La Patrouille de France est la patrouille acrobatique officielle de l'Armée de l'Air française. On la désigne souvent sous l'acronyme de PAF (Patrouille Acrobatique de France).
En 1931, la première démonstration aérienne en patrouille en France a lieu sur le terrain d'Étampes-Mondésir. Elle est effectuée par des moniteurs de l'École de perfectionnement au pilotage sur Morane-Saulnier MS 230. La formation est alors composée de 3 appareils. Devant un succès encourageant, cette patrouille est choisie pour représenter la France lors de meetings internationaux.
D'autre part, à Dijon, la patrouille « Weiser », équipée de dix-huit avions (Morane-Saulnier 225 et Spad 510) a la particularité de voler les avions « câblés » les uns aux autres.
En 1935, la « patrouille d'Étampes » est convertie sur MS 225 et se développe pour passer à cinq appareils (1936).
La « patrouille d'Étampes » rejoint Salon-de-Provence en 1937, prenant l'appellation de « Patrouille de l'École de l'air ». La Seconde Guerre mondiale interrompt ces différentes activités.
En 1947, le Ministère de l'Air crée une Escadrille de présentation de l'Armée de l'air. Elle est dirigée par le capitaine Perrier, ancien pilote de la Patrouille d'Étampes et équipée de douze Stampe SV4. Devant le succès croissant des représentations, diverses formations voient le jour au sein de l'Armée de l'Air. En 1952, le Commandant Delachenal, pilote de la 3e Escadre de Chasse stationnée sur la Base aérienne 112 Reims-Champagne, forme une escadrille de quatre Republic F-84 G. Lors d'un meeting aérien en 1953 sur le terrain de Maison-Blanche en Algérie, le commentateur du show de l'escadrille, emballé par le spectacle qu'il vient de voir la baptise Patrouille de France.
Durant les dix années suivantes, quatre escadres de l'Armée de l'Air (la 12e Escadre de Base aérienne 103 Cambrai-Épinoy, la 4e Escadre de Base aérienne 136 Bremgarten ; la 2e Escadre de Base aérienne 102 Dijon-Longvic et la 7e Escadre de Base aérienne 133 Nancy-Ochey) perpétuent tour à tour les traditions de la Patrouille de France et contribuent à son succès international. Pourtant, en 1964, suite à des restrictions budgétaires, la patrouille de Mystère IV, est dissoute. Soucieux de ne pas voir disparaître le nom de Patrouille de France, le Ministère des Armées décide cependant quelques mois plus tard de consacrer la Patrouille de l'École de l'Air. Les six Fouga Magister de la base de Salon-de-Provence vont devenir le flambeau de la voltige aérienne française pendant seize ans.
La dernière représentation des Fouga Magister, dont le nombre était passé à neuf, se tient le 16 septembre 1980 à Salon-de-Provence. L'Alpha Jet devient alors le fer de lance de la Patrouille de France en 1981 avec 7 appareils. Ce chiffre est porté à huit à partir de 1982 et n'a pas changé depuis.
Un défilé historique a lieu en 1986 au-dessus de la ville de New York.
Le 25 novembre 2009 pour la première fois au monde, une patrouille acrobatique est commandée par une femme puisque c'est à cette date que le commandant de l'Armée de l'Air Virginie Guyot devient leader de la Patrouille de France.
Le programme de la Patrouille de France est (par tradition) renouvelé chaque année. Chaque programme (déterminé par le leader de la patrouille au début de la saison) est unique en son genre de part l'ordre des figures et l'utilisation des différentes formations. La figure emblématique de la patrouille est le cœur (balance en Y à six coupé d'une flèche de fumigènes des deux solos). Les évolutions de la Patrouille de France se font en formation, ce qui revient à dire que les huit appareils volent très près les uns des autres (2 à 3 mètres). Ces formations portent des noms très spéciaux qui sont souvent des références ou des clins d'œil.
