Ballon autoremplisseur à valve unidirectionnelle (BAVU) avec un masque ou un embout buccal Sabathié.
Apport de dioxygène (oxygénothérapie normobare).
Dans le cas d'un laryngectomisé, on utilisera le masque nourrisson (de forme circulaire) que l'on placera sur la stomie (le trou dans le cou). Si la laryngectomie est partielle, il faudra qu'un secouriste obture le nez et la bouche (par exemple avec la même prise que pour l'utilisation de l'embout Sabathié) pour assurer l'étanchéité, ou bien qu'un secouriste obture le trou pendant que l'on pratique des insufflations classiques.
Lors d'un arrêt cardio-circulatoire, il n'est pas certain que la mise en route d'une ventilation artificielle, du moins en dehors d'un milieu de réanimation, soit totalement profitable au patient, car la réalisation de celle-ci se fait parfois aux dépens du temps consacré au massage cardiaque. Les méthodes de réanimation par massage seul (sans ventilation) semblent avoir au moins d'aussi bons résultats, chez l'adulte, ue la technique habituelle associant massage et ventilation, même si cela n'est pas dans les recommandations actuelles. Chez l'enfant, la réalisation d'une ventilation, en sus de la compression thoracique, apporte un bénéfice démontré.
La libération des voies aériennes supérieures (LVA) permet simplement le passage naturel de l'air vers les poumons ; en effet, celui-ci peut être bloqué par un corps étranger (objet, nourriture) ou tout simplement par l'épiglotte (clapet empêchant la nourriture d'entrer dans les poumons), qui s'affaisse en l'absence de tonus musculaire. La libération consiste à :
Si l'air ne passe pas lorsque l'on fait les deux premières insufflations (ni le ventre, ni la poitrine ne se soulèvent quand on souffle), c'est soit que la bascule de tête est mal faite, soit qu'un corps étranger bouche le passage. Dans un premier temps, on réessaie en effectuant soigneusement l'élévation du menton. En cas de nouvel échec, on suppose qu'il y a un corps étranger, il faut alors expulser en pratiquant des compressions thoraciques (similaires au massage cardiaque externe) puis inspecter la bouche pour récupérer le corps étranger.
Le bouche-à-bouche est la technique qui consiste à insuffler de l'air dans la bouche de la victime sans matériel.
L'air est expiré par le sauveteur. Cet air provient d'abord de la trachée et des bronches du sauveteur (air semblable à l'air ambiant, contenant 21 % de dioxygène), ainsi qu'une petite part d'air provenant des poumons et donc appauvri en dioxygène (en fin d'expiration). De fait, l'air insufflé contient environ 16 % de dioxygène.
Pour pratiquer le bouche-à-bouche, le sauveteur se place à côté de la victime, au niveau de son visage. La main la plus proche de la tête se pose sur le front, deux ou trois doigts de la main la plus proche des pieds se placent sur la partie dure du menton et l'élève vers le haut : ceci libère le passage de l'air. Le pouce et l'index de la main sur le front viennent pincer le nez de la victime, ce qui assure l'étanchéité à cet endroit.
Le sauveteur applique sa bouche largement ouverte autour de la bouche de la victime afin de l'englober totalement ; ceci assure l'étanchéité.
Puis, le sauveteur souffle progressivement, durant environ deux secondes, et s'arrête lorsqu'il voit la poitrine se soulever.
Il se relève alors afin de reprendre sa respiration, en regardant en direction de la poitrine afin de prendre de l'air frais et de surveiller l'expiration, qui se fait toute seule. Il écoute et observe également d'éventuelles réactions de la victime, comme une toux ou une reprise spontanée de la respiration ; dans un tel cas, il convient de refaire le bilan.
Le bouche-à-nez est la technique qui consiste à insuffler de l'air dans le nez de la victime sans matériel.
Cette méthode est utile lorsque la victime présente un fracas de la face, ou bien lorsqu'elle a des sécrétions au niveau de la bouche (sang, vomissements...).
Pour pratiquer le bouche-à-nez, le sauveteur se place à côté de la victime, au niveau de son visage. La main la plus proche de la tête se pose sur le front, et la paume de la main la plus proche des pieds se place sous le menton et l'élève vers le haut : ceci libère le passage de l'air tout en fermant la mâchoire. Le pouce de cette main se place contre la lèvre inférieure et la plaque contre la lèvre supérieure, assurant ainsi l'étanchéité à cet endroit..
Le sauveteur applique sa bouche largement ouverte autour du nez de la victime afin de l'englober totalement ; ceci assure l'étanchéité.
Le reste de la technique est similaire au bouche-à-bouche.
Il existe des dispositifs d'interposition qui permettent de vaincre la répulsion que l'on peut avoir à appliquer ses lèvres contre les muqueuses de la victime ; cette répulsion peut-être aggravée par la présence de reflux gastriques (« vomissements ») qui peuvent apparaître lors de la ventilation artificielle (insufflations stomacales), ou bien en cas de fracas facial (visage délabré par un choc). Ces dispositifs évitent également l'éventuelle transmission d'une maladie ; cependant, jusqu'ici aucun cas de transmission d'une maladie de la victime vers le sauveteur n'a été relevée.
Ces dispositifs peuvent prendre la forme :
Ces dispositifs nécessitent un entraînement pour savoir s'en servir. Le masque facial et l'embout buccal peuvent en général être raccordé directement au ballon auto-remplisseur, facilitant ainsi le relais à une ventilation avec matériel.
Un laryngectomisé (ou trachéotomisé) est une personne qui respire par un trou pratiqué dans le cou ; on parle de « stomie » lorsque les voies aériennes sont totalement séparées des voies digestives. Cela représente environ 200 000 personnes en France.
En cas d'arrêt ventilatoire, il faut penser à une obstruction en particulier par un bouchon de mucus (la tomie ou la stomie sécrète une quantité de mucus importante). La désobstruction peut alors nécessiter une pince spéciale pour sortir le corps obstruant (pince de Maggil, ou pince de Laborde à trois branche pour écarter les bords du trou).
Si la laryngectomie est complète (stomie), il faut pratiquer le « bouche-à-stomie » : on applique les lèvres autour de la stomie et on souffle. Ce geste peut rebuter le sauveteur en raison de la présence de mucus ; mais les proches disposent souvent d'une canule adaptable qui peut servir d'intermédiaire.
Si la laryngectomie est partielle, ces insufflations sont inefficaces (la poitrine ne se soulève pas) et on constate des fuites d'air par les voies aériennes naturelles (nez, bouche) de la victime. Il y a alors deux solution
Ce cas n'est en général pas enseigné dans les formations grand public du fait de sa rareté.