L’église Saint-Mathias est la principale église paroissiale de la commune de Barbezieux-Saint-Hilaire, dans le département de la Charente et le diocèse d'Angoulême. Vaste église de pèlerinage édifiée au XIIe siècle, remaniée à plusieurs reprises, elle dresse son clocher gothique et sa haute façade au dessus des maisons du centre historique, dont elle constitue un des principaux pôles d'attraction.
L'église est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le 29 novembre 1948.
Constituant un repère majeur dans le paysage urbain de cette petite ville du sud-ouest de la Charente, dans l'ancienne province de Saintonge, l'église Saint-Mathias de Barbezieux succède à un premier édifice consacré en 1043 par Geoffroy II, archevêque de Bordeaux. Entièrement reconstruite à partir du XIIe siècle, elle est originellement placée sous l'invocation de Notre-Dame. L'acquisition de plusieurs reliques, au premier rang desquelles le chef de saint Mathias, lui vaut de devenir un lieu de pèlerinage fréquenté durant plusieurs siècles. La façade est reprise au XVe siècle, période durant laquelle est également édifié le clocher.
L'édifice souffre particulièrement des guerres de religion : en 1562, les huguenots prennent d'assaut l'église, qu'ils saccagent de fond en comble, détruisant par la même occasion la plupart des reliques. En 1569, un nouvel assaut achève de ruiner l'église et le prieuré adjacent. Les dégâts infligés au monument sont considérables (murs partiellement détruits, voûtes crevées) et il faut attendre une grande campagne de restauration (sinon de reconstruction) menée en 1680 sous l'égide des Le Tellier-Louvois, seigneurs de Barbezieux, pour que l'église retrouve un peu de sa superbe. De nouvelles réparations sont menées ponctuellement : en 1797 (grâce à une souscription publique), puis de nouveau en 1803 (par M. Fajon, d'Angoulême).
De profondes modifications sont apportées à l'édifice dans le courant du XIXe siècle. Les voûtes sont reprises par Paul Abadie, auteur de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre et de la restauration audacieuse de la cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême. En 1879, le chevet plat est remplacé par une abside hémicylindrique néo-romane.
Moins de cent ans plus tard, de 1967 à 1971, une dernière campagne de restauration permet de redécouvrir plusieurs niches ménagées dans les murs (après excavation de près d'un mètre de matériaux divers) mais aussi de repenser totalement les vitraux de l'église. De nouvelles verrières sont commandées à l'Atelier du vitrail de Limoges. Dessinées par Georges Devêche, elles sont conçues comme « une symphonie de couleur » et un « poème de couleur et de lumière ».