Bande dessinée en ligne - Définition

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Exemple de planche de bande dessinée en ligne
Exemple de planche de bande dessinée en ligne

Une Bande dessinée en ligne (Webcomic en anglais) est une bande dessinée proposée (gratuitement le plus souvent) sur internet. C'est un moyen simple et peu coûteux pour un artiste (souvent amateur) de faire connaître son travail.

Éléments de définition

C'est un type de récit sur support numérique qui tire ses sources de la bande dessinée. À ce titre, toute tentative de définition passe par une comparaison des deux médias.

Tradition

Certains voient la BD en ligne comme une sorte de nouveau médium, non pas une petite sœur mais une fille de la bande dessinée, appelée à évoluer à sa manière et à s’écarter de plus en plus de la BD papier. Il en découle un certain rejet de ses formes actuellement les plus nombreuses qui se limitent à des scan de réalisations amateurs. Si ces travaux sont parfois colorisés par informatique, ils cherchent rarement à s’adapter au support informatique.

Pourtant, les bandes dessinées en ligne peuvent très bien ne pas utiliser les spécificités du web, le support informatique offrant en soi déjà de nouvelles possibilités graphiques. Un nouveau support n'induit pas nécessairement nouvelle forme d’expression. L’auteur qui se réclame de la bande dessinée peut donc œuvrer en ligne sans renier ses origines, mais il doit tout de même s’adapter.

Aux auteurs d’utiliser le support informatique suivant leurs propres choix artistiques, et non suivant le carcan de la technologie et de l’originalité à tout prix.

Et modernité

Internet est un support permettant une diffusion potentiellement large et peu onéreuse (pour l’auteur comme pour le lecteur), c’est une bonne raison pour publier en ligne lorsque l’on n’entre pas dans le schéma de l’édition traditionnelle.

Il faut par contre accepter que l’internaute attend un chargement rapide des pages, une histoire assez courte ou segmentée en épisodes publiés de préférence avec une certaine régularité (quotidiennement ou hebdomadairement). Il faut également faciliter la prise de contact et la communication avec le lecteur, mais aussi entre les lecteurs qui sont susceptibles de se réunir autour de l’intérêt pour une œuvre ou un auteur. Enfin et pour résumer, l’auteur en ligne doit accomplir lui-même les choix éditoriaux qui favoriseront l’accueil de son récit par le public.

Dans l’idéal, si ces choix sont en correspondance avec des choix artistiques, le récit ne pourra qu’en être grandi. La simple diffusion de scans assèche souvent le travail d’auteurs amateurs pourtant doués... Mais l’édition traditionnelle par ses contraintes assèche, elle aussi, bien des œuvres qui auraient sans doute donné toute leur mesure dans d’autres conditions.

Au-delà des aspects éditoriaux il est bien sûr intéressant, mais pas indispensable, d’utiliser les possibilités de la messagerie électronique, du sondage, du wiki, de l’animation, et du son, soit pour fédérer une communauté de fans soit pour servir le récit. Quitte à finalement à ce que sa création dépasse le schéma traditionnel de la bande dessinée...

Bande dessinée interactive

D’abord méfions-nous des impostures : une BD en Macromedia Flash n’est généralement pas plus interactive que n’importe quelle BD papier. Cliquer sur une case pour afficher la suivante, voir de petites animations, entendre quelques sons, ce n’est pas de l’interactivité ! Il s’agit tout au plus de ce qu’on appelle le multimédia. L’interactivité comme son nom l’indique suppose une interaction entre l’œuvre et son lecteur plus poussée que la simple lecture/audition linéaire. On peut distinguer deux grandes formes d’interactivités applicables à la bande dessinée en ligne. L’une est partielle, l’autre beaucoup plus grande.

Mise en réseau des informations

La première forme d’interactivité consiste, pour le lecteur, à pouvoir opter entre plusieurs voies préétablies.

De la même façon qu’un internaute va pouvoir visiter un site comme il l’entend, il pourra par exemple choisir de lire les aventures de Paul plutôt que de Jean qui vient de prendre une autre route, ou encore lire le rêve de Jean plutôt que celui de Paul etc. C’est une forme d’appropriation par la bande dessinée du montage tel qu’il est pratiqué dans le cinéma, mais où l’auteur délègue celui-ci au lecteur.

Le principal frein pour l’auteur est une perte relative de pouvoir sur le déroulement du récit, et le fait que tout ce qu’il réalise ne sera pas forcément lu par tous puisque certaines embranchements peuvent se faire au détriment d’autres. Cela demande donc une approche différente de la narration, moins axée sur le déroulement linéaire des évènements et plus sur les relations entre ces derniers.

Techniquement il s’agit d’appliquer au récit les propriétés de l’hypertexte ou de la base de données, l’auteur doit donc élargir son champ de compétence pour intégrer celles d’un " designer d’interactivité " ou d’un " game designer ".

Mise en réseau des personnes

La seconde catégorie joue la carte de l’interactivité totale. Le lecteur peut ainsi devenir plus ou moins scénariste, auteur ou acteur de la bande dessinée. Il s’agit pour ce faire d’utiliser les moyens de communications tels que le sondage, l’email, le chat, le wiki ou le forum. Ce sont donc cette fois des compétences d’animateur que l’auteur doit faire siennes.

Ces expériences se heurtent à deux difficultés. La première, et non des moindres : plus encore que pour l’interactivité partielle, l’auteur doit pouvoir investir beaucoup de temps s’il veut que le récit évolue à un rythme intéressant pour le lectorat. Il s’agit dans ce domaine de renouer avec la tradition de l’épisode quotidien ou hebdomadaire.

La seconde difficulté, qui est sans doute la plus grande : l’internaute est de plus en plus passif, il recherche de l’immédiat et rechigne à l’échange ou intervention auprès des webmestres, et donc a fortiori il est très peu enclin à agir sur le scénario d’une bande dessinée. L’auteur doit être capable de proposer un univers proprement attractif, sinon addictif, susceptible de réunir une véritable communauté.

Quelle place pour l’auteur ?

Mais le vrai problème de tels récits, est le statut de celui qui délègue au lecteur certains aspects de sa fonction d’auteur, et qui endosse des aspects propres à d’autres fonctions. Peut-être faut-il chercher les réponses dans la tradition orale qui, avant que l’écrit ne la supplante, n’instaurait pas une frontière aussi tangible entre l’auteur et son public. La bande dessinée s’est basée sur la tradition littéraire, mais rien ne l’y attache définitivement.

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