USA 193 - Définition

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Introduction

USA-193, également connu sous le nom de NRO launch 21 (NROL-21), était un satellite espion américain, lancé depuis la base spatiale de Vandenberg Air Force Base le 14 décembre 2006 par une fusée Delta II-7920 et détruit en vol le 21 février 2008. Ses détails opérationnels ne sont pas connus. L'engin était la propriété du National Reconnaissance Office.

Il s'agissait du premier lancement conduit par United Launch Alliance, une entreprise commune entre Boeing et Lockheed Martin.

Selon le site spécialisé Global Security, il s'agissait d'un prototype emportant un radar de nouvelle génération. Les paramètres de son orbite le rapprochait des satellites radar Lacrosse.

Dysfonctionnement

Moins d'un mois après le lancement, la presse a rapporté qu'un satellite espion, probablement USA-193, avait perdu le contact avec le sol.

En janvier 2008, plusieurs sources ont rapporté qu'un satellite espion américain, probablement USA 193, allait retomber sur terre dans un délai de quelques semaines, sans doute début mars 2008.

Son orbite au 18 février 2008 n'était plus comprise qu'entre 247 et 259 km contre les 400 km d'origine.

Plusieurs articles ont signalé la possibilité de présence de produits ou de matériaux potentiellement dangereux, dans un cas de l'hydrazine et dans un autre du béryllium. Certains citaient également la possibilité que le satellite posséde un cœur RTG nucléaire.

Analyse et polémique

Un journaliste a remarqué que la destruction de ce satellite pouvait se justifier par d'autres raisons : éviter de perdre le contrôle de matériels et de technologies confidentiels, et « répondre » à la République populaire de Chine qui avait elle-même abattu par missile balistique un satellite Feng-Yun le 11 janvier 2007.

Un article du New-York Times dénombre 328 satellites retombés sur terre depuis cinq ans sans causer de dégâts. L'armée américaine se contente de justifier sa position par la quantité importante d'hydrazine transportée par USA 193.

Le site Futura-Sciences souligne dans un de ses articles les similitudes de cet engin avec les satellites espion de type Lacrosse. Il envisage l'hypothèse d'un démonstrateur testant des dispositifs destinés à une nouvelle génération d'appareils d'observations. Dans ce cas sa destruction se justifierait pour éviter le risque que ses technologies se retrouvent divulguées.

Destruction en vol

Lancement du missile SM-3 pour détruire le satellite USA 193

Le 14 février 2008, l'administration américaine a annoncé que, suite à une décision du président Bush, le satellite serait détruit avant sa rentrée dans l'atmosphère, dans le but de « sauver et préserver la vie humaine ». Certains médias ont indiqué que le satellite serait abattu grâce à un SM-3 de la marine développé dans le cadre de la défense antimissile, tiré depuis le croiseur USS Lake Erie (CG-70) de classe Ticonderoga, stationné dans le Pacifique Nord et secondé par les destroyers de classe Arleigh Burke USS Decatur et l'USS Russel. Les autorités ont annoncé une probabilité de succès proche de 80 %. Le coût de l'opération de destruction est estimé entre 40 à 60 millions de dollars américains, dont 10 millions pour le missile lui-même.

Le 21 février, le département de la Défense a annoncé dans un communiqué : « Vers 22h26, (03h26 GMT, jeudi 21 février 2008), un navire de guerre équipé d'un système de combat Aegis, USS Lake Erie, a tiré un missile SM-3 tactique qui a frappé le satellite approximativement à 247 km au-dessus de l'Océan Pacifique ». La vitesse relative du satellite et du missile au moment de l'impact peut être estimée à 44 000 km/h, soit 12 km/s.

Le suivi de l'opération a été assuré par le Sea-based X-band Radar. Au 15 mars 2008, 169 débris ont été répertoriés, dont plusieurs sont rentrés dans l'atmosphère.

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