En botanique et en mycologie, une variété (du latin varietas, « qui diverge ») est un rang taxinomique de niveau inférieur au rang d’espèce (« infraspécifique »).
Ce rang, intercalé entre celui de « sous-espèce » et celui de « forme, » permet de circonscrire et de regrouper plus finement un ensemble d’individus (une population) différant légèrement des autres individus conspécifiques, par un ou plusieurs caractères considérés comme mineurs, c’est-à-dire ne justifiant pas la création d’une nouvelle espèce, car ils possèdent par ailleurs tous les caractères diagnostiques entrant dans la définition de cette espèce.
Il s’agit le plus souvent de différences morphologiques (anatomique), chimiques ou organoleptiques (couleur, odeur), écologique (habitat, substrat), caractères qui sont censés évoluer en dehors du courant génétique de la variété type.
Ces caractères divergents sont réputés homogènes et constants pour ce rang de taxon, mais leur « poids » taxinomique relatif est laissé à l’appréciation du systémacien. Ils reposent sur une information scientifique qui peut avoir été obtenue par différentes méthodes systématiques :
Chacune de ces systématiques a ses avantages et limites. Par exemple, si l’on définit les caractères variétaux comme déterminés par un génotype commun, ils doivent pouvoir être reproduits de génération en génération par les semences ou les spores, mais la grande majorité des espèces autrefois qualifiées de « cryptogames », champignons par exemple, échappent à ce mode de reproduction ou de culture, que ce soit dans la nature ou en laboratoire.
La variété est désignée par un trinôme : Un nom générique, suivi d’une épithète spécifique et d’une seule épithète infraspécifique. Les deux épithètes à la suite le nom de genre doivent être séparées par l’indication abrégée du rang varietas : var. ou v.
La première fois qu’une espèce se voit attribuer une coupure au rang variétal, il y a réciproquement et automatiquement création (autonyme) d’un trinôme au rang de variété (désormais considérée comme la « variété type ») pour désigner l’espèce dont elle a été séparée.
Quand des individus, au sein d'une même espèce deviennent très différents pour des raisons génétiques (variants), on parle souvent de « variété végétale »ou de race animale.
La notion de variété ne doit toutefois pas être confondue avec celle de cultivar ;
Enfin, le terme « race » est encore parfois utilisé dans un sens proche de variété, mais il ne s’agit pas d’un rang officiel en botanique ni en mycologie. Il est de plus en plus réservé au monde animal. Une variété, une race ou un cultivar, sont des entités qui sous ont reçu un nom ou une appellation ancienne ou moderne. Ces appellations puisent dans le champ lexical ethnique, culturelle ou régional. Aujourd'hui une variété a aussi son nom commercial.
La Convention UPOV définit la variété comme : « un ensemble végétal d'un taxon botanique du rang le plus bas connu qui, qu'il réponde ou non pleinement aux conditions pour l'octroi d'un droit d'obtenteur, peut être
- défini par l'expression des caractères résultant d'un certain génotype ou d'une certaine combinaison de génotypes,
- distingué de tout autre ensemble végétal par l'expression d'au moins un desdits caractères et
- considéré comme une entité eu égard à son aptitude à être reproduit conforme »
Pour l'UPOV, une variété doit donc être caractérisée en différant notablement de toute autre variété, et demeurer inchangée au cours du processus de reproduction et/ou de multiplication, ce qui fige en quelque sorte définitivement une variété en l'empêchant de co-évoluer avec son environnement.