Église de la Martorana de Palerme - Définition

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Curiosité

Les gâteaux à base de massepain, généralement en forme de fruit, doivent leur nom de martorana au fait que c'étaient, jusqu'au XIXe siècle, les sœurs du monastère de la Martorana qui les préparaient et les vendaient. D'où l'expression fruit de Martorana.

Itinéraire d'art

Première et deuxième travées

Dans la partie de l'église restaurée au XVIIe siècle, les voûtes sont ornées de fresques d'Olivio Sozzi, d'Antonio Grano et de Guglielmo Borremans datant des XVIIe siècle et XVIIIe siècle. Dans les chapelles latérales, les autels, murs et ballustrades sont décorées de stucs, d'émaux et de marqueteries en marbre et pierres semi-précieuses.

A partir des années 1720, des marbres et des fresques donnent à cette partie de l’église un style baroque, sauf sur le mur de revers de l'ancienne façade, où subsistent deux mosaïques représentant une déisis (intercession). Elle montre Roger II couronné par le Christ à gauche du portail et Georges d'Antioche agenouillé devant la Vierge à droite. Seules la tête et les mains de ce dernier sont d'époque.

La représentation de Roger est significative en matière d'iconographie. Dans la tradition chrétienne occidentale, les rois étaient ordinairement couronnés par le pape ou par ses représentants. Ici, la cérémonie du couronnement le montre vêtu à la byzantine d'une longue robe brodée, le loros, d'une étole de légat apostolique, et recevant la couronne ornée de pendentifs, le kamelaukion, insigne impérial à Constantinople, des mains du Christ lui-même.

Roger se comportait en empereur durant son règne et se faisait appeler « Basileus ». La mosaïque du couronnement de Roger possède une inscription dans les deux langues, latin et grec : « Rogerios Rex », le premier mot en grec et le second en latin.

Troisième travée

Après les deux premières travées, on arrive dans l'église byzantine originelle proprement dite. Le contraste - sans aucune transition - entre les styles baroque sicilien et byzantin apporte beaucoup au charme de l'édifice et à son originalité. Ce contraste est renforcé par la luminosité très importante qui baigne cette partie du bâtiment, par opposition aux deux premières travées plus sombres.

Les murs et la coupole, au sommet de laquelle on trouve l'image du Christ Pantocrator, sont entièrement revêtus de mosaïques d'une grande importance. La décoration en tesselles (carreaux servant aux mosaïstes) fut probablement entreprise quelques années après la consécration en 1143 et terminée avant la mort de George d’Antioche en 1151. Il s'agit des plus vieilles de toute la Sicile, probablement dues aux mêmes artistes que ceux ayant réalisé la la chapelle Palatine du Palais des Normands.

Sur la voute de la nef centrale, deux compositions majestueuses se font face :

- la dormition de la Vierge à droite, et

- une Nativité à gauche.

La coupole

Christ et archanges

Il s'agit d'une construction sur trompe. Une trompe est une portion de voûte tronquée formant support d'un ouvrage (voûte, coupole, tourelle, etc.) en surplomb et permettant de changer de plan d'un niveau à l'autre. L'usage de la coupole sur trompes ne se retrouve pas exclusivement dans l’aire byzantine, mais aussi souvent dans des édifices islamiques.

Les mosaïques se lisent par étages successifs en partant du sommet. Elles représentent :

- un Christ pantocrator, au centre,

- descendant sur les côtés, les quatre archanges : trois originaux (Gabriel, Michel et Raphael) et un apocryphe (Uriel),

- sur le tambour les huit apôtres non-évangélistes : Simon, appelé Pierre; André, son frère ; Jacques, fils de Zébédée; Philippe; Barthélemy ; Thomas; Matthieu, le publicain ; Jacques, fils d'Alphée; Thaddée ; Simon le Zélote; et Paul, qui, bien que non-apôtre remplaça Judas l'Iscariote, celui qui livra Jésus.

- Les quatre évangélistes Marc, Matthieu, Jean et Luc sont dans des niches à l'étage inférieur, alternant avec des baies lumineuses.

Une inscription islamisante court à la base de la coupole : peinte en blanc sur un fond bleu turquoise, elle mentionne un hymne de la liturgie byzantine traduit en arabe, langue maternelle de Georges d'Antioche. Dans l'arc côté nef, on aperçoit une présentation du Christ au Temple, et côté abside une Annonciation.

Les bas-côtés

Dans les bas-côtés droit et gauche, les apôtres sont représentés par groupe de quatre sur les voutes du transept. Dans les absides latérales, des motifs végétaux (orangers, lianes en forme d'arabesques) sur les encadrures complètent les mosaïques représentant les Saints, tandis que la voute figure un ciel étoilé.

Quatrième travée

Une quatrième travée sépare le transept du coeur.

Sur la voute de la nef principale, les archanges Raphael et Gabriel y sont habillés comme des notables byzantins.

Abside principale

L'abside principale originale fut détruite vers la fin du XVIIe siècle en même temps que la partie ouest de l'église. Elle fut remplacée par une chapelle baroque, appelée cappellone. Cette abside est surplombée d'une coupole, tandis que ses murs sont décorés de marqueteries en marbre, typiques de l'art baroque sicilien triomphant.

De magnifiques clotures en marbre, mosaïques et porphyre séparent la chapelle de la nef. Le porphyre, pierre rouge tirant sur le violet, était extrèmement onéreux et symbolisait la monarchie à Rome puis dans l'empire byzantin. Les enfants nés d'empereur pendant leur règne étaient d'ailleurs appelés porphyrogénetes, littéralement nés dans la Chambre de la Pourpre. Si ces clotures sont en tous points identiques à celles qu'on trouve dans les édifices religieux byzantins, elles ne sont pas d'époque, mais datent des restaurations entreprises par Giuseppe Patricolo dans les années 1870-1873 pour rendre à l'église son état du XIIe siècle

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