L’Académie est l'école philosophique fondée dans Athènes par Platon vers 388 av. J.-C. Elle dure jusqu'en 86 av. J.-C.
L'Académie tire son nom du domaine dans lequel elle est située, fait de jardins et de portiques et qui se trouve près du tombeau du héros Académos.
Platon et Aristote ont enseigné dans cette école.
Tous les usages modernes du terme académie ont pour origine le nom de l'institution platonicienne.
Platon a acquis le terrain de l'Académie, situé dans les faubourgs d'Athènes pour y faire construire une école, mais aussi un lieu de vie en commun régi par de strictes règles éthiques.
L'Académie ne désigne d'abord pas une école mais un lieu qui se situe à un kilomètre et demi environ au nord-ouest d'Athènes en passant par la porte de Dipylon, le long d'une avenue comportant également des mausolées dédiés aux héros militaires défunts.
La propriété de Platon est entourée d'une enceinte et contient un grand jardin, un sanctuaire d'Athéna, plusieurs autels, un gymnase, des salles de cours ainsi que des habitations et une importante bibliothèque. Platon a fait ériger une statue d'Apollon, le maître des Muses.
Les activités consistent en des recherches et de l'enseignement ainsi qu'en des exercices de gymnastique et des activités culturelles. Des étrangers sont souvent invités pour partager leur savoir.
L'enseignement n'y est pas payant à la différence de celui des Sophistes. Les étudiants doivent néanmoins subvenir à leurs besoins. Ils sont donc pour la plupart issus de familles aisées. Ou, s'ils sont pauvres, ils doivent travailler ailleurs la nuit ou enseigner eux-mêmes.
Les élèves de l'Académie sont essentiellement des hommes et l'éducation prend la forme de la pédérastie (la formation de jeunes gens par des maîtres plus âgés) qui implique des relations plus ou moins intimes. Néanmoins, Diogène Laerce note la présence de deux femmes à l'Académie.
Certains ont pu considérer Platon comme le fondateur des universités modernes quoique le savoir enseigné n'était certainement pas systématique. L'Académie possède, en outre, un autel consacré aux Muses dans le jardin, et d'autres ont parlé de confrérie religieuse.
L'Académie a pris pour modèle les communautés pythagoriciennes fondées sur le principe d'une communion de vie et de savoir.
On compte, chronologiquement, trois Académies, au sens d'écoles de philosophie platonicienne :
La Ire Académie ou Ancienne Académie (Academia vetus) est d'orientation pythagorisante. Ce sont les disciples immédiats, ceux qui ont connu directement Platon, à savoir :
Il ne nous reste des ouvrages de ces philosophes que de rares fragments. Speusippe ramène les Idées aux nombres, et Xénocrate découvre dans les nombres l'essence des choses. Certaines directions du néopythagorisme étaient en liaison avec l'Ancienne Académie. L'Académie est considérée comme non dogmatique, puisqu'elle accepte Speusippe qui nie les Idées et Eudoxe qui est hédoniste. Elle accueille également une femme, Axiothea, d'abord déguisée en homme.
La IIe Académie ou Moyenne Académie (Academia media) est d'orientation sceptique.
Cicéron (Academica, I, XII, 46) ne distingue que deux Académies : celle de Platon et celle d'Arcésilas, l'Ancienne et la Nouvelle. Selon lui, l'Ancienne Académie n'ajouta rien à l'enseignement de Platon, et se borna à exposer sa philosophie suivant une division en trois parties indiquée par le maître.
La IIIe Académie ou Nouvelle Académie (Academia nova) est d'orientation probabiliste. Sans tomber dans un scepticisme absolu, elle enseignait que l'on ne peut atteindre que le probable (pithanon) : les représentations vraies sont indiscernables des représentations fausses, dans la pratique il faut user du probable et du vraisemblable, mais l'entendement conquiert sa faculté de douter.
Elle eut comme scolarques :
Au moment où la Nouvelle Académie se constitue, l'épicurisme et le stoïcisme sont déjà bien installés et s'imposent comme philosophies dominantes dans le monde hellénistique.
Quelques historiens, depuis Sextus Empiricus (Esquisses pyrrhoniennes, I, 220), admettent une IVe et même une Ve Académie, dont les chefs se rapprochèrent de la véritable doctrine de Platon, et tâchèrent de la concilier avec le stoïcisme.
Antiochos d'Ascalon, qui appartenait à la Nouvelle Académie, fonda, en réalité "un mouvement dissident", l'Académie Ancienne, qui prétendait revenir à "un platonisme authentique".
L'Académie originelle cessa en 86 av. J.-C., quand le général romain Sylla s'empara d'Athènes. Des bâtiments sont détruits, les écoles philosophiques fermées. Athènes devient romaine. Les membres de l'Académie se dispersent. Ainsi, Philon de Larisse part se réfugier à Rome, où il enseigne à Cicéron.