Le consensus scientifique actuel pointe vers l'origine anthropique de l'actuel réchauffement climatique. Les différentes activités humaines émettent d'importantes quantités de gaz à effet de serre (GES), et ceux-ci influent sur les dynamiques atmosphériques à l'échelle planétaire, empêchant notamment la réémission des rayonnements infrarouges de la Terre vers l'espace.
Une part importante des émissions de gaz à effet de serre est due à la fourniture et à la consommation d'énergie. La combustion des énergies fossiles est prépondérante dans ces émissions. La combustion de charbon, lignite, pétrole (et ses dérivés tels le carburant diesel ou le kérosène) ou de gaz naturel est émettrice d'énergie, de (CO) et de différents autres sous-produits. C'est cette énergie que les activités humaines recherchent.
En 2003, la consommation finale d'énergie dans le monde s'est montée à 6 265 millions de tep (Tonne d'équivalent pétrole) ; dont 25% pour les États-Unis, 19,5% pour l'Union européenne (22 membres) et 10,8% pour la Chine.
Le transport est le secteur d'activités humaines qui produit le plus de gaz à effet de serre. L'activité du transport génère dans les pays développés environ 25 à 30% des émissions de CO et ces émissions sont en forte augmentation
En France, la chaleur constitue, avec 35 % des besoins énergétiques, le premier poste énergétique. En effet, le chauffage consomme 56 millions de tonnes d'équivalent pétrole (Mtep) contre 50 pour les transports, 40 pour la production industrielle et 18 pour l'électricité spécifique. Les besoins de chaleur sont actuellement couverts à 80% par les énergies fossiles (données de l'association AMORCE).
Selon un rapport parlementaire, pour substituer l'usage des fossiles, il faut non pas favoriser le chauffage électrique mais le développement des énergies renouvelables thermiques. Et il appartient aux collectivités territoriales d'accompagner et d'amplifier ce développement.
Le tableau suivant permet de comparer les émissions totales de GES par filière de production d'électricité.
Energie/Technologie | Emission des centrales | Autres étapes de la filière | Total |
Une évaluation effectuée à la demande du ministre Allemand de l'écologie Sigmud Gabriel sur les émissions de CO produites par filière de production a été réalisée par l’institut allemand Öko-Institut, à partir du modèle GEMIS [4]. Le rapport précise que l'électricité nucléaire émet de 31 à 61 grammes de CO par kWh produit , on peut télécharger ce rapport sur le site allemand ici : [5] , ou en lire un compte rendu en français là : [6]. On constate ainsi que les rapports des spécialistes et scientifiques sont fortement divergents suivant la politique énergétique : peu émetteurs de gaz à effet de serre dans les pays volontaristes comme la France et fortement émetteurs dans les pays remettant en cause le nucléaire comme l'allemagne ...
Selon le cabinet d'étude Wise-Paris, "la prétention de l’industrie nucléaire à offrir une alternative à l’effet de serre resterait contestable même si son affirmation qu’elle n’émet pas de carbone était vraie. En effet, la progression de la production nucléaire est parallèle dans sa forme à la progression de la consommation d’énergies fossiles. Ce qui suggère que le nucléaire n’est pas une alternative, mais une composante du problème (de l'effet de serre)."
Selon les conclusions d'une étude de Jean-Marc Jancovici qui évalue la diminution des gaz à effet de serre des États-Unis si 100% de la production électrique était d'origine nucléaire, la contribution du nucléaire civil serait dans l'état actuel des prix et techniques bien plus considérable que celle des énergies renouvelables..
Selon un rapport de l'expert hollandais Jan Willem Storm Van Leeuwen, après 2034, la qualité du minerai d'uranium extrait de terre chutera radicalement. Cela fera que l'énergie nucléaire deviendra de plus en plus inefficace et chère, menant à une augmentation des émissions de dioxyde de carbone. Les résultats de ce rapport sont paradoxalement jugés peu convaincants par Yves Marignac, de l'association anti-nucléaire Wise-Paris, qui met en avant l'accumulation d'hypothèses pénalisantes à la base de cette étude.
Même si aucune énergie renouvelable ne peut résoudre la question à elle seule, la démarche prônée par l'association négaWatt va dans ce sens : elle montre que, dans un scénario dit de la "Sainte Trinité" (car il conjugue renouvelables avec sobriété volontaire et efficacité énergétique), le recours à un "mix adéquat de renouvelables" (photovoltaïque, éolien, hydraulique, co-génération et biomasse), et surtout par du gaz naturel peut, d'ici 2050, contribuer pour environ 1/3 au fameux facteur 4 (de réduction de nos émissions de GES ).