À sa mise en service, La Provence était le plus grand et le plus rapide paquebot français mais, ses dimensions ayant été dictées par les capacités d’accueil maximales du port du Havre, son tonnage était alors très inférieur aux grands paquebots transatlantiques des concurrents étrangers. Ce handicap ne sera levé qu’avec les travaux entrepris pour la mise en service du Normandie, dans les années 1930.
La Provence fut également le premier paquebot de la Compagnie Générale Transatlantique équipé de la télégraphie sans fil et c’est à son bord que fut imprimé le premier exemplaire de L’ Atlantique, le journal destiné aux passagers qui sera ensuite imprimé et diffusé sur tous les paquebots transatlantiques jusqu’à l’arrêt de France en 1974.
Mis en service en avril 1906 sur la ligne Le Havre-New York où il assure le service express en compagnie des paquebots La Lorraine et La Savoie, de dimensions plus réduites. Au retour de son deuxième voyage, il effectue une course mémorable avec le paquebot allemand Deutschland I, qu’il bat finalement de 4 heures. À bord, les passagers fortunés avaient engagé des paris.
En 1914, il est converti en croiseur auxiliaire et rebaptisé Provence II. En 1915, il est transformé en transport de troupes.
Le 26 février 1916, alors qu’il transportait 1 800 hommes de troupe, Provence II est torpillé au large du Cap Matapan, en Méditerranée, par le sous-marin allemand U 35. Le navire sombre rapidement, emportant près de 1 000 victimes.