Troscart maritime | |||||||||
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Classification classique | |||||||||
Règne | Plantae | ||||||||
Division | Magnoliophyta | ||||||||
Classe | Liliopsida | ||||||||
Ordre | Alismatales | ||||||||
Famille | Juncaginaceae | ||||||||
Genre | Triglochin | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Triglochin maritima L., 1753 | |||||||||
Classification phylogénétique | |||||||||
Ordre | Alismatales | ||||||||
Famille | Juncaginaceae | ||||||||
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Le Troscart maritime (Triglochin maritima) est une plante pérenne de la famille des Juncaginacées qui pousse dans les marais ou prés salés.
Cette plante herbacée de 20 à 80 cm de hauteur possède un court rhizome oblique, fibreux. Des feuilles longues et étroites, à disposition alterne, un peu charnues et demi-cylindriques partent toutes de la souche au niveau de gaines à ligule entière ou bilobée.
La floraison survient de mai à septembre.
Chaque plant produit généralement deux hampes florales ou davantage, hampes plutôt robustes et généralement plus longues que les feuilles. Les fleurs hermaphrodites, de couleur verdâtre, sont disposées en longs épis, constituant ainsi un racème simple dont la longueur varie de 6 à 45 cm. Chacune des fleurs est portée par un court pédoncule de quelques millimètres de long et ne mesure que 2 ou 3 mm. La fleur est constituée de 6 tépales verts, en deux rangées, avec une teinte rougeâtre à l'extrémité, de 6 étamines et d'un pistil, qui contient six carpelles contenant chacun un ovule. Le gynecée est mature avant l'androcée, ce qui limite les risques d'autopollinisation.
La pollinisation est anémogame, c'est-à-dire assurée par le vent.
Les fruits sont des akènes ovoïdes, de 3 ou 4 mm de long. S'ils tombent à l'eau, ils sont capables de flotter et de commencer à germer dans l'eau de mer. Mais la dissémination des fruits se fait essentiellement par épizoochorie, c'est-à-dire par le truchement des animaux.
Le nombre de chromosomes est variable chez cette espèce : il est normalement de 2n=12, mais il existe des individus polyploïdes à 24, 36, 48, 60, 96, 120, voire 144 chromosomes.
Les feuilles du Troscart maritime contiennent des hétérosides cyanogénétiques, la taxiphylline et la triglochinine. Il s'agit donc d'une plante toxique pour la plupart des herbivores, notamment pour les moutons élevés dans les prés salés.
Des études ont montré que le Troscart maritime avait pour effet de surélever les terrains humides et de permettre l'installation de plante plus grandes, n'acceptant pas les sols trop humides. Il aurait ainsi un rôle dans la transformation des zones humides en des terrains exondés, ainsi qu'une action améliorant la biodiversité.
Le Troscart maritime pousse dans les prés salés ou les marais saumâtres, au niveau de la schorre. On peut aussi le rencontrer à l'intérieur des terres, dans des marais ou des prairies humides sur sol alcalin, même en montagne, mais à une altitude généralement inférieure à 4 000 m.
La salinité optimale de cette plante est de 0,4 % ; elle supporte moins la concurrence des autres végétaux sur sol moins salé. En Europe, cette espèce est considérée comme une associée caractéristique des prés salés atlantiques (c'est-à-dire des côtes de la Baltique, de la mer du nord, de la Manche et de l'Atlantique) et plus particulièrement des prés salés à Puccinellia et Spergularia marina (association Puccinellio-Spergularion salinae).
Cette espèce vit sur les terrains humides et salés des zones froides et tempérées. Il est plus commun dans l'hémisphère nord (zone circumboréale), et on trouve le Troscart maritime sur les trois continents de cette zone : Europe, nord de l'Asie et Amérique du Nord. En Europe, la limite sud de son aire de répartition passe par le Portugal, le centre de l'Italie et la Bulgarie, mais il est présent en Afrique du Nord. En France, on le trouve sur toutes les côtes, même méditerranéenne, et dans les marais salins d'Auvergne et de Lorraine. On peut aussi le trouver dans l'hémisphère Sud, notamment dans le sud de l'Amérique du Sud.