La demande de vanille est très diverse, pour :
Quelques recettes à la vanille :
La vanille apparaît en note de fond dans de nombreux parfums. Depuis « Jicky », créé par Guerlain en 1889, c'est le plus souvent la vanilline de synthèse qui apporte l'essentiel de la touche vanillée, mais l'utilisation de l'arôme naturel demeure appréciée pour sa capacité à donner de l'arrondi aux compositions.
Quelques exemples de parfums avec des notes de vanille :
Connue comme stimulant du système nerveux, elle était utilisée sous forme d'huile essentielle, de teinture, ou d’infusion contre l’hystérie, la dépression ou la mélancolie. Elle était aussi recommandée pour favoriser les efforts musculaires ou contre les rhumatismes[réf. insuffisante].
La culture de la vanille s'est répandue dans diverses régions tropicales humides du monde. Deux pays, Madagascar et l'Indonésie, assurent cependant l'essentiel de l'approvisionnement mondial. Alors qu'au cours des années 1990, la production indonésienne était passée en tête, Madagascar a recouvré aujourd'hui sa position dominante.
À Madagascar, en 2004, la vanille faisait vivre 80 000 planteurs. Elle est surtout cultivée dans la région de Sava, au nord-est de l'île où l'on trouve 24 000 des 29 500 hectares plantés dans l'île. On recense les autres plantations pour 1 500 ha autour de Diego Suarez et pour 3 800 ha dans la région de Toamasina, le port par lequel les exportations de l'épice sont réalisées. D'autres pays, de longue tradition vanillière, continuent à alimenter de manière plus modeste le marché mondial : le Mexique, les Comores et dans une moindre mesure, sur des créneaux haut de gamme, La Réunion et Tahiti. En revanche, les Seychelles ou l'île Maurice ne produisent plus de vanille.
Les productions du sud-ouest de l'océan Indien peuvent prétendre à l'appellation vanille Bourbon, qu'elles soient originaires de Madagascar, des Comores ou de l'île de La Réunion. Dans cette région du monde, le régime des alizés impose une culture sur les côtes orientales, les côtes-au-vent, qui sont les plus humides.
À La Réunion, la production est concentrée le long de la côte-au-vent entre Sainte-Suzanne et Saint-Joseph. Dans l'archipel comorien, elle l'est à Anjouan et Mayotte. La culture de la vanille est à l'origine de l'implantation de Guerlain dans ces îles. Elle est l'une des seules ressources de celles de l'Union des Comores avec le clou de girofle, autre épice à partir de laquelle on peut éventuellement fabriquer de la vanilline.
De nouveaux pays se sont lancés ou relancés dans la production de vanille, tels l'Ouganda, l'État du Kerala en Inde, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Tonga, etc. Recherchant la diversification des revenus agricoles et un bon profit, ils se trouvent néanmoins confrontés aux incertitudes d'un marché très fluctuant pour un produit qui nécessite de plus un suivi précis et rigoureux tout au long de la filière pour aboutir à une épice de qualité.
La Chine produit également de la vanille dans la province du Yunnan.
1964 | 1974 | 1984 | 1994 | 2004 | |
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![]() | 0 | 0 | 0 | 400 | 900 |
![]() | 175 | 160 | 160 | 131 | 140 |
![]() | 150 | 300 | 520 | 1770 | 2387 |
![]() | 1050 | 2283 | 2277 | 1320 | 600 |
![]() | 90 | 29 | 161 | 167 | 189 |
![]() | 10 | 10 | 10 | 20 | 70 |
![]() | 100 | 21 | 6 | 13 | 43 |
![]() | 45 | 27 | 56 | 33 | 35 |
![]() | 0 | 10 | 16 | 100 | 130 |
Le marché relativement restreint de la vanille, qui vise à satisfaire une demande attachée à l'authenticité naturelle, est soumis aux aléas climatiques et à la spéculation financière. Les cyclones qui touchent fréquemment la côte orientale de Madagascar peuvent en effet détruire une part importante des vanilleraies ou de la récolte annuelle. Mais la vanille préparée pouvant être conservée plusieurs années, les groupements de producteurs ou les négociants, s'ils en ont les moyens, peuvent aussi constituer des stocks d'attente, pour amortir les variations de prix ou au contraire profiter de ces variations.
Le plus souvent, les grands groupes agro-alimentaires ou des négociants internationaux traitent directement et confidentiellement avec les collecteurs locaux. Dans un contexte d'opacité, où l'annonce même des prévisions de production sert à influer sur le niveau des prix, il est donc difficile de connaître avec assurance les chiffres.
Selon les sources, les données peuvent donc apparaître comme contradictoires. Les évaluations de la FAO ne donnent qu'une vision incomplète (il y manque notamment l'Inde et la Papouasie-Nouvelle-Guinée) et sommaire (beaucoup de chiffres sont estimés ou extrapolés). Ces évaluations, parce qu'elles doivent normalement être exprimées en production agricole brute (vanille verte pouvant être 5 fois plus pesante que la vanille préparée) ne facilitent de plus pas les comparaisons, mais elles permettent d'apprécier les tendances évolutives des parts des différents pays producteurs.
