Complications spécifiques de l’anesthésie locoregionale
- Lésions plexiques ou tronculaires directes, responsables de déficits moteurs ou sensitifs, de paresthésies (par l'aiguille de ponction ou injection intra-neurale d'anesthésique).
- Céphalées après anesthésie médullaire avec effraction de la dure-mère.
- Collapsus par hypovolémie relative secondaire à un bloc sympathique toujours présent lors d'anesthésies rachidiennes (anesthésies médullaires surtout).
- Crise d’épilepsie, troubles de la conduction cardiaque, arrêt cardiaque en cas de surdosage en anesthésiques locaux ou d'injection intravasculaire directe.
Complications allergiques
Elles sont celles que redoutent le plus les patients. Elles sont rares (1/13 000). L'allergie aux curares est la plus fréquente (300 cas annuels en France), suivie par les hypnotiques et morphiniques, puis le latex et les antibiotiques. Un premier contact sensibilisant n'est pas obligatoire. Les facteurs de risque sont : un antécédent d'accident anesthésique, une allergie au latex, l'atopie, certaines allergies alimentaires. Ces patients doivent être explorés.
Autres complications
- Hyperthermie maligne : c’est une complication rare déclenchée par les agents anesthésiques halogénés inhalés (AAH) et l'iodure de suxaméthonium (Célocurine®), chez des sujets génétiquement prédisposés. Elle requiert une prise en charge rapide et précise pour essayer de contrôler la température centrale, avec un support pharmacologique indispensable : le dantrolène (Dantrium®).
- Hépatites : aux AAH, devenues exceptionnelles avec les nouvelles molécules.
- Frissons : par hypothermie post-op. Celle-ci doit être corrigée avant le réveil, elle est préjudiciables pour les patients coronariens et insuffisants respiratoires.
- Hypothermie : retard de réveil, troubles du rythme cardiaque, troubles de l’hémostase primaire.
- Nausées et vomissements : jusqu’à 30% des patients. Facteurs de risque : terrain (âges extrêmes de la vie, sexe féminin, statut non fumeur, anxiété, mal des transports), type de chirurgie (ORL et gynécologique ++), type d’anesthésie (effets antiémétiques du propofol, action émétisante des halogénés…), analgésie morphinique, hypoxie, hypovolémie.
Au total, la survenue de complications est prévisible dans la plupart des cas. La prévention dépend essentiellement de la vigilance constante de l'anesthésiste.
Complications liées a la posture
Elles doivent être prévenues par une installation soigneuse avant de débuter la chirurgie, il s'agit d'une responsabilité partagée par l'anesthésiste et le chirurgien.
- Décubitus latéral : compression de la veine cave inférieure, modification des rapports ventilation/perfusion au niveau des poumons, lésions du plexus brachial.
- Décubitus ventral : compression abdominale limitant la ventilation, compression cardiaque, hyper-extension de la tête et bas-débit vertébral.
- Position de Trendelenburg : atélectasies pulmonaires, risque de régurgitation et d'œdème cérébral.
- Position gynécologique : compression du fibulaire commun, collapsus lors de la remise à plat.
- Position demi-assise : risque majeur d'embolie gazeuse, collapsus, compression du sciatique, élongation du plexus brachial.