Le contrat d'achat des Delta II avec l'Armée de l'Air américaine pour le lancement des satellites GPS s'est achevé le 17 aout 2009 avec la mise en orbite du dernier satellite de la série 2R. L'armée utilisera les lanceurs EELV, censés être plus flexibles, pour lancer les futurs satellites de positionnement. Boeing perd ainsi un donneur d'ordre important qui avait largement contribué au succès et à la conception du lanceur (50 lancements de satellites GPS depuis 1990). La NASA, l'autre donneur d'ordre majeur de la Delta II (plus de 40 % des lancements de Delta II ces 4 dernières années), devrait utiliser sa dernière Delta II en 2011. Pour le ravitaillement de la station spatiale internationale, la NASA a passé un contrat avec SpaceX le constructeur du lanceur Falcon 9 dont le premier vol est attendu en 2010 tandis que le lanceur Taurus II de Orbital Sciences, dont le premier vol est planifié pour 2011, devrait à terme être également retenu par l'agence spatiale. Il est prévu que ces nouveaux lanceurs, qui bénéficient sur le papier de couts de lancement inférieurs à ceux de la Delta II, placent en orbite les futurs satellites scientifiques et les sondes spatiales de la NASA. Confronté à cette forte baisse d'activité programmée, le constructeur de la Delta II envisage malgré tout de maintenir la production de la Delta II en réduisant les couts de production. En 2008 ULA, la structure qui commercialise le lanceur, a indiqué qu’il restait une demi-douzaine de fusées Delta II assemblées et invendues. Un porte parole de ULA a indiqué qu’une fois que le contrat avec l’Armée de l’Air américaine aurait expiré, elle ne continuerait plus à maintenir 2 sites de lancement à Cape Canaveral comme le lui imposait les clauses qui y figuraient.
En août 2009 la NASA a annoncé qu’elle pourrait commander des lanceurs Delta II supplémentaires. Sept vols Delta II étaient planifiés à cette date jusqu’à 2011. Cinq fusées construites n’ont pas trouvé preneur.
La Delta II un lanceur particulièrement fiable avec 131 lancements réussis sur 133 pour la série 7000 et 148 sur 150 en incluant la série 6000 (chiffres septembre 2009). Le premier échec (partiel) a eu lieu durant le lancement du satellite Koreasat-1 mais a pu être compensé car celui-ci a utilisé son propre moteur pour atteindre l’orbite nominale.
Le deuxième échec, qui a eu lieu en 1997, s’est produit durant le lancement du premier satellite GPS Block IIR : la Delta a explosé 13 secondes après son décollage sans faire de blessés ni endommager de manière sérieuse l’aire de lancement 17 à Cap Canaveral.L’enquête a permis de déterminer que l’incident avait pour origine une fissure de 5 mètres de long dans le corps d’un propulseur d’appoint.
La Delta II a été développée d’abord pour le lancement des satellites GPS construits pour l’Armée de l’Air américaine (45 lancements en intégrant ceux effectués avec la série 6000). D’une puissance trop faible pour se positionner sur le marché des satellites en orbite géostationnaire, la Delta II a été utilisée entre 1997 et 1998 pour le lancement à raison de 5 satellites par vol de la constellation des 55 satellites de télécommunications en orbite basse Iridium ainsi qu'à la même époque pour le lancement de la constellation de satellites Globalstar (par grappe de 4). Enfin la NASA a régulièrement recours aux Delta II pour le lancement de ses satellites scientifiques et de ses sondes spatiales légères. Les plus connus sont :