Église Notre-Dame de la Seds (Aix-en-Provence) - Définition

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Introduction

Église Notre-Dame de la Seds
Façade de l'église Notre-Dame de la Seds.

Latitude
Longitude
43° 31′ 46″ Nord
       05° 26′ 12″ Est
/ 43.52944, 5.43667
 
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Bouches-du-Rhône
Ville Aix-en-Provence
Culte Catholique romain
Type Église paroissiale
Fin des travaux XIe siècle

L'église Notre-Dame de la Seds se situe à Aix-en-Provence, dans le périmètre de l'ancienne Ville des Tours. Elle a été reconstruite en 1853 par l'architecte Henri Révoil sur les fondations d'une église bien plus ancienne, peut-être la plus ancienne d'Aix, remontant au IVe siècle, époque où Aix est une ville romaine et a le nom d'Aquae Sextiae. Cette église a longtemps été l'église métropolitaine d'Aix et a abrité les reliques de Mitre d'Aix, martyre chrétien mort à Aix.

Histoire

Le site de l'église Notre-Dame de la Seds est marqué par la présence d'un théâtre antique enfoui dans le sol depuis le Ve siècle et découvert en 2004 seulement. Après le déclin du théâtre, celui-ci est comblé et démantelé et des constructions sont érigées sur sa structure. L'église Notre-Dame de la Seds sera construite dans sa proximité immédiate.

L'église primitive

Une église primitive, dédiée à la Vierge, semble avoir existé sur le site dès le IVe siècle, dans ce qui était alors la ville d'Aquae Sextiae, et aurait été reconstruite au XIe siècle. Elle abrite jusqu'à cette époque le chapitre métropolitain qui élit alors résidence à Saint-Sauveur. Des origines au mois d'octobre 1383, Notre-Dame de la Seds conserve les reliques de saint Mitre. Son tombeau se trouve alors dans l'abside. Il s'agit d'une tombeau en marbre blanc statuaire orné de bas-reliefs chrétiens. Grégoire de Tours évoque le culte rendu à Mitre en cette église au temps de l'évêque Francon (vers 566). Au VIIIe siècle, la ville d'Aix est mise à feu et à sang par les invasions des Sarrasins. Selon Pitton, les Sarrasins ravagent la ville, y mettent le feu, écorchent vifs plusieurs de ses habitants pour cause de religion et en réduisent grand nombre en esclavage. L'église subit une destruction totale, comme quasiment l'ensemble de la ville. Cet événement marque les esprits puisque, des siècles après, l'archevêque Pierre II Gaufridi fait mention de la destruction de l'église dans une charte de 1092.

Mais, comme la ville d'Aix renaît quelques années après sa destruction, l'église Notre-Dame de la Seds est relevée et reste la cathédrale. On n'en connaît pas la date exacte, sinon que cela sa reconstruction est antérieure à 794 puisque, à cette date, l'archevêque d'Aix y siège, demandant même au synode de Francfort que la cathédrale soit rétablie dans ses droits de métropolitain sur la Narbonnaise seconde. Le terme « Seds » signifie « siège », faisant ainsi état de son statut d'église cathédrale.

Au XIe siècle, l'église connaît la prospérité. Elle devient propriétaire de terres à Moissac. Cette période marque l'apogée de Notre-Dame de la Seds, mais aussi le début de son déclin. La ville des Tours commence à perdre ses habitants, au profit de nouveaux quartiers créés en périphérie immédiate du bourg Saint-Sauveur d'Aix : la ville comtale et le bourg Saint-André. C'est la naissance de ce dernier quartier, accolé à la cathédrale Saint-Sauveur, qui provoque le déplacement de la cathédrale de la Seds à Saint-Sauveur avant 1069. Pourtant, la Seds continue à être desservie par une partie du chapitre au moins jusqu'en 1103. À cette date, une charte de l'archevêque Pierre III fait en effet mention d'ecclesias et honores canonicis beatae Mariae et gloriosi Salvatoris. Un concile provincial s'y assemble même en 1112.

Le chapitre délibère en 1383 de transférer les reliques de Mitre à Saint-Sauveur. Cette translation ne se fait pas sans la résistance des paroissiens de Notre-Dame de la Seds et, en leur nom, Pons Maifredi, vicaire de l'église, vient se poster devant la personne du notaire Raymond Chabaud qui effectue le transfert des reliques. Ce dernier écoute les doléances du vicaire mais lui rit au nez et passe outre.

Selon l'historien aixois Roux-Alphéran, c'est dans la première partie du XVIe siècle que l'église est mise au jour après des siècles d'oubli. Selon la légende, des feux surnaturels sortant de pierre provoquent la découverte des fondations du bâtiment primitif.

Sépultures de personnalités

L'ancienne église de Notre-Dame de la Seds abritait la sépulture d'Aixois de marque, comme Marc-Antoine Malherbe, mort en 1628 à Paris, et enseveli dans le tombeau des Boyer d'Éguilles.

Le roi de Prusse, Frédéric II y fit élever un mausolée, aujourd'hui au musée Granet, à son chambellan, le marquis d'Argens.

Le bâtiment moderne

Détail de la façade.

L'actuel édifice de Notre-Dame de la Seds date de 1853 et est l'œuvre de l'architecte aixois Henri Révoil. Cette église est construite dans un style romano-byzantin.

Les 7 et 8 décembre 1857, l'archevêque d'Aix, Georges Claude Louis Pie Chalandon, tout juste installé à sa fonction, instaure le culte marial dans la ville d'Aix. « À peine élevé à l'archidiocèse d'Aix, Mgr Chalandon, apprenant qu'une statue miraculeuse de la sainte Vierge était déposée dans notre monastère, résolut d'ériger un pèlerinage afin d'avoir dans sa ville épiscopale, un de ces sanctuaires vénérés des populations qui attirent les bénédictions du Ciel […] Il voulut que l'image sainte fût placée sur le maître-autel et annonça une cérémonie très solennelle où il ferait le couronnement de la Vierge et de l'Enfant-Jésus, ce qui eut lieu le 8 décembre 1857 [avec] un concours de monde si extraordinaire que l'église fut insuffisante. »

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