On utilise ci-dessous les notation introduites dans l'article opérateur différentiel.
Rappelons qu'un opérateur différentiel linéaire à coefficients constants d'ordre m s'écrit :
où les aα sont les coefficents de l'opérateur
On définit ici la transformée de Fourier de la fonction f(x) de n variables xk,(k = 1,...,n) par :
La formule de transformation inverse s'écrit alors :
On obtient la relation :
soit encore :
On appelle symbole de l'opérateur différentiel
de telle sorte que :
Notons
devient, après transformation de Fourier, une équation algébrique :
dont la solution est triviale :
Pour obtenir la fonction de Green originale, il « suffit » alors de calculer la transformée de Fourier inverse :
soit explicitement :
Cette écriture est symbolique, car le symbole σ(ξ) de l'opérateur différentiel
Dans les situations physiquement intéressantes, il arrive fréquemment que certains de ces pôles soient situés sur l'axe réel. La transformée de Fourier inverse :
se calcule alors par le théorème des résidus, et le choix du contour fermé et de la prescription de contour des pôles dépend de façon essentielle des conditions aux limites désirées. Il existera donc en général plusieurs fonctions de Green associées à la même équation, qui diffèrent entre-elle par leurs conditions aux limites.
Les opérateurs de Green permettent de représenter la solution exacte d'un problème physique (système d'équations aux dérivées partielles) sous forme de convolutions, et s'exprime naturellement dans l'espace de Fourier. Par exemple, en mécanique, les équations de Lippmann-Schwinger permettent d'exprimer le champ de déformation dans un matériau linéaire élastique homogène soumis à une précontrainte au moyen de l'opérateur de Green. Pour les problèmes de conductivité diélectrique, des formulations similaires existent. Ces équations ont non seulement un intérêt théorique mais également pratique.
Les calculs par opérateurs de Green ont de nombreuses applications dans le domaine de l'homogénéisation y compris non-linéaire. Les champs de déformation et de contrainte (ou du champ électrique ou magnétique dans des problèmes de conductivité ou de magnétisme de milieux hétérogènes) sont obtenus numériquement par un algorithme de point de fixe. Les lois constitutives du milieu (traitées dans l'espace réel) et la représentation de la solution par opérateur de Green (traité dans l'espace de Fourier) sont itérés jusqu'à convergence des champs. La majorité du temps de calcul consiste à passer de l'espace réel au domaine de Fourier, à l'aide de transformées de Fourier rapides.