Cette théorie a eu une grande influence sur les lettres et les arts. À la renaissance, elle inspire l'iconographie de nombreuses œuvres peintes ou gravées, telle par exemple cette série de feuilles volantes dessinées par Herman Müller et gravée par Maarten van Heemskerck, « Les Quatre Tempéraments » (Université de Liège). Publiées à Anvers par l'éditeur Jérôme Cock, établi à l'enseigne des « Quatre Vents », elles font partie de ces nombreuses séries didactiques que la gravure rendait accessibles à un public trop peu fortuné pour acheter des tableaux. La théorie des humeurs était donc largement répandue dans le nord de l'Europe. Elle fait l'objet de multiples allusions dans le théâtre élisabéthain où elle a notamment donné naissance à la Comédie des humeurs, créée par l'auteur dramatique anglais Ben Jonson. Elle permet la résurgence d'archétypes traditionnels popularisés par l'allégorie médiévale. La colère (Ira), par exemple, devient le colérique bilieux, souffrant d'un excès de bile rouge.
La théorie des humeurs fut défendue toute sa vie par le biologiste Auguste Lumière (1862-1954), sous le nom de théorie humorale alors qu'elle avait été abandonnée depuis longtemps par les spécialistes de l'époque. Gérard de Lacaze-Duthiers surnomma Lumière le "Père du Néo-Hippocratisme". La théorie humorale d'Auguste Lumière ne fut pas reconnue par l'Académie des Sciences à l'époque du fait que celui-ci n'était pas médecin.