Alpha | Les 8 appareils forment un motif fait de trois accents circonflexes formant la lettre grecque Alpha |
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Ariane | Le leader, le charognard et les solos forment une ligne verticale. De part et d'autre du deuxième solo (qui ferme la marche), les intérieurs et les extérieurs forment des lignes verticales à deux, le tout ressemble à une formation deux poutres décalée vers l'arrière rappelant la forme de la fusée Ariane 4. |
Canard | Le leader et les intérieurs forment une flèche à trois ; derrière eux le charognard, les extérieurs et les solos forment une deuxième flèche imbriqué dans l'autre formant un chevron. |
Concorde | Partant de la formation diamant le leader et le charognard avancent. Le charognard prend la place du leader qui se retrouve en pointe. Le tout donnant la forme du Concorde. |
Croisillon | Le leader, le charognard et les solos forment une ligne verticale. Entre le charognard et le leader solo, les intérieurs et les extérieurs viennent se placer en ligne horizontale formant une croix. |
Big Nine | C'est une formation où le leader est en pointe, les intérieurs de part et d'autre en léger retrait. Les extérieurs se placent eux de part et d'autre des intérieurs. Le charognard et le remplaçant complètent de la même façon la formation le tout formant un chevron à neuf (formation utilisée pour le défilé du 14 juillet). |
Rafale | Le leader et le charognard sont en pointe, les intérieurs et les extérieurs forment une première ligne horizontale derrière le charognard. Les solos forment une autre ligne horizontale en arrière. |
Flèche | Le leader, les intérieurs et les extérieurs forment une pyramide. Les autres équipiers emmenés par le charognard forment une ligne verticale derrière le leader. |
Grande Flèche | Le leader en pointe, le charognard derrière. Les intérieurs de part et d'autre du leader en retrait, les extérieurs sont en retrait eux aussi de part et d'autre des intérieurs |
Très Grande Flèche | À partir d'une formation grande flèche le leader et le charognard avancent d'une place. |
Balance | Le leader est en pointe, le charognard toujours derrière lui. Les extérieurs et les intérieurs s'alignent sur une ligne horizontale entre le leader et les solos. |
Super Balance | Comme la balance, à ceci près que les solos sont à l'extérieur de la formation sur la ligne horizontale. |
Apollo | Le leader et le charognard sont en pointe. Derrière le charognard, de part et d'autre, sont placés les deux intérieurs. Les extérieurs se placent derrière les intérieurs dans la même formation. Les deux solos sont décalés de part et d'autre des extérieurs le tout rappelant la forme du module lunaire des missions Apollo. |
Fusée | A partir d'une formation croisillon les extérieurs reculent pour arriver au niveau du second solo. |
Diamant | Les appareils prennent position dans un box serré pyramidal selon le modèle 1-2-3-2. Le tout forme un diamant. |
Té | Le leader, les intérieurs et les extérieurs forment une ligne horizontale. Les autres équipiers emmenés par le charognard forment une ligne verticale derrière le leader. |
Dard | C'est une formation croisillon dans laquelle les extérieurs se reculent pour arriver au niveau du leader solo. |
Transall | Le leader est toujours en pointe avec la charognard derrière lui. Entre les deux les intérieurs et les extérieurs forment une ligne droite. Les deux solos sont côte à côte derrière le charognard. |
Cygne | A partir d'une formation grande flèche à six emmenée par le leader solo, le charognard se place devant le leader solo. Le leader quant à lui mène la formation devant le charognard. |
Deux poutres | Le leader et le charognard sont en pointe ; les intérieurs, les extérieurs forment deux « poutres » à trois (alignement vertical) de part et d'autre du charognard. |
Losange | On part d'une formation diamant où le charognard recule pour se situer derrière les solos. |
Une autre partie du programme laisse la place à certaines évolutions lors desquelles les deux solos se croisent de différentes manières.