L'abbaye de Moncé était un monastère féminin relevant de l'Ordre cistercien. Fondée en 1209 à Limeray près d'Amboise, d'abord prieuré avant de devenir abbaye, elle fut détruite lors de la Révolution française.
La Touraine n'a connu que deux abbayes de femmes, à Beaumont-lès-Tours et à Moncé, cette dernière étant beaucoup moins importante que la précédente. Il n'a été conservé qu'un petit nombre des chartes la concernant, mentionnées dans un inventaire ancien
Montiacum, Moncé-lez-Amboise en 1185, Fons de Monceo à la création du prieuré en 1209, Monceium en 1228 (chartes de Fontaines les Blanches), Ecclesia B. Mariæ de Monceio en 1242 (charte de Moncé), Moncy en 1288 (charte de la comtesse d'Alençon), Mons Cœlestis et finalement Moncé sur la carte de Cassini et Moncey sur le cadastre. Le nom découle probablement du latin mons devenu monceaus (1165) en vieux français, désignant une petite colline, soit la même origine que "monceau". Une autre source évoque un très hypothétique domaine de Moncius.
Les armes de l'abbaye de Moncé se blasonnaient ainsi : D'azur à la Vierge d'or portant de son bras dextre l'Enfant aussi d'or; accompagnée à dextre d'un pied humain contourné d'argent, et à senestre d'un boudon et d'une main versée, tous deux aussi d'argent et rangés en fasce.. |
La création de l'abbaye de Moncé est relatée dans la Grande chronique de Tours (Chronicon turonense magnum), rédigée au milieu du XIIIe siècle:
Une des première religieuses du prieuré aurait été apparentée à la famille d'Amboise en étant une descendante d'Adénor, sœur d'Hugues Ier d'Amboise.
Le prieuré de Moncé fut érigé en abbaye par le Pape Innocent X en 1652, à la demande du roi Louis XIV qui en attribua ultérieurement les bénéfices à Madame de Châteaumorand, en qualité d'abbesse, le 15 août 1706 à Versailles. Au XVIIe siècle l'abbaye abritait 40 religieuses.
Comme toutes le communautés religieuses, l'abbaye fut victime de la déchristianisation pendant la Révolution française. Les religieuses en furent chassées, et les bâtiments, décrétés biens nationaux en novembre 1789 et vendus comme tels. La plupart furent détruits entre 1792 et 1798. Ne subsistèrent que l'infirmerie, une fuye, l'église et le logis abbatial. Ces deux derniers furent rasés en 1844 pour faire place à l'actuel château, de style néo-renaissance, construit de 1845 à 1846, par Charles Alphonse de Sain de Bois-le-Comte
Une statue de Sainte Marthe, datée de la fin du XVe siècle, en provenance de l'abbaye de Moncé est conservée dans l'église Saint-Saturnin de Limeray. Une statue d'un moine cistercien, datée du XVIe siècle, a peut-être la même origine. Deux médaillons de vitraux ont également été sauvés.
D'après les descriptions des bâtiments figurants dans les procès-verbaux des biens nationaux, on peut présumer que l'abbaye avait été en grande partie reconstruite au XVIIe siècle.