Construit à 809 m d’altitude sur une barre rocheuse de grès rouge d’orientation NE-SO, le château s’étend sur différents niveaux sur environ 120 m de long et sur 50 m de large. Le château primitif du XIIIe siècle ou Kernburg était doté au SO d’un mur bouclier faisant face à l’attaque, derrière lequel s’abritaient des bâtiments d’habitation et la citerne. Un palais (ou Palas) que signale la remarquable qualité architecturale des éléments ayant composés la décoration, reposait contre les courtines NO et NE que dominait sans doute le donjon ou Bergfried (tour refuge) construit sur le plus haut point du rocher (extrémité N). Au cours du XIVe siècle sans doute, le mur bouclier a été renforcé par une (ou deux ?) tour(s) de flanquement avant qu’une tour-bouclier et une poterne ne soient construites à l’avant, peut-être au début du XVe siècle.
Depuis 2004 les travaux de réhabilitation du site sont engagés par l’association des Veilleurs de Salm ont permis de retrouver des murs qu’on ne soupçonnait plus et de progressivement mieux comprendre les différentes étapes de construction.
La lecture du plan reste néanmoins très malaisée au regard de la pauvreté des vestiges subsistant où n’apparaissent que quelques éléments significatifs dont une tour bouclier, la chambre d’une citerne voûtée sur doubleau (cas rares en Alsace) et une poterne. L’analyse minutieuse des vestiges montre cependant la présence de larges basses-cours réalisées sans doute à partir du XIVe siècle, d’une barbacane et de plusieurs bâtiments intérieurs avec portes et fentes d’éclairage, mais aussi la présence d'arbalétrières aux fentes de tir cruciforme (du XIIIe siècle). La richesse du mobilier architectural (observations en cours) suggère la présence d’une chapelle, ce qui est en principe une règle dans les châteaux comtaux.
La tour bouclier qui est arasée au niveau du premier étage comporte une large brèche artificielle (destruction ?). Elle est ainsi dénommée parce qu’elle était non seulement destinée à faire face aux canons de siège (l’épaisseur de mur atteignant 3 m d’épaisseur du côté de l'attaque), mais aussi parce qu’elle cachait par sa masse le château construit en enfilade derrière elle.
La visite princière de 1779 a été précédée d'importants travaux d'aménagement et de sécurisation qui pesèrent grandement sur l'aspect de la ruine. Même si aujourd'hui le plan et la chronologie de construction du château restent encore globalement à interpréter, l’assemblage des données et l’analyse des éléments gothiques placent ce château parmi les plus belles réalisations comtales existantes du XIIIe siècle entre Lorraine et Alsace.