La tour Saint-Jacques est une tour isolée, dressée au milieu du square qui porte son nom dans le 4e arrondissement de Paris.
Ce site est desservi par les stations de métro Châtelet et Hôtel de Ville.
Clocher de style gothique flamboyant, la tour Saint-Jacques constitue le seul vestige de l'église Saint-Jacques-de-la-Boucherie, dédiée à saint Jacques le Majeur.
Ce sanctuaire possédait une relique de saint Jacques et était un lieu de pèlerinage réputé. Si le Guide du pèlerin ne mentionne pas la ville, la Chronique de Turpin affirme que l’église a été fondée par Charlemagne, ce qui lui a valu son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des chemins de Compostelle en 1998 avec 70 autres bâtiments ou lieux en France.
Ce clocher-tour est construit entre 1509 et 1523 par Jean de Felin, Julien Ménart et Jean de Revier. Il mesure 52 mètres jusqu’à la balustrade. En 1523, Rault, « tailleur d’images » reçut 20 livres « pour avoir fait trois bêtes (trois des quatre symboles des évangélistes) et un saint Jacques sur la tour et clocher ». Cette statue colossale mesurait, dit-on, 10 mètres de haut. L'église est détruite en 1793, on dit que la tour ne fut pas démolie parce que Blaise Pascal y aurait renouvelé ses expériences sur la pesanteur du Puy-de-Dôme mais d'autres sources indiquent l'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas sur la montagne Sainte-Geneviève. Sa statue, installée à la base de la tour, le rappelle. Il est vrai que l’acheteur de l’église avait eu comme condition de ne pas démolir la tour.
En 1824, on installe dans la tour une fonderie de plombs de chasse. En 1836, elle est rachetée par la Ville de Paris. En 1850, le Moniteur rapporte qu’on installe au sommet un « superbe phare qui sera illuminé par la lumière électrique qui doit éclairer tout le quartier ».[réf. souhaitée] En 1852 les travaux engagés à l’occasion du percement de la rue de Rivoli font décider de la restauration du « délicieux beffroi de Nicolas Flamel ». Les travaux sont colossaux, ordonnés par l’architecte Baltard et dirigés par Théodore Vacquier et l’ingénieur Roussel. La tour est entièrement reprise depuis les fondations, les parties basses presque entièrement refaites, ainsi que plus de vingt statues. De 1854-1858 la restauration est confiée à l’architecte Théodore Ballu.
La statue de saint Jacques, abattue à la Révolution, est remplacée par une autre, due à Paul Chenillon, lequel a fait une maquette en plâtre, haute de 3,80 mètres. L’église Saint-Jacques d’Illiers-Combray, chère à Marcel Proust, en conserve la tête, réalisée en 1858 pour servir de modèle au sculpteur. Elle fut offerte par Napoléon III au conseil municipal qui en avait fait la demande. Au pied de la tour, fut créé en 1856 le premier square de Paris (le square de la tour Saint-Jacques). Au pied de la tour, à la fin du XIXe siècle, à lieu l'embauchage en plein air des ouvriers, lieu de réunion de ceux-ci tout comme l'était la place de Grève (actuelle place de l'Hôtel de Ville) toute proche.
Depuis 1965, une plaque offerte par l'Espagne à la ville de Paris, « sur l’initiative de la Société des Amis de Saint Jacques », en fait un point de départ de pèlerins de Compostelle. René de La Coste Messelière a même écrit à son sujet qu'elle était « la première et la plus haute borne du chemin de Saint-Jacques », affirmation sans fondement historique. La plaque indique que des « millions de pèlerins » y ont pris le départ pour le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, chiffre symbolique qui souligne l'importance donnée à ce pèlerinage à partir du XIXe siècle. L'origine de cette présentation de millions de pèlerins vient de la mention de foules dans des textes médiévaux, en particulier le Codex Calixtinus. Ces foules ne correspondent pas à des dénombrements comme cela a été compris mais au fait que pour faire sa promotion, Compostelle s'est appliquée à elle-même les textes du Nouveau Testament parlant de la Jérusalem céleste.
Sur la plate-forme est installée une petite station météorologique depuis 1891. Elle dépend de l'Observatoire de Montsouris. Les symboles sculptés des quatre évangélistes, le lion, le taureau, l'aigle et l'homme, apparaissent dans les angles. Les statues actuelles datent du début du XXe siècle, à l'instar des gargouilles et des dix-huit statues de saints qui décorent les parois de la tour. Les sculptures datent de deux époques. Les unes sont de l'origine de la construction au XVIe siècle, d'autres ont été créées aux XIXe et XXe siècles.