Faune de Porto Rico - Définition

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Oiseaux

Le sucrier à ventre jaune, l'oiseau le plus abondant de l'île

L’avifaune de Porto Rico comprend 349 espèces, dont seize sont endémiques à l’archipel. Il s'agit du pic de Porto Rico, du todier de Porto Rico, du tacco de Porto Rico, de l'amazone de Porto Rico, du mango vert, de l'émeraude de Porto Rico, du petit-duc de Porto Rico, de l'engoulevent de Porto Rico, du moucherolle gobemouche, du tyran de Porto Rico, du viréo de Porto Rico, de la paruline d'Adélaïde, de la paruline d'Angela, du tangara de Porto Rico, du sporophile de Porto Rico, et du carouge de Porto Rico. Presque la moitié des espèces (166) sont très peu fréquentes sur l’île, ce qui signifie qu’elles n’ont été identifiées qu’une ou deux fois seulement, et 42 espèces ont été introduites, directement ou indirectement (principalement par des modifications d’habitat), par les hommes. Approximativement 120 espèces, indigènes ou introduites, nichent régulièrement dans l’archipel.

Le carouge de Porto Rico, un des 16 oiseaux endémiques de l'archipel

L’avifaune est principalement originaire du continent nord-américain (plus précisément du sud de l’Amérique du Nord et d'Amérique centrale) avec des espèces sud-américaines qui colonisent le territoire depuis peu de temps. Les familles d’Amérique du Sud présentes dans les grandes Antilles sont les colibris (Trochilidae), les Tyrannidae, les sucriers à ventre jaune (Coerebidae) et les Thraupidae. La théorie dominante suggère que les oiseaux ont colonisé l’archipel par dispersion transocéanique pendant les périodes glaciaires du Pleistocène. Les oiseaux les plus primitifs des Antilles sont les todidae, qui ont un représentant endémique de Porto Rico, le todier de Porto Rico.

L’avifaune de Porto Rico a diminué du fait de l’extinction et de l’extirpation de diverses espèces, soit par des forces naturelles soit suite à l’intervention humaine. Par exemple, on a retrouvé des fossiles prouvant l’existence d’une espèce d’Apodidae, Tachomis uranoceles, datés de la fin du Pléistocène (il y a entre 17 000 et 21 000 ans). On pense que cette espèce a disparu suite à la modification de son habitat par la glaciation de Würm. Au moins six espèces endémiques se sont éteintes durant le dernier millénaire : la chouette-effraie portoricaine (Tyto cavatica), le caracara portoricain (Polyborus latebrosus), la perruche portoricaine (Aratinga chloroptera maugei), la bécasse portoricaine (Scolopax anthonyi), Geotrygon larva et Nesotrochis debooyi. Avec une population de treize individus en 1975, le perroquet portoricain devint presque le septième, mais des efforts de conservation aidèrent à sauver l’espèce de l’extinction. Toutefois, il reste l’un des dix oiseaux les plus menacés du monde. Quatre oiseaux portoricains, la conure maîtresse, la corneille des Antilles, la corneille de Cuba et le courlan brun, disparurent de Porto Rico après l’expansion de la population de Porto Rico dans la deuxième moitié du XIXe siècle, et trois espèces supplémentaires, le dendrocygne à bec rouge, le râle noir et le flamant rose ne nichent plus dans l’archipel.

Mammifères

Représentation artistique de la musaraigne porto ricaine, aujourd’hui éteinte

De la même manière que pour de nombreuses autres îles, la diversité des mammifères de Porto Rico est pauvre comparativement aux régions continentales. On recense à l’heure actuelle treize espèces de mammifères natifs de l’île, exclusivement des chauves-souris. Par ailleurs, dix-huit espèces de mammifères marins, incluant lamantins, dauphins et baleines, sont communes dans les eaux de l’archipel. Des fossiles attestent de l’existence d’une musaraigne (la musaraigne porto ricaine, Nesophontes edithae), d’un paresseux (le paresseux porto ricain), de trois chauve-souris supplémentaires (Macrotus waterhousii, Monophyllus plethodon, et Phyllonycteris major) et de cinq rongeurs (un hutia géant : Elasmodontomys obliquus, un hutia : Isolobodon portoricensis et trois Echimyidae : Heteropsomys antillensis, Heteropsomys insulans, et Puertoricomys corozalus) aujourd'hui disparus. Woods suggère comme explication à leurs extinctions que : « les taxa évoluant sur des îles océaniques sans aucune compétition où prédation peuvent ne pas être capable de s’adapter à des changements rapides de conditions, comme les changements climatiques des aires glaciaires ou la soudaine compétition ou prédation d’animaux introduits ».

