas dévolu à Dionysos, mais à Apollon, divinité mise à l'honneur par cet empereur. On rapporte que l'empereur Constance II y offrit une représentation grandiose le 10 octobre 353 et ce lieu de spectacles resta en fonction jusqu’au début du Ve siècle. À cette date, l’Eglise farouchement opposée aux comédiens et aux spectacles païens, utilisa le théâtre comme carrière pour la construction de la basilique paléochrétienne Saint-Etienne, entreprise sous l’épiscopat d’Hilaire.

Plus tard, probablement entre la fin du VIe et le début du VIIIe siècle, un de ses murs fut renforcé, intégré à l'enceinte de la ville et doté d'une tour de défense appelée la Tour de Rotland. Le terrain fut ensuite progressivement loti avec habitations et ruelles. Des hôtels particuliers y furent édifiés et les ordres religieux s’y installèrent, en particulier les Jésuites qui y établirent leur premier collège et les Sœurs de la Miséricorde. En 1755-1789, la cour du couvent où étaient visibles les deux colonnes servit à présenter au public les découvertes archéologiques faites sur place. Le théâtre commença à être dégagé à partir de 1828, grâce à l’action du maire de l’époque, le baron de Chartrouse. Les travaux furent repris dans les années 1840 et terminés en 1860.

Le théâtre antique d'Arles fait partie des monuments inscrits à la liste de 1840 dressée par Prosper Mérimée. Depuis 1981, il figure sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité.

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