En 1954 après quelques vols en double commande sur Morane-Saulnier MS-475 Vanneau, elle est lâchée seule sur Republic P-47 Thunderbolt. Le 17 juin, elle rejoint l'École de chasse de Meknès au Maroc pour être lâchée seule sur De Havilland Vampire et Lockheed T-33 Shooting Star. Elle totalise alors 36 h 30 de vol sur avion à réaction. De retour en France en octobre, elle est transformée sur Mistral. C'est à bord de cet avion sous-équipé, sans radiocompas et doté d'un simple poste de radio VHF de douze fréquences, qu'Élisabeth va battre plusieurs records au cours de l'année suivante.
Le 26 janvier 1955, elle remporte le record du monde féminin de vitesse en circuit fermé de 1000 km sur le trajet Mont-de-Marsan-La Ciotat avec 746,2 km/h. Un mois plus tard, elle enlève le record du monde féminin de distance en circuit fermé Mont-de-Marsan-Oran-Mont-de-Marsan avec 1840 km. Et enfin, le 1er mars 1955, elle bat le record du monde toutes catégories de distance en ligne droite de Creil à Agadir avec 2 331,220 km en 3 h 30.
L'année 1952 marque un grand virage dans la vie de la jeune femme. De la tentative avortée d'incorporer des femmes dans l'aviation militaire, Élisabeth est la seule, dix ans plus tard, à émerger. L'armée de l'air lui propose de rejoindre l'escadrille de présentation basée à Étampes, équipée de Stampe. La patrouille acrobatique que l'animateur Jacques Noetinger nommera la Patrouille de France, reçoit des ovations du public de France et d'Afrique du Nord, friand des meetings aériens.
Elle devient la présentatrice solo et se produit au Maroc et en Algérie, via l'Espagne. Son Stampe qu'elle a baptisé « Le Rossignol » « est un biplan de voltige qui vole encore mieux sur le dos qu'en position normale », affirme-t-elle dans un récit. Le Rossignol, doit descendre tous les 200 kilomètres pour refaire le plein à l'aérodrome le plus proche. Elle se produit à Alger, à Constantine et dans de nombreuses villes de France. Entre deux meetings, elle effectue des séances de formation au vol sans visibilité à Saint-Yan sur des Stampe aménagés afin d'obtenir une qualification de vol aux instruments. Elle profite de sa licence d'instructeur pour entraîner les élèves infirmières pilotes secouristes de l'air à l'aéro-club d'Étampes.
A 45 ans, Élisabeth totalise 900 heures de vol. Elle termine sa carrière comme attaché-rédacteur de première classe (capitaine) à des taches administratives au service de la navigation aérienne. Elle conserve ce poste jusqu'en 1969, année de son départ à la retraite. Membre des « vielles tiges », elle participe aux travaux de la commission d'Histoire et Littérature dont elle devient peu après la présidente.
Elle était correspondante de l'Académie nationale de l'air et de l'espace depuis 1985
Avec Jacqueline Auriol, Hélène Boucher et Jacqueline Cochran, Élisabeth Boselli fut l'une des aviatrices célèbres qui écrivit les plus belles pages de l'histoire des records féminins de l'aviation à réaction.
Sur sa lancée la jeune femme sollicite de servir en Algérie. En juillet 1957, Élisabeth rendosse l'uniforme et rejoint l'escadrille de liaison aérienne 54, basée à Oued Hamimine. Elle réalise des missions de liaison dans des conditions très difficiles.
En novembre, elle est mutée au groupe de liaisons aérienne, le GLA 45 de Boufarik, où elle se voit confier la mission importante, au moins pour le moral des troupes, de ramasser, d'acheminer et de distribuer le courrier. La « factrice du ciel » suit un itinéraire comprenant treize étapes et touche l'orée du Sahara à Laghouat Entre-deux elle effectue des largages sur des postes de montagne à Bou-Saada.