Le macaque rhésus, un mammifère introduit à Porto Rico

D’autres mammifères terrestres ont été introduits au cours de l’histoire de Porto Rico. Les premiers pionniers introduisirent tout d’abord dans l’archipel des chiens et des cochons d’Inde originaires d’Amérique du Sud ou centrale. Après quoi les Taïnos introduisirent les hutias en provenance d’Hispaniola comme source de nourriture. Quand les Espagnols colonisèrent l’île au début du XVIe siècle, ils débarquèrent avec divers animaux domestiques tels que des chiens, des chats, des chèvres, des cochons, des bovins, des chevaux et des ânes. D’autres espèces comme le rat noir (Rattus rattus), le surmulot (Rattus norvegicus) et la souris domestique (Mus sp.) ont été involontairement introduites comme passagères clandestines, peut-être depuis l’arrivée de Christophe Colomb en 1493. Plus récemment, des espèces ont été introduites comme moyen de contrôle biologique des nuisibles. Par exemple, la petite mangouste indienne (Herpestes javanicus) fut introduite au XIXe siècle pour limiter les dégâts causés par les rats dans les plantations de canne à sucre. Cette introduction fut un échec : la mangouste ne parvint pas à limiter la population de rats et à la place elle contribua au déclin de la faune indigène comme le carouge de Porto Rico et peut-être même la Paruline d'Angela.

Dans le cadre d’une étude sur l’adaptation des espèces animales, 57 macaques rhésus (Macaca mulatta) furent introduits sur l’île de Desecheo ainsi que sur d’autres îles du sud de l’archipel en 1967. Avant l’introduction, Desecheo était la plus grande colonie de nidification du fou brun, mais du fait de la consommation des œufs par les macaques, aucune espèce d’oiseau ne niche actuellement sur l’île. Les efforts pour piéger et supprimer l’espèce ont été infructueux et elle a étendu son aire d’influence à tout le sud-ouest de Porto Rico. D’autres primates ont établi une population à Porto Rico. Ainsi, à la suite d’un vandalisme, 107 saïmiris s’échappèrent d’une station de recherche à Sabana Seca à la fin des années 1970. La dernière estimation de cette population était de 35 individus.

Mammifères marins

Le lamantin des Caraïbes, un mammifère marin de Porto Rico

Le plus célèbre mammifère marin des eaux portoricaines est certainement le lamantin des Caraïbes (Tricherus manatus manatus) qui est recensé comme vulnérable par l’IUCN. Les eaux de l’archipel constituent un des principaux habitats de l’espèce. Les lamantins attirèrent particulièrement l’attention du public lorsqu’un lamantin de deux mois surnommé Moisés fut sauvé et élevé durant 27 mois par le Carribean Stranding Network (CSN). Moisés fut le premier lamantin orphelin élevé en captivité relâché avec succès dans les Caraïbes. L’animal devint une icône de la culture et de la science de Porto Rico, notamment quand Tony Croatto, un chanteur d'origine italienne devenu célèbre à Porto Rico, écrivit une chanson titrée Moisés. Par ailleurs, la municipalité portoricaine nommée Manati (mot signifiant lamantin en espagnol) doit vraisemblablement son appellation à cette espèce.

Les eaux de Porto Rico sont aussi un site important pour la reproduction de la baleine à bosse, pendant l’hiver de l’hémisphère nord. L’observation des baleines est une activité touristique populaire dans la municipalité de Rincón, à l’ouest de Porto Rico.

Chauves-souris

Les chauves-souris présentes à Porto Rico appartiennent à cinq familles (Noctilionidae, Mormoopidae, Phyllostomidae, Vespertilionidae et Molossidae) et comprennent au total treize espèces dont cinq sous-espèces sont endémiques sur l’archipel. Sept des treize espèces sont insectivores, quatre sont considérées frugivores, une se nourrit de nectar et une autre de poisson. Le nombre total d’espèces est faible en comparaison de ce que l'on peut observer sur les autres îles des grandes Antilles. Par exemple, la Jamaïque, avec une aire d’environ 1,2 fois Porto Rico, compte 21 espèces (1,6 fois plus qu’à Porto Rico). Une explication possible est la grande distance séparant l’archipel et les principales terres continentales riches en biodiversité. La Jamaïque par exemple est plus proche de Cuba et Hispaniola qui sont elles-mêmes plus proches de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Nord.

Les chauves-souris jouent un rôle important dans l’écologie des forêts et des grottes à Porto Rico et participent à limiter la population de moustiques. Dix des treize espèces vivent dans des grottes avec des faibles taux de reproduction ; l’aire la plus riche en espèces est la forêt nationale des Caraïbes, où onze espèces sont présentes. Stenoderma rufum, endémique à Porto Rico, joue un rôle important dans l’écologie des forêts de gommier dans les montagnes Luquillo. On pense que c’est le seul moyen de dispersion des graines de balata (Manilkara bidentata). Les fèces de chauves-souris (guano) contribuent au développement de la vie dans les grottes, de nombreux invertébrés étant des charognards se nourrissant de guano, des détritivores ou des prédateurs des deux précédents.

Les espèces de chauves-souris présentes sur l’archipel de Porto Rico sont : le grand noctilion (Noctilio leporinus), Mormoops blainvillii, Pteronotus parnellii, Pteronotus quadridens, l’artibée de la Jamaïque (Artibeus jamaicensis), la chauve souris à tête de cochon (Brachyphylla cavernarum), Erophylla sezekorni, Monophyllus redmani, Stenoderma rufum, Eptesicus fuscus, Lasiurus borealis, Molossus molossus, et le molosse du Brésil (Tadarida brasiliensis).

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