Tout commence en septembre 1985, quand le laboratoire vétérinaire du secrétariat d’État britannique de l’Agriculture signale l’apparition du maladie nouvelle aux symptômes étranges sur des bovins britanniques. Il faut attendre novembre 1986 pour que la nouvelle maladie soit identifiée comme l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). Dès l’année suivante, on découvre que la maladie provient de l'incorporation de farines d'origine animale dans l'alimentation des ruminants.
À partir de 1988, l'ESB est soumise à déclaration obligatoire en Grande-Bretagne, et tous les bovins atteints d'ESB doivent être abattus et détruits à titre préventif. Les autorités britanniques interdisent de nourrir les bovins avec des farines d'origine animale. En 1989, la France prend la décision d’interdire les importations de farines animales britanniques. Le gouvernement britannique prend lui des mesures supplémentaires en interdisant à la consommation certains abats (cervelle, intestin, moelle épinière, etc.). La Communauté européenne interdit l'exportation de vaches anglaises de plus d'un an ou suspectées d'ESB. En 1990, cette même Communauté européenne estime que les animaux atteints d'ESB ne sont pas dangereux pour la santé humaine. L'importation des viandes britanniques peut reprendre, ce que dénonce la France, qui continue à prendre des mesures de plus en plus stricte, imposant la déclaration obligatoire de bovins atteints d'ESB et interdisant l'utilisation des farines animales dans l'alimentation des bovins. Tout cela n’empêche pas en 1991 la découverte du premier cas de vache folle dans le pays, dans les Côtes d’Armor. Le gouvernement ordonne d'abattre tout le troupeau si un animal est atteint. En 1992, la Communauté européenne institue la « prime Hérode » (allusion au gouverneur romain de Judée qui fut chargé de massacrer tous les nouveau-nés contemporains de la naissance du Christ) en compensation de l’abattage des veaux dès leur naissance pour lutter contre la surproduction de la « viande du lait », celle des veaux inducteurs de la lactation des vaches laitières, leurs carcasses entrant dans le « pet-food ». Les chercheurs découvrent la possibilité de transmission de l'ESB à d'autres espèces.
La maladie atteint son point culminant au Royaume-Uni en 1993, avec près de 800 cas par semaine. Des éleveurs britanniques en contact avec des vaches atteintes d'ESB meurent de la maladie de Creutzfeldt-Jakob.
Une seconde crise éclate en France en octobre 2000, lorsqu’un animal suspect est arrêté à l'entrée de l'abattoir de la SOVIBA. La viande issue des animaux du même troupeau abattus la semaine précédente est immédiatement rappelée sur décision du distributeur Carrefour, appliquant, selon ses propres termes, un « principe de précaution extrême ». À nouveau, les médias s’emparent de l’affaire et la crise s’emballe.