En France, une ville ou unité urbaine (terme officiel) ou encore agglomération urbaine, correspond à une délimitation définie principalement sur le critère de la continuité du bâti. La notion de ville ne doit pas être confondue avec la notion de commune dont la délimitation correspond a une subdivision purement administrative.
Chaque pays a sa propre définition statistique de ce qu’il convient de considérer comme une ville, et, partant de là, une population urbaine. En France, le caractère urbain ou rural des communes et, par extension, de la population qui y réside, est appréhendé au travers de la notion d’unité urbaine définie par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) en s'appuyant sur les recommandations adoptées au niveau international. Ainsi, seront définies comme urbaines les communes incluses dans une unité urbaine. La population urbaine est donc la population résidant dans une commune urbaine. Les communes ne relevant pas de la catégorie des communes urbaines appartiennent à la catégorie des communes rurales.
L'unité urbaine correspond à une commune ou un ensemble de communes dont plus de la moitié de la population réside dans une zone agglomérée de plus de 2 000 habitants dans laquelle aucune habitation n'est séparée de la plus proche de plus de 200 mètres. Une unité urbaine offrant au moins 5 000 emplois est aussi appelée pôle urbain si elle n'est pas située dans la couronne périurbaine d'un autre pôle urbain.
Une définition courante mais erronnée retient comme urbaines les communes comptant plus de 2 000 habitants. La définition est en réalité quelque peu plus complexe. Une commune appartient à une unité urbaine et sera donc considérée comme urbaine si plus de la moitié de sa population réside dans une agglomération urbaine, c'est-à-dire une zone bâtie continue comptant au moins 2 000 habitants. Trois conditions sont donc nécessaires pour qu’une commune soit réputée urbaine :
Pour illustrer la détermination des unités urbaines, considérons les communes A, B, C, D, E, F, G et H. Disposant du décompte de la population totale pour chacune d’entre elles, on ne peut cependant pas en déduire directement leur caractère urbain ou non.
Il est en effet nécessaire pour cela de savoir s’il existe sur le territoire de ces communes des zones agglomérées de plus de 2 000 habitants (des agglomération urbaines, donc) et, le cas échéant, d’en localiser précisément les limites. On exclura en particulier les zones bâties continues de moins de 2 000 habitants, telles que des hameaux isolés ou de petits bourgs, à moins que celles-ci ne soient distantes de moins de 200 mètres d’une agglomération urbaine, auquel cas ils en feront partie. Ce travail est effectué à l’aide de photographies aériennes et de données sur la répartition de la population.
Dans notre exemple, il existe donc trois agglomérations urbaines, représentées ici en orangé. Les zones agglomérées de moins de 2 000 habitants figurent en rouge.
Replaçons ces agglomérations urbaines dans le contexte du découpage communal. Les hameaux et les petites agglomérations de population ne seront donc pas prises en compte et seront donc assimilées aux zones d’habitat diffuses (espace blanc). Seule la commune D n’est pas traversée par une agglomération urbaine.
Il convient à présent de déterminer précisément pour chaque commune quelle est la part de la population résidant dans une agglomération urbaine. Ce nombre est indiqué par le chiffre bleu.
Les communes dont plus de 50 % de la population vit dans une agglomération urbaine seront considérées comme urbaines. Celles-ci sont mentionnées en rouge.
Notons par ailleurs que la commune B, qui n’a que 750 habitants, est urbaine tandis que les communes D et G, qui ont au total 2 000 habitants ou plus, sont rurales. Enfin, dans ce classement en unités urbaines, c’est la commune dans son ensemble qui sera considérée comme urbaine ou rurale. Cela ne signifie pas, bien entendu, qu’une commune urbaine n’a pas sur son territoire de zones naturelles voire agricoles ni, inversement, qu’une commune rurale n’a pas quelques zones agglomérées : cela signifie juste que la majorité de la population vit ou ne vit pas dans une zone agglomérée relativement importante.
L’appartenance ou non des communes à une unité urbaine étant connue, il reste à définir les différents types d’unités urbaines. Une unité urbaine peut être constituée d’une seule commune ou d’un ensemble de communes. La zone agglomérée comprenant plus de 2 000 habitants peut en effet fort bien s’étendre exclusivement sur le territoire d’une seule commune ou sur le territoire de plusieurs communes. Lorsque la zone agglomérée s’étend sur une seule commune, l’unité urbaine est alors dit ville isolée (ou unité urbaine monocommunale). Si plusieurs communes urbaines partagent la même zone agglomérée, elles forment alors une unité urbaine multicommunale (ou agglomération multicommunale).
Appliqué à notre exemple cartographique, cela nous donne une unité urbaine multicommunale (regroupant les communes A, B, C et E) et deux villes isolées (les communes F et H).
La population d’une unité urbaine est celle de toutes les communes la composant, que cette population vive effectivement dans l’agglomération urbaine ou pas. La commune la plus peuplée donnera en général son nom à l’unité urbaine (exceptions : Douai-Lens, Marseille-Aix-en-Provence...). Deux unités urbaines peuvent se jouxter sans en former une seule, dès lors qu’il n’y a pas de continuité entre leurs zones agglomérées. En ce qui concerne les unités multicommunales, on distinguera en outre deux types de communes :
Les unités urbaines multicommunales ainsi constituées ne respectent pas nécessairement les limites départementales, comme par exemple celle de Paris ou celle qui réunit Douai (Nord) et Lens (Pas-de-Calais), ni même les frontières nationales, comme dans le cas de Bâle (Suisse), Saint-Louis (France) et Weil-am-Rhein (Allemagne). Il existe quelques unités urbaines (toutes transfrontalières) qui ont moins de 2 000 habitants dans leur partie française, la définition de l’INSEE permettant tout à fait une telle prise en compte de la situation des communes voisines. En revanche, les unités urbaines respectent nécessairement les limites communales, dans la mesure où le statut urbain ou rural reconnu à une commune s’applique à la commune dans son intégralité. Pour résumer, toute commune française relève donc nécessairement de l’une et d'une seule de ces quatre catégories :
Pour savoir à quelle catégorie appartient une commune, on peut consulter le site de l’INSEE (zonages d'études [1]), qui donne à la fois le statut de la commune et, le cas échéant, son unité urbaine de rattachement. Les unités urbaines sont redéfinies à l’occasion de chaque recensement de la population.