Une application projective est une application entre deux espaces projectifs qui préserve la structure projective, c'est-à-dire qui envoie les droites, plans, espaces,... en des droites, plans, espaces.
Rappelons que la définition moderne d'un espace projectif
On peut généraliser au cas d'une application
Si
Les applications projectives transforment un sous-espace projectif en un sous-espace projectif, et conservent le birapport de 4 points alignés distincts.
Dans le cas
Les applications projectives bijectives sont appelées des transformations projectives, ou homographiques, ou encore des homographies. Les homographies d'un espace projectif dans lui-même forment un groupe, appelé le groupe projectif de
Une classe importante d'homographies est constitué par les homologies, ayant un hyperplan de points fixes, qui engendrent le groupe projectif en dimension finie.
Nous rapportons les espaces projectifs
La matrice homogène de
Si l'on envoie à l'infini l'hyperplan passant par
, et son expression analytique affine par les formules
Les applications projectives sont donc définies analytiquement comme des quotients de formes affines par une même forme affine.
![]() | Etant donné un hyperplan
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
![]() | Plus généralement, si
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Nous rapportons le plan projectif à un repère projectif
points |
![]() |
![]() | O | I | J | K | G |
coordonnées homogènes | (1,0,0) | (0,1,0) | (0,0,1) | (1,0,1) | (0,1,1) | (1,1,1) | (1,1,3) |
coordonnées affines | (
![]() | (0,
![]() | (0,0) | (1,0) | (0,1) | (1,1) | (1/3,1/3) |
La classification des homographies provient de celle des matrices d'ordre 3 ; pour les cas où le polynôme caractéristique de l'application homogène est scindé, on obtient :
Matrice homogène réduite dans un repère projectif (A,B,C,Ω) | Points fixes et droites stables | cas
![]()
| expressions analytiques dans ce cas | cas
![]() |
![]() | ![]() | Biaffinité de rapport a suivant Ox, et de rapport b suivant Oy |
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|
![]()
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![]() | ![]() La droite (AB) est formée de points fixes, C est fixe et les droites passant par C sont stables. | Homothétie de rapport a et de centre O |
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![]()
Homologie générale de centre O, de base (IJ) et de rapport a. |
![]() | La droite (AB) est formée de points fixes et les droites passant par A sont stables | Translation de vecteur
![]() |
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![]()
Homologie spéciale de centre I et de base (IJ) |
![]() | A et B sont fixes, et les droites (AB) et (BC) sont fixes. | Dilatation de rapport a suivant Ox et translation de vecteur
![]() |
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| |
![]() | A est fixe et la droite (AB) est invariante | Transvection suivant Ox et translation suivant Oy |
![]()
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On peut remarquer qu'il y a toujours autant de points fixes que de droites stables. Plus généralement, on montre que pour toute homographie, il existe une dualité (bijection entre les points et les droites du plan inversant les appartenances) induisant une bijection entre ses points fixes et ses droites stables.