F-WTSA (numéro de série 102) est le Concorde de pré-production français.
L'appareil reçut son immatriculation F-WTSA le 21 avril 1971 et fit son premier vol le 10 janvier 1973 à Toulouse.
Il avait les dimensions des futurs appareils de production : il possédait un cône de queue plus long que celui des appareils précédents, ainsi que les tuyères secondaires servant aussi d'inverseurs de poussée. Cependant, le dimensionnement, la capacité de réservoirs, et la définition de nombreux systèmes n'étaient pas ceux retenus pour la future production.
F-WTSA fit son premier vol le 10 janvier 1973, vol d'une durée de 1 heure et 46 minutes, pour une vitesse maximale de Mach 0,92. Il passa le mur du son le 12 janvier lors de son second vol avec une vitesse maximale de Mach 1,26. Le cap de Mach 2 fut franchi lors du 8e vol, le 30 janvier 1973.
Le 23 février, lors du 15e vol, il fit un aller-retour entre Toulouse et l'Islande, parcours de 6 000 km, soit la distance entre Paris et New York avec une marge de sécurité. Entre le 24 mai et le 3 juin, l'appareil participa au 30e salon du Bourget, cette année-même où le Tupolev Tu-144 s'écrasa.
Le Concorde quitta Toulouse pour l'aéroport d'Orly le 17 septembre 1973. Il repartit le lendemain pour Caracas (avec une escale à Las Palmas). Le 20 septembre, il décolla de Caracas et atterrit à Dallas. Ce fut le premier voyage d'un Concorde aux États-Unis. F-WTSA fit ensuite un vol subsonique jusqu'à Washington.
Pour son retour en France le 26 septembre, l'appareil fit la première traversée de l'Atlantique Nord sans escale par un Concorde ; traversée qui se fit en 3 heures et 33 minutes.
En 1974 F-WTSA apparut avec de nouvelles couleurs. Il était peint à l'effigie d'Air France (côté gauche) et de British Airways (côté droit).
L'appareil se rendit en Alaska en février 1974 pour effectuer une campagne de tests par grand froid. À partir du 27 mai, il fit 5 aller-retours entre Paris et Rio de Janeiro (avec escale à Dakar), jusqu'au 5 juin.
Le Concorde se rendit une nouvelle fois aux États-Unis, le 13 juin, mais le voyage entre Paris et Boston sera direct, il n'y aura pas d'escale.
Le 17 juin, le Concorde décolla de Boston pour rejoindre Paris ; au même moment, un Boeing 747 décolla de Paris pour faire le chemin inverse. Le Concorde repartit vers Boston après ravitaillement d'un moins 50 minutes et se posa à Boston, en battant de 5 minutes le Boeing. F-WTSA a parcouru 11 340 km pour une durée de 6 heures et 18 minutes.
L'appareil participa au salon du Bourget en 1975, du 27 mai au 9 juin. L'appareil se rendit, en octobre 1975, à Ottawa. Le lendemain, il se rendit à Montréal et participa aux festivités organisées à l'occasion de l'inauguration du nouvel aéroport construit pour les Jeux olympiques.
Début décembre, F-WTSA se rendit à Gander (Terre Neuve) au Canada, pour des vols en conditions de tempête de neige. Il retourna par la suite à Toulouse le 11 décembre.
Le 21 janvier 1976, le 205 (F-BVFA) effectua le premier vol commercial entre Paris et Rio via Dakar. F-WTSA fit son dernier vol d'essais le 29 janvier à Toulouse.
Les appareils étant certifiés et les vols commerciaux ayant débuté, on prit la décision d'exposer le Concorde français de pré-production sur l'aéroport d'Orly. Pour être exposé, des modifications seront effectuées dans la cabine, donnant au F-WTSA l'aspect des avions de série. Il vola jusqu'à Orly le 20 mai et fut tracté, à son arrivée, pour être placé à côté de la première Caravelle.
En 1986, il fut décidé de revoir l'aménagement de l'aéroport. Les deux avions ne faisaient pas partie des priorités et furent condamnés à être ferraillés. Le Concorde fut sauvé de la destruction en étant racheté pour un franc symbolique par la commune d'Athis-Mons et a été confié à l'association Athis-Paray Aviation. Il a été installé le 12 avril 1988 au Musée Delta, à Athis-Mons, toujours sur l'aéroport d'Orly. Il est actuellement visitable.
D'après le Musée Delta, l'appareil devrait retrouver sa livrée de 1974 avec les anciennes couleurs d'Air France à gauche et celles de British Airways à droite.