Grand Géocoucou - Définition

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Systématique

Fossiles

Des fossiles de Grand Géocoucou, datant de l'Holocène et du Pléistocène, ont été retrouvés en Californie, au Nouveau-Mexique, au Texas, en Arizona, et dans le Nuevo León au Mexique. Le plus ancien fossile provient d’une grotte au Nouveau-Mexique et est âgé de 33 500 ans. Dans les puits de goudron de La Brea en Californie, on a découvert les fragments de 25 fossiles du Grand Géocoucou. Plusieurs autres fossiles ont également été mis au jour dans les comtés de Santa Barbara et Kern et au nord du Mexique.

Étymologie et taxonomie

Initialement nommé Saurothera californiana par Lesson, ce dernier l'a rebaptisé Geococcyx californianus. Geo-coccyx signifie « coucou de terre » ou « coucou terrestre », d'où le nom géocoucou. Le terme californianus fait référence à l'un des lieux où l'on peut le rencontrer (la Californie) et le qualificatif « grand » au fait qu'il est le plus grand des géocoucous par la taille.

Les individus des populations vivant sur les territoires s'étendant du Texas jusqu'aux États du Nuevo León et de Veracruz au Mexique ont en moyenne une taille légèrement plus petite. Ceci a amené certains auteurs à considérer l'existence d'une sous-espèce (Geococcyx californianus ssp. dromicus) ; mais ce caractère n'étant pas systématique et pouvant être constaté dans les autres populations, cette sous-espèce n'est pas considérée comme valide.

Le Géocoucou de Congling, un fossile du début de l'Holocène (environ 33 600 ans BP) est parfois considéré comme une sous-espèce éteinte du Grand Géocoucou (Geococcyx californianus ssp. conklingi).

De fait, aucune sous-espèce n'est actuellement reconnue pour le Grand Géocoucou.

Espèces apparentées

Dans le sud de son aire de répartition, le Grand Géocoucou pourrait être confondu avec le Géocoucou véloce qu'il côtoie au Mexique. Le Grand Géocoucou est plus grand que le Géocoucou véloce, quoiqu'il puisse y avoir un léger chevauchement de taille entre les deux espèces. Le Grand Géocoucou se distingue aussi par son bec plus long, les dessous du corps plus pâles et la poitrine plus fortement striée.

Démographie et population

Population

Les densités de population les plus importantes s'élevaient à 12 individus par km2 en 1977 dans les zones broussailleuses du sud du Texas, mais il semble qu'une densité de 4 ou 5 individus par km2 soit plus fréquente. La densité peut varier significativement d'une année à l'autre, influencée par le taux de reproduction de l'année antérieure ou la sévérité de l'hiver précédent.

Prédation

Le Faucon aplomado est un des rares prédateurs du Grand Géocoucou adulte.

Les chats harets et les Ratons laveurs chassent parfois le Grand Géocoucou adulte, qui peut également être la proie de rapaces, notamment du Faucon aplomado. Les ratons laveurs, les couleuvres du genre Elaphe, les Serpents-taupes de San Diego, les mouffettes et les coyotes mangent oisillons et œufs des Grands géocoucous.

Relation avec l'Homme

Menaces et statut

Les colins (ici un Colin de Californie) sont des proies de choix que l'Homme dispute au Grand Géocoucou.

Le Grand Géocoucou a été persécuté jusqu'au début du XXe siècle parce qu'on croyait qu'il se nourrissait d'une grande quantité d'œufs et de jeunes colins du genre Callipepla, un gibier prisé des chasseurs. Il était aussi chassé comme gibier. La persécution était telle qu'en 1915, D.I. Shepardson estimait que le Grand Géocoucou partagerait tôt ou tard le même sort que la Conure à tête jaune et la Tourte voyageuse. Des études dans le courant du XXe siècle ont démontré qu'en fait, il se nourrit parfois de jeunes colins, mais trop rarement pour avoir un impact sur les populations de ces espèces. Le mythe du géocoucou chasseur de gibier étant démonté, l'espèce bénéficia d'une protection légale contre la chasse. De nos jours, l'IUCN estime qu'il y aurait plus d'un million de Grands géocoucous, disséminés sur une vaste aire de répartition (2 900 000 km2) et a donc classé cette espèce dans la catégorie least concern (LC) (« préoccupation mineure »).

