Au XVIIIe siècle, le patronage architectural devient indépendant de la cour : ce sont des dirigeants locaux, méfiants face au pouvoir centralisé des moghols, qui commandent des bâtiments pour leur propre compte, tout en copiant le grand style moghol. L'exemple le plus important et représentatif pour cette période est sans doute le mausolée de Safdarjang, édifié à Delhi en 1753 - 1754. Dernier grand mausolée à plan en hasht bihisht, il se modèle sur l'exemple du mausolée d'Humayun, mais modifie en profondeur ses proportions, vers plus de verticalité.
Pour le XIXe siècle, c'est à Lucknow que se concentre un grande activité architecturale. Sa grand mosquée est décoré d'une mosaïque de petits miroirs, technique inventée sous Shah Jahân et très utilisée dans l'architecture tardive et Rajput, qui prend le nom de Shîsh Mahal.
La forte religiosité d'Awrangzeb le pousse a construire de nombreuses mosquées comme celle de la perle (la Moti Masjid) à Delhi, qui reprend la mosquée Najina édifiée à Âgrâ par Shah Jahân, avec une nef ventrale couverte en bangla et une façade incurvée au centre. Petite, elle est réalisée toute en marbre, ce qui lui a donné son nom, et comporte un décor floral beaucoup plus foisonnant et exubérant que sous Shah Jahân.
À Lahore, Awrangzeb commande des édifices civils, comme la porte du fort, mais aussi la mosquée Badshahi, réalisée par son frère adoptif, Fida'i Khan Koka en 1673 - 1674. Surélevée par rapport à la cité, elle contient quatre minarets aux angles de la cour et quatre petits qui cantonnent le haram, terminés par des chatrîs. Contrairement à la mosquée de Vazir Khan, celle-ci est réalisée en grès incrusté de marbre, et non pas dans les matériaux de la région. La couleur des contraste avec celle des coupoles, tout en marbre. Malgré son ampleur, ses proportions sont particulièrement légères, en particulier grâce aux arcs légèrement polylobés.
On doit aussi à Awrangzeb le mausolée de sa femme à Awrangabad. Celui-ci est bâti sur le même principe que le Taj Mahal : un édifice à coupole sur une plate forme entouré de quatre minarets détachés. Mais les proportions du bâtiment, maladroites, le rendent étriqué et marquent le début du déclin de l'architecture moghole.