Outre, les incendies qui affectent les deux premières flèches, la rosace de la façade occidentale va être détruite trois fois : tout d'abord, lors de la construction de la tour de beurre, ensuite par un « ouragan » au XVIIIe siècle et finalement au cours de la Seconde Guerre mondiale. En effet, le 19 avril 1944, un bombardement de Rouen par les Alliés atteint de nombreux monuments emblématiques de la ville, faisant près de 900 victimes sur Rouen et son agglomération, la cathédrale n'est pas épargnée. L'édifice est touché par sept bombes dont une, tombée dans le chœur, n'explosera pas. Les bas-côtés de la nef et les chapelles du collatéral sud, sauf une, sont détruites. De plus, un des quatre piliers soutenant la flèche est gravement endommagé. Le pilier sera rapidement renforcé et étayé par l'entreprise Lanfry, pour empêcher la flèche de s'abattre sur l'ensemble. La nef restera debout grâce aux arc-boutants de la chapelle Sainte-Catherine qui la soutinrent à eux seuls.
Lors de la tempête de décembre 1999, l'un des quatre clochetons en bois recouvert de cuivre qui se dressent à la base de la flèche, œuvre du maître-ferronnier Ferdinand Marrou, est tombé dans le chœur, défonçant la toiture, faisant un trou dans la voûte et abimant des stalles.
Les principaux travaux de restauration sont aujourd'hui achevés. Cependant, le temps poursuit son œuvre et l'état du porche principal miné par l'humidité, le gel et la pollution atmosphérique se dégrade irrémédiablement. Le petit portail Saint-Siméon dit aux « machons » (maçons) n'est toujours pas restauré, ainsi que le clocheton, mais les attaches des clochetons avec la flèche sont corrodées, car celle-ci est rouillée de n'avoir pas été entretenue et peinte depuis 1913, malgré d'importants travaux de consolidation dans les années quatre-vingts. D'inesthétiques tirants en métal ont été installés provisoirement.
Son édification débute en 1145. Son dernier étage flamboyant dénote sur l'ensemble plus rude du premier gothique. Elle a entièrement brûlé le 1er juin 1944, suite au bombardement allié du 31 mai et les cloches ont fondu sur le sol du premier étage qui n'a pas cédé. Seuls les murs sont restés debout. Son fameux toit en « hache » recouvert d'ardoises et décoré d'un soleil n'a été restitué que récemment.
Ces deux édifices sont construits hors d'œuvre, c'est-à-dire qu'ils ne s'élèvent pas au-dessus des collatéraux, comme c'est habituellement le cas, mais à côté. Les deux portails des bas-côtés datent du premier gothique, mais leurs tympans n'ont été ajoutés qu'au XIIIe siècle. Le porche principal est le dernier élément gothique adjoint à la cathédrale pour renforcer la façade qui avait été mise à mal par la construction de la tour de Beurre. La rosace au-dessus est la quatrième à cet endroit, la présente date de l'après-guerre. Des deux côtés, des niches accueillent des statues, alignées dans deux galeries au sud et dans trois au nord. Ces galeries sont uniques en France mais communes en Angleterre, ce qui suggère une influence britannique. La partie supérieure de la façade est décorée de beaux gables gothiques de styles rayonnant et flamboyant et le sommet de la façade est achevé par quatre pyramides (sortes de pinacles) dont deux ne sont pas antérieures au début du XXe siècle.
![]() Cathédrale, vue générale | ![]() La tour-lanterne et la flèche illuminée. | ![]() Tour-lanterne de la cathédrale Notre-Dame de Rouen |