Albert Speer | |
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Mandat(s) | |
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Ministre des Armements de la Production de guerre | |
Élection | 1942 - 1945 |
Premier(s) ministre(s) | Adolf Hitler |
Prédécesseur(s) | Fritz Todt |
Biographie | |
Nom de naissance | Berthold Konrad Hermann Albert Speer |
Date de naissance | 19 mars 1905 |
Lieu de naissance | Mannheim |
Date de décès | 1er septembre 1981 |
Lieu de décès | Londres |
Nationalité | Reich allemand |
Parti(s) politique(s) | NSDAP |
Diplômé(e) de | Technische Hochschule |
Profession | Architecte |
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Berthold Konrad Hermann Albert Speer (19 mars 1905 à Mannheim, Allemagne - 1er septembre 1981 à Londres, Grande-Bretagne) est un architecte et un ministre de l'Allemagne nazie. Plaidant coupable au procès de Nuremberg, il fut condamné à vingt ans de prison. Après sa libération, il publia en 1969 Au cœur du Troisième Reich, une autobiographie qui fit couler beaucoup d'encre en raison de l'éminente position de son auteur dans le régime nazi.
Issu d'un milieu bourgeois très aisé, Albert Speer veut d'abord devenir mathématicien, mais il suit finalement les traces de son père et de son grand-père et, à partir de 1923, étudie l'architecture à Karlsruhe d'abord, puis à Munich. Tout à ses études, Albert Speer est alors peu politisé. Alors qu'Hitler vient de sortir de prison après le putsch de la Brasserie et fait à nouveau abondamment parler de lui à Munich, le jeune homme n'en fait pas la moindre mention dans son journal intime.
Speer s'inscrit ensuite à la Technische Hochschule de Berlin, où il suit les cours d'Heinrich Tessenow. Après avoir obtenu son diplôme d'architecte à l'été 1927, Speer devient l'assistant de Tessenow. Le 28 août 1928, il épouse Margarete Weber (1905–1987) à Berlin.
À la fin 1930, il est convaincu par des élèves d'assister à un meeting du parti nazi destiné aux étudiants. Il est surpris, puis subjugué par le discours d'Adolf Hitler. Quelques semaines plus tard, en janvier 1931, il assiste à une conférence de Goebbels, de laquelle il ressort terriblement déçu, mais après le meeting, alors que les participants s'éparpillent dans le désordre, la police, d'abord pacifique, met fin au chahut avec violence. Speer prend alors sa carte du parti (membre no 474 481).
La première commande comme membre du parti vient dès 1933 : Joseph Goebbels lui demande de rénover le ministère de la Propagande. Satisfait de son travail, Goebbels le recommande à Hitler, qui lui demande d'aider Paul Troost à rénover la chancellerie à Berlin. Il est crédité de l'ajout d'un balcon célèbre.
Hitler a longtemps soutenu Speer dont les plans étaient considérés comme l'expression des principes du nazisme. Il succède au ministre des Armements et de la Production de guerre, Fritz Todt, mort dans un accident d'avion en 1942.
En septembre 1943, il rencontre son homologue français Jean Bichelonne, avec qui il signe les accords Speer-Bichelonne.
Speer travaille avec diligence pour augmenter la production de guerre, souvent avec le recours à l'utilisation abusive et à l'exploitation de travailleurs forcés, causant une forte mortalité parmi ceux-ci, bien que la défaite soit devenue progressivement inéluctable. Dans son autobiographie il prétend qu'il n'eut aucune implication dans la Shoah, mais présente néanmoins des regrets à son procès.
Considéré par Claus von Stauffenberg comme le seul homme sain d'esprit parmi les dirigeants nazis, entre Hitler, Hermann Göring et Heinrich Himmler, il est prévu qu'il soit intégré au gouvernement « anti-Hitler » envisagé après le complot du 20 juillet 1944. Cependant, la liste contient l'annotation « si possible » associée à son nom, ce qui lui sauve la vie.
Hitler continue de faire confiance à Speer qui, au risque de sa vie, empêche autant que possible la volonté du Führer de détruire systématiquement les installations en prétendant que l'Armée allemande allait faire une contre-offensive. Peu avant le suicide du dictateur, Speer a même admis à Hitler qu'il lui avait désobéi. En effet, il a activement gêné le décret de la « terre brûlée » d'Hitler (le dictateur avait pris la décision de détruire le peuple allemand plutôt que de le voir vaincu).
Selon son autobiographie, il aurait visité le Führerbunker dans les derniers jours de la guerre et dit à Hitler que la guerre était perdue. Il aurait exprimé son opposition à la destruction systématique de l'Allemagne, tout en réaffirmant son affection et sa foi en Hitler. Cette conversation aurait porté Hitler aux larmes. Dans le testament politique final de Hitler, Speer a été exclu du nouveau cabinet et devait être remplacé par son subalterne, Karl-Otto Saur. Il fit néanmoins partie de l'éphémère gouvernement de Flensbourg dirigé par le Grand Amiral Karl Dönitz jusqu'au 23 mai 1945.
En association avec le général Gotthard Heinrici, il organise la reddition des troupes allemandes aux alliés occidentaux plutôt qu'une tentative suicidaire de déloger les Soviétiques de Berlin.