Culture

Cultures indiennes d'Amérique

Hormis le Pygargue à tête blanche et le Dindon sauvage, aucune autre espèce d'oiseaux n'a autant influencé les cultures indiennes d'Amérique que le Grand Géocoucou. Il apparaît dans les légendes, les contes et la mythologie de plusieurs tribus du sud-ouest des États-Unis et du nord du Mexique.

Croquis de pétroglyphes représentant un Grand Géocoucou et ses traces laissées au sol.

Son empreinte dans la culture des Pueblos est bien documentée. Les caractéristiques particulières de l'oiseau ainsi que ses doigts zygodactyles qui laissent des traces particulières sur le sol jouent plusieurs rôles dans les rituels et les cérémonies de ce peuple. Ses empreintes de pattes laissées au sol, dont il est difficile de déterminer le sens de la course, avaient le pouvoir d'égarer. Les Pueblos traçaient ce symbole sur le sol autour de la tente de leurs défunts dans le but de désorienter les mauvais esprits cherchant le chemin de l'esprit du mort. Les mères attachaient des plumes de géocoucou au berceau de leur enfant pour perturber les esprits mauvais qui viendraient le troubler.

Le cran du Grand Géocoucou de s'en prendre aux crotales était vu comme une marque de bravoure. C'est pourquoi il symbolisait aussi la force et l'endurance et était invoqué dans les rituels associés au courage.

Certaines tribus des plaines suspendaient la peau du Grand Géocoucou, qu'ils nommaient « oiseau médecine », à l'entrée de leurs demeures pour éloigner les suppôts du mauvais Dieu. Les guerriers se paraient de ses plumes avant de partir en expédition. Les Tarahumara de la Sierra Madre, réputés pour leurs qualités de coureur, mangeaient la chair du Grand Géocoucou afin d'acquérir vitesse et endurance.

Culture américaine

Le train "New Mexico Roadrunner" parcourt, au Nouveau-Mexique, le trajet entre Belen et Santa Fe. Son emblème est une représentation stylisée d'un Grand Géocoucou.

Le Grand Géocoucou a influencé la culture américaine moderne autant que celle des Indiens d'Amérique. Dans les États du sud-ouest américain, aucun autre oiseau n'influence l'imaginaire autant que le Grand Géocoucou.

Le Grand Géocoucou est l'oiseau emblème du Nouveau-Mexique et de la Texas Folklore Society. Il est aussi la mascotte de divers organismes, dont l'Université d'État de Californie à Bakersfield et l'Université du Texas à San Antonio. Le Grand Géocoucou est également l'emblème et la mascotte d'un club de football mexicain, le Correcaminos de la UAT.

Il est le modèle du fameux « Bip Bip », un personnage des Looney Tunes (Wile E. Coyote and Road Runner).

Il a même inspiré des poètes :

The Road-Runner runs in the road,
His coat is speckled, à la mode.
His wings are short, his tail is long,
He jerks it as he runs along.
His bill is sharp, his eyes are keen,
He has a brain tucked in his bean.
But in his gizzard – if you please –
Are lizards, rats, and bumble bees;
Also horned toads – on them he feeds –
And rattlesnakes ! And centipedes !
(Eve Ganson dans J. Frank Dobie, 1966)

Le géocoucou court sur la route,
Son manteau est tacheté, à la mode.
Ses ailes sont courtes, et sa queue longue,
Qu'il agite par saccades quand il court.
Son bec est pointu, et ses yeux vifs,
Il y a un cerveau dans sa p'tite tête.
Mais dans son gésier — s'il vous plait —
Il y a des lézards, des rats et des bourdons ;
Et des crapauds cornus — c'est d'eux qu'il se nourrit —
Et des serpents à sonnette ! Et des mille-pattes !

Noms dans la culture populaire

En anglais : chaparral cock, chaparral, cock-of-the-desert, ground-cuckoo, running cuckoo, racer, lizard bird, snake bird, snake-killer, war-bird, medicine bird, large roadrunner.

En espagnol : el correo del camino, correr del paisano, el paisano, La churrea (ou churea ou churca), corre camino, tacó, arriero, faisán, faisán real, faisán mexicano.