D'une manière générale, les professionnels s'accordent à considérer que la production mondiale annuelle de vanille préparée avoisine en fait actuellement les 2500 tonnes.
En 1874, le Dr Wilhelm Haarmann, chimiste allemand, réalise la première synthèse artificielle de la vanilline à partir de coniférine extraite de la résine d’épicéa. Mais d’autres substances à noyau aromatique peuvent aussi servir de base à une synthèse de la vanilline. C’est en employant l’eugénol, extrait des clous de girofle que se développe la production et le commerce de la vanilline de synthèse.
La vanilline de synthèse prend alors peu à peu une place de plus en plus importante dans l’alimentation comme dans l’industrie de tous les produits parfumés. Grâce à son faible coût de production, elle permet de populariser universellement l’arôme de la vanille, mais en imposant en même temps à la vanille naturelle une concurrence sans merci. On estime actuellement la production mondiale de vanilline industrielle à environ 12 000 à 15 000 tonnes par an, alors que toute la vanilline naturelle qui pourrait être extraite de la production commerciale mondiale de vanille représente moins de 50 tonnes par an .
D'autres procédés industriels de fabrication de la vanilline ont de plus permis de tirer profit de matières premières de moins en moins chères : synthèse pétrochimique, synthèse à partir de la lignine des résidus de papeterie, oxydation de la curcumine extraite du curcuma ou préparation biotechnologique par fermentation contrôlée des résidus de pulpe de betterave des sucreries.
Parce que la molécule est chimiquement la même que celle présente dans la nature, la vanilline produite industriellement est qualifiée d'arôme nature-identique. En application de la réglementation européenne, la vanilline peut être signalée comme ingrédient alimentaire par la simple mention d' arôme, alors qu'en droit américain il faut parler d'arôme artificiel (artificial flavouring). Dans tous les cas, en revanche, l'appellation d'arôme naturel est réservée à l'emploi de vanille ou d'extrait de vanille. Les fabricants de produits alimentaires s'évertuent cependant à suggérer l'idée de vanille, même quand il n'y en a aucune trace naturelle, soit par des formules sans valeur juridique du type saveur vanille ou goût vanille, soit par des illustrations fantaisistes de fleurs de vanille ressemblant le plus souvent à des jonquilles.
En l'an 2000, lorsque Madagascar (40% de la production mondiale en 1994) fut touché par les cyclones destructeurs Eline et Hudah, les prix de la vanille naturelle ont explosé. Ce mouvement a ensuite été entretenu par la crise politique qui a secoué le pays et perturbé le marché quand en 2002 le Président Didier Ratsiraka a dû laisser le pouvoir à Marc Ravalomanana, un industriel qui a par ailleurs fait fortune dans le yaourt et est donc personnellement intéressé par le secteur via son entreprise Tiko.
Cette crise a incité les pays concurrents comme l'Indonésie, l'Ouganda, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et même le Mexique à relancer cette production très spécialisée. D'autre part, les cours atteints ont eu un important effet de découragement des utilisateurs et les ont incités à développer la fabrication directe de la molécule de vanilline par des procédés de plus en plus diversifiés.
Mais depuis début 2004, les cours mondiaux de la vanille naturelle ont chuté dans des proportions inquiétantes, son cours passant de 500 dollars à 25-70 dollars : 65/70 dollars pour la Bourbon, 25/40 dollars pour les autres variétés. Malgré ces nouveaux prix historiquement bas, les acheteurs continuent à bouder les gousses de vanille naturelle. Madagascar qui produisait 60% de l'offre globale a dû baisser de 40% le volume de sa production mise sur le marché.
C'est à Nice que s'est tenu en octobre 2004 le premier congrès international consacré à l'épice. Il y a vu la création de l'International Vanilla Association, première structure de ce genre, ayant l'ambition de mieux appréhender les paramètres du marché.
Les Européens consomment plus volontiers de la vanille naturelle, en particulier l'Allemagne et la France (75% de la variété Bourbon), alors que les États-Unis consomment plus d'extraits de vanille. Ils n'en restent pas moins les plus gros consommateurs mondiaux de vanille naturelle devant les deux autres pays cités. C'est une entreprise américaine au nom de Zink & Triest qui était début 2003 le numéro un du négoce international de ce produit. Depuis 2005, la disparation de Zink et Triest du marché de la vanille, a permis le rajeunissement de la filière et la montée en puissance de nouveaux acteurs comme Vanipro, Authentic Products situés en France ,Hachmann située en Allemagne. Un utilisateur majeur est McCormick & Company, entreprise fondée en 1889 à Baltimore, mais encore PROVA, Givaudan, Robertet, Firmenich, IFF, tous des grands noms de l'industrie aromatique et de la parfumerie.