L'équation de Langevin (1908) est une équation stochastique pour le mouvement brownien.
Dans l'approche théorique de Langevin, une grosse particule brownienne de masse m, supposée animée à l'instant t d'une vitesse , est soumise à deux forces bien distinctes :
Prenons le produit scalaire de cette équation avec le vecteur position (en omettant la dépendance en temps pour simplifier les notations) :
Remarquons alors d'une part que :
et d'autre part que :
En substituant ces expressions dans le produit scalaire obtenu à partir de l'équation de Langevin, on obtient une nouvelle forme de l'équation différentielle :
On prend alors la moyenne de l'équation précédente sur toutes les réalisations possibles du bruit blanc gaussien. Il vient :
On fait l'hypothèse avec Langevin que la valeur moyenne du terme de bruit est nulle :
Par ailleurs, le processus de moyenne sur le bruit commute avec la dérivation temporelle :
ce qui conduit à l'équation différentielle pour les moyennes :
On pose alors :
de telle sorte que l'équation différentielle se réécrive sous la forme simple :
On obtient une estimation du dernier terme de vitesse quadratique moyenne en utilisant le théorème d'équipartition de l'énergie de la physique statistique classique. Pour le mouvement d'une particule dans un espace à d dimensions, on obtient :
où kB est la constante de Boltzmann, et T la température absolue en kelvins. L'énergie thermique moyenne kBT par particule peut se réécrire :
où R est la constante des gaz parfaits, et le nombre d'Avogadro. L'équation différentielle se met donc finalement sous la forme :
Cette équation différentielle linéaire du premier ordre à coefficients constants avec second membre admet la solution exacte :
où λ est une constante, et τ le temps caractéristique de relaxation, qui vaut :
10-8 secondes
dans les conditions d'observations expérimentales usuelles du mouvement brownien.
Dans les conditions expérimentales usuelles, on est toujours dans le régime où : , et on observe alors :
Compte-tenu de la définition de u(t), on a :
ce qui donne par intégration par rapport au temps t la loi de la diffusion classique :
où le coefficient de diffusion D s'écrit explicitement :
On retrouve bien le résultat d'Einstein (1905).