Le théorème de Maschke donne une importance particulière aux représentations irréductibles. En effet, toute représentations est somme directe de représentations irréductibles.
Soit deux représentations irréductibles (V1, ρ1) (V2, ρ2) de caractères respectifs χ1 et χ2. Les caractères sont des éléments de l'espace vectoriel C des applications de G dans K. Soient M1 = (m1ij) et M2 = (m2kl) les représentations sous forme matricielles de ρ1 et ρ2. On dispose des relations suivantes :
En vue d'appliquer le corollaire 4 du lemme de Schur il est nécessaire de supposer que le corps K est de caractéristique soit nulle soit première avec g l'ordre du groupe et que le polynôme Xg - 1 est scindé dans K. On dispose alors des deux propriétés suivantes :
Où δij désigne le symbole de Kronecker. Les démonstrations sont données dans l'article associé.
On suppose que le corps K est de caractéristique nulle et que le polynôme Xg - 1 est scindé dans K. Alors si l'on définit le produit hermitien suivant :
Ici, si a est un élément de K a* désigne le conjugué de a. La définition permet d'exprimer la proposition suivante :
On peut exprimer cette dernière proposition par :
En effet, l'expression du produit hermitien prend la forme suivante :
La dernière égalité provient du fait que le caractère d'un inverse est le conjugué d'un caractère (cf Premières propriétés). En terme matricielle cette égalité se traduit par :
Le corollaire 4 du lemme de Schur permet de conclure.
Il n'existe qu'un unique groupe simple d'ordre 168, il n'est pas abélien et correspond au deuxième groupe simple non commutatif, si ces groupes sont ordonnés à l'aide de leur ordre. On trouve la table suivante, établie dans l'article détaillé :
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Les cardinaux des classes de conjugaisons sont C1 : 1, C2 : 21, C3 : 56, C4 : 42, C7a : 24, C7b : 24. On en déduit le produit hermitien pour deux caractères χφ et χψ, dans le cas d'une représentation complexe :
Les caractères de la table sont bien tous de norme 1 et orthogonaux deux à deux.
Cette propriété d'orthogonalité entraine des conséquences théoriques immédiates :
En effet, il suffit de remarquer que le caractère d'une somme directe est égal à la somme des caractères. L'orthogonalité des représentations irréductibles permet de conclure.
On en déduit les corollaires suivants :
Il existe une représentation qui possède toutes représentations irréductibles comme sous-représentations, elle est appelée représentation régulière. Le théorème de Cayley montre que le groupe G est isomorphe à un sous-groupe du groupe symétrique d'ordre g. Si V est un K espace vectoriel de dimension G, il est possible d'indexer une base B de V par G. Le groupe G opère transitivement sur B. L'unique prolongement linéaire de l'action de groupe à V est une représentation, elle est dite régulière. C'est une représentation de degré g égal à l'ordre du groupe. Elle vérifie la propriété suivante :
C’est-à-dire qu'elle est injective (cf théorie des représentations d'un groupe fini).
Sous réserve que les caractères irréductibles forment une famille orthonormale de KG, alors si (W, σ) est une représentation irréductible de G de degré d :
Cette décomposition n'est pas unique. Le nombre de sous-espaces isomorphes à W de V est en général supérieur à d, mais ils ne sont pas en somme directe. Il existe néanmoins une unique décomposition de la représentation régulière.
Sous reserve des mêmes hypothèses que précédemment, si (Wj, σj) est l'ensemble des représentations irréductibles de G quand j varie de 1 à h, alors l'égalité suivante est vérifiée :
Les démonstrations sont données dans l'article associé.
Ces propriétés sont utilisées, par exemple pour établir la table des caractères du groupe alterné d'indice 4 et 5, ou encore du groupe simple d'ordre 168.
Une fonction centrale est une application constante sur chaque classe de conjugaison du groupe. Les premières propriétés des caractères montrent que ce sont des fonctions centrales. Dans le cas où ils forment une famille orthonormale, alors :
On en déduit que :