Abbaye de Saint-Gildas-des-bois | ||
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Latitude Longitude | ||
Pays | France | |
Région | Pays de la Loire | |
Département | Loire-Atlantique | |
Ville | Saint-Gildas-des-Bois | |
Culte | Catholique romain | |
Type | Église abbatiale | |
Rattaché à | Ordre de Saint-Benoît | |
Début de la construction | XIIe siècle | |
Fin des travaux | XIXe siècle | |
Style(s) dominant(s) | Architecture romane | |
Protection | Cl Monument historique | |
Localisation | ||
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L'ancienne abbaye de Saint-Gildas-des-bois se situe sur la commune du même nom, dans le département français des la Loire-Atlantique. L'église abbatiale est classée monument historique le 30 décembre 1994.
La fondation de cette abbaye s'inscrit dans un projet plus large de nouvelle vague d'évangélisation, entrepris vers l'an mil par l'abbaye de Cluny, alors la capitale spirituelle de l'Europe.
La fondation de l'abbaye bénédictine de Saint-Gildas-des-Bois date du début du XIe siècle. Elle est due à la volonté de Félix, abbé de Saint-Gildas de Rhuys, qui entreprend d'évangéliser le sud de la Bretagne après des années de tourmente liées aux invasions des Vikings, en y implantant des communautés monastiques, destinées à devenir les foyers de la vie évangélique.
Il convainc Simon Ier, seigneur de la Roche-Bernard, d'autoriser la fondation d'une abbaye nouvelle sur son domaine de Lampridic : l'abbaye Saint-Gildas-des-Bois. Pour ce faire, Simon de la Roche fait appel à l'abbaye Saint-Sauveur de Redon. L'abbé Catwallon, qui la dirige de 1009 à 1041, en détache en 1026 huit de ses moines pour constituer le premier noyau de la communauté, avec à sa tête Helogon, qui devient ainsi le premier abbé de Saint-Gildas-des-Bois. Les moines doivent dans un premier temps utiliser l'église primitive de Lampridic, qui existe vraisemblablement depuis le VIe siècle.
Simon de la Roche et Helogon se rendent en personne à l'abbaye de Saint-Gildas de Rhuys et en ramènent les reliques de Saint Gildas. Elles seront conservées dans un reliquaire, qui disparaîtra dans les premiers temps de la Révolution française. Ces reliques attirent dans l'église primitive les pèlerins venus vénérer le saint thaumaturge, qui a la réputation de pouvoir guérir la folie, appelée le « mal de saint Gildas ». La foule se presse tout spécialement les trois jours de pardon dans l'année : le 29 janvier, jour de la mort du saint, le 11 mai, jour du retour de son corps à Rhuys et le 1er juillet, jour de l'arrivée de ses reliques à Lampridic.
Le succès du pèlerinage et l'affluence qu'il entraîne rendent au fil des ans l'église primitive inadaptée. Le besoin se fait sentir de construire un nouvel édifice, digne du saint qu'on vient y vénérer et suffisamment vaste pour y accueillir les pèlerins. C'est ainsi qu'à la fin du XIIe siècle, l'église abbatiale actuelle est bâtie, soit 150 ans environ après la fondation de l'abbaye. Elle est, dès sa construction et jusqu'à nos jours, un des monuments religieux les plus remarquables du Pays nantais de part l'unité de son style.
Au début du XVe siècle est construit le porche de la salle capitulaire, flanqué de deux fenêtres lobées. C'est dans cette salle du chapitre que le père abbé réunit quotidiennement ses moines, pour y lire un chapitre de la règle de saint Benoît ou prendre les décisions concernant la vie monastique.
En 1492, le roi de France Charles VIII, qui vient d'épouser la duchesse Anne de Bretagne, nomme abbé de Saint-Gildas Jean Bohier, le recteur de Saint-Flour. Avec lui s'instaure à l'abbaye ce qu'on appelle « la commande » : désormais, l'abbé n'est plus élu par ses moines et ne réside plus à l'abbaye. Le monastère est placé sous la responsabilité d'un prieur, qui est renouvelé tous les trois ans. C'est à partir de là que commence le déclin de l'abbaye.
Elle se maintient toutefois jusqu'à la Révolution française, qui la supprime en 1790. Les bâtiments monastiques, reconstruits au XVIIIe siècle, sont alors rachetés par l'abbé Gabriel Deshayes, fondateur des Sœurs de l'instruction chrétienne, plus connues de nos jours sous le nom de Sœurs de Saint-Gildas.
Le matériau utilisé pour la construction de l'église abbatiale de Saint-Gildas-des-Bois est un grès ferrugineux communément appelé « roussard ». Il a la propriété de s'oxyder à l'humidité. Il se trouve à l'état de blocs compacts dans la région. Employé dans l'autres édifices religieux de cette époque (abbaye de Melleraie, etc.), c'est à Saint-Gildas qu'il est utilisé le plus systématiquement.
La nef et le chœur remontent au XIIe siècle. La façade principale est dans les premiers temps ajourée de simples fenêtres. En 1436, l'abbé Hervé de Beaudois ouvre dans le pignon, grâce aux libéralités de Jean V, duc de Bretagne, une grande baie, caractéristique de la « Renaissance bretonne ». Un siècle plus tard, un de ses successeurs, Guillaume Eder, la fait rétrécir et fait graver dans la pierre à cette occasion ses armoiries et la date : Anno Domini 1533.
L'ancienne clôture des moines porte la date de 1711. Elle a été aménagée en porche intérieur, lors de la transformation en 1840 de l'ancienne église abbatiale en église paroissiale. La grille en fer forgé date du XVIIIe siècle.
la nef | le porche |