Château de Réveillon | |||
---|---|---|---|
| |||
| |||
Période ou style | Louis XIII | ||
Type | Château Renaissance | ||
Début construction | 1607 | ||
Fin construction | 1617 | ||
Propriétaire initial | Claude II d’Ancienville | ||
Destination initiale | Habitation | ||
Propriétaire actuel | privé | ||
Protection | classé MH 1947 puis 1996 | ||
| |||
Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région historique | Champagne-Ardenne | ||
Subdivision administrative | Marne | ||
Commune française | Réveillon | ||
| |||
modifier |
Le château de Réveillon, édifié au début du XVIIème siècle, se distingue par un style Renaissance élégant. Entouré de douves impressionantes, son plan général en forme de U s'ouvre sur une très belle cour pavée. Le domaine du château englobe de vastes jardins à la française, des communs et sa melonnière, ainsi qu'une ferme dont la pièce maîtresse est un colombier de 3500 nids.
Le château de Réveillon se situe sur la commune de Réveillon. Tous deux tirent leur nom d'une petite rivière, le ru Villon, appelé le Réveillon, qui alimente le Grand Morin.
Le château actuel a été construit entre 1607 et 1617 par Claude II d’Ancienville et sa femme Judith Raguier, dame d’Esternay.
Le château a été construit sur les fondations d’un château féodal, dont nous ne connaissons pratiquement rien.
En 1640, une expertise du château effectuée nous apprend que le château n’était pas achevé : « les lucarnes n’ont point reçu leurs fenestres, ni les murs leur exaucements. La plombinerie est absente aux faîtages, noues, noquets, enfêtement des lucarnes et cheneaux. A l’intérieur, on ne compte plus les carreaux manquants, les ais d’entrevoûtes des planchers inachevés, les portes et les croisées de nulle valeur, le corps de logis principal avec la grande salle n’est ni crépi, ni enduit. Les trous de boulins ne sont pas rebouchés. ».
Durant toute la seconde moitié du 17e siècle, de 1642 à 1719, peu de choses sont connues sur le château, à l’exception du nom de ses différents propriétaires :
Il faut attendre l’achat du domaine en 1719 par René Louis Voyer de Paulmy, marquis d’Argenson, pour avoir des traces des transformations apportées au château. Il créa le fronton sculpté, côté jardin, représentant Minerve déesse de la guerre, de la sagesse et protectrice des arts et des sciences. Sur son bouclier est représentée la tête de la gorgone Méduse. Le marquis a également transformé les baies du corps de logis et des 2 ailes. Ces travaux le criblèrent de dettes, ce qui le conduisit à vendre le château et son domaine en 1730 à Jules-Robert de Cotte, Architecte du roi.
Jules-Robert, après des réparations, entreprit la décoration du château en le dotant de boiseries et de tableaux. Notamment il fit peindre les fermes qui composaient le domaine de Réveillon à la fin du 18e siècle. Ces toiles montrent l’intérêt porté par l’aristocratie à l’agriculture et au progrès agricole que les propriétaires terriens voulaient réaliser.
Sous l’Empire, le château fut vendu au général Haber, gouverneur de la Catalogne. A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, la propriétaire Madeleine Lemaire, de la famille Haber-Colle, peintre de portraits et de fleurs avait une grande notoriété. Ses tableaux de fleurs lui valurent le surnom donné par Anatole France d'« Impératrice des roses ». Elle fut un temps professeur de dessin botanique au muséum d’histoire naturelle de Paris. Elle illustrait romans et revues et le marché de l’illustration était suffisant au XIXe siècle pour lui permettre de vivre de ses pinceaux. Madeleine Lemaire tenait à Paris, un salon et y recevait des hommes de lettres comme Alexandre Dumas fils, Anatole France, Jules Lemaître, et le très jeune Marcel Proust. Celui-ci fit deux longs séjours à Réveillon, en 1893 et 1895. Dans Les Plaisirs et les Jours, il y décrit les marronniers du jardins. Dans Jean Santeuil, il invente toute une famille nobiliaire, les ducs de Réveillon, et dans Du côté de chez Swann, il semble y décrire le salon parisien de Madeleine Lemaire.
Les deux guerres semblent avoir épargné le château. En 1914-1918, après les combats de septembre 1914, la ligne de front ne se retrouva plus à proximité. En 1940, le château sera occupé par l’armée allemande.
De 1947 à 1992, le château a appartenu à une famille qui le laissa progressivement dépérir. Depuis 1992, les nouveaux propriétaires y ont entrepris une très importante campagne de restauration le sauvant d’une ruine annoncée.