Banksia integrifolia - Définition

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Description

Banksia integrifolia peut prendre différentes formes. Il se présente le plus souvent sous l'aspect d'un arbre pouvant avoir jusqu'à 25 mètres de haut, mais peut même atteindre 35 mètres en situation abritée. Dans des zones plus exposées, il prend l'aspect d'un petit arbre noueux, ne dépassant pas les cinq mètres de haut. Dans les zones hautement exposées, telles que les falaises côtières, il peut même se réduire à un buisson de petite taille.

Cette espèce a souvent un seul tronc robuste, souvent tordu et noueux, à l'écorce grise rugueuse, caractéristique des Banksia. Les feuilles, vert sombre, à la face inférieure blanc argenté, sont groupées en verticilles de trois à cinq éléments.

Les feuilles adultes ont le bord du limbe entier. Le botaniste australien Alexander Segger George spécifie que leurs dimensions vont de 4 à 20 centimètres de long et de 6 à 35 millimètres de large, mais l'Atlas des Banksia indique que « les contributeurs de l'Atlas ont constaté une grande variabilité dans ces mesures avec des spécimens tombant souvent en dehors des limites variétales spécifiées par George (1981) ou se trouvant intermédiaires entre deux variétés ». Les jeunes feuilles ont les bords parsemés de dents courtes et peu nombreuses, et sont généralement plus grandes que les feuilles adultes.

Les fleurs sont regroupées en épis floraux, inflorescences caractéristiques des Banksia, formés de plusieurs centaines de fleurs rassemblées en une spirale dense autour d'un rachis ligneux. Ce dernier est à peu près cylindrique, haut de 10 à 12 centimètres et large de cinq centimètres environ. Les fleurs sont généralement jaune clair à jaune, mais peuvent être verdâtres ou rosâtres en bouton. Chaque fleur est constituée d'un périanthe tubulaire formé de quatre tépales soudés et d'un long style filamenteux. Caractéristiques du taxon auquel appartient cette espèce, les styles sont droits plutôt qu'en crochet. Les extrémités des styles sont au début enfermées dans la partie supérieure du périanthe, mais se libèrent lors de l'anthèse. Ce processus touche tout d'abord les fleurs du bas de l'inflorescence, et se propage vers le haut de l'épi à une vitesse comprise entre 96 et 390 fleurs par 24 heures.

Les épis floraux ne sont pas aussi proéminents que chez d'autres espèces de Banksia, car ils émergent de nœuds âgés de deux à trois ans noyés dans le feuillage. Plusieurs mois après la floraison, les pièces des fleurs les plus anciennes se flétrissent et tombent, mettant à nu l'axe ligneux recouvert de nombreux petits follicules. Ces follicules sont au début verdâtres et duveteux, mais virent progressivement au gris foncé. Chaque follicule contient une et parfois deux graines séparées par une fine lamelle ligneuse. La graine elle-même est noire, longue de 6 à 10 millimètres, et porte une « aile » noire plumeuse de 10 à 20  millimètres de long.

Écologie

Anthochaera chrysoptera (Méliphage à gouttelettes) sur Banksia integrifolia.

Comme beaucoup d'autres Proteaceae, Banksia integrifolia à des racines protéoïdes, émettant des paquets denses de courtes radicelles latérales qui forment une sorte de tapis dans le sol juste au-dessous de la litière de feuilles mortes. Cela favorise la solubilisation des nutriments, permettant ainsi leur assimilation dans les sols pauvres tels que les sols natifs d'Australie carencés en phosphore. Des études sur Banksia integrifolia indiquent que ses nappes de racines protéoïdes atteignent ce résultat en modifiant chimiquement leur environnement dans le sol.

Les fleurs de Banksia integrifolia ont une durée de vie particulièrement courte pour une espèce de Banksia, produisant du nectar pendant seulement quatre à douze jours après l'anthèse. Le nectar est produit surtout pendant la nuit et tôt le matin, et seulement en petites quantités dans la journée. Les fleurs apparaissent toute l'année, de façon plus marquée en automne. Peu d'autres espèces fleurissent dans son aire de diffusion à cette époque, ce qui en fait alors une importante source de nourriture pour les animaux nectarivores. Des observations ont été faites sur une série d'animaux se nourrissant sur cette espèce, dont une large gamme d'insectes, de nombreuses espèces d'oiseaux dont le Méliphage de Nouvelle-Hollande (Phylidonyris novaehollandiae), le Méliphage barbe-rouge (Anthochaera carunculata), le Méliphage à gouttelettes (Anthochaera chrysoptera), le Méliphage à bec grêle (Acanthorhynchus tenuirostris) et le Loriquet à tête bleue (Trichoglossus haematodus), et des mammifères tels que le Phalanger de Norfolk (Petaurus norfolcensis), le Planeur de sucre (Petaurus breviceps), l'Acrobate pygmée (Acrobates pygmaeus) et la Roussette à tête grise (Pteropus poliocephalus). L'importance des mammifères terrestres dans la pollinisation de Banksia integrifolia a été démontrée en 1989 par une étude dans le parc national du promontoire de Wilson montrant une réduction de la fructification quand des mesures étaient prises pour les exclure.

Contrairement à la plupart des espèces de Banksia, Banksia integrifolia ne dépend pas des feux de brousse pour déclencher la libération de ses graines. Au contraire, les graines se libèrent spontanément lorsqu'elles atteignent la maturité en fin d'été. On pourrait ainsi penser que l'absence de ces feux ne devrait pas affecter la plante, mais un certain nombre d'études ont conduit à une conclusion opposée : dans les régions qui n'ont pas subi d'incendie pendant plusieurs années, les populations ont décliné sensiblement. Une enquête sur la défoliation et la mort prématurée d'arbres dans l'isthme de Yanakie, dans le sud de l'État de Victoria, a mené à la conclusion provisoire que sans feux, des conditions malsaines s'étaient développées à la surface du sol. Dans la péninsule de Mornington, des observations sur une zone qui n'a pas subi d'incendie depuis les années 1890 ont révélé que les densités de Banksia integrifolia avaient chuté de 77 % entre 1977 et 2000. Une étude ultérieure a montré que ce déclin avait pour cause des taux de mortalité extrêmement élevés des jeunes plants, du fait du pâturage par les herbivores et d'une forte concurrence pour l'humidité du sol pendant l'été. Même s'il faut reconnaître que « le rôle du feu dans ces systèmes reste inexpliqué », elle conclut que « le développement de systèmes de gestion du feu ou du pâturage sera nécessaire pour préserver l'intégrité structurelle de ces écosystèmes côtiers. »

Mis à part ces problèmes, Banksia integrifolia ne paraît pas être une espèce menacée. Elle jouit d'une excellente résistance à la « pourriture de la racine » engendrée par Phytophthora cinnamomi, qui est une menace réelle pour de nombreuses autres espèces de Banksia et sa vaste aire d'extension la préserve des risques de destruction de son habitat lié au défrichement. En conséquence, l'espèce n'est pas citée dans la liste des espèces de plantes menacées en Australie, créée dans le cadre de la loi de 1999 sur la protection de l'environnement et la conservation de la biodiversité.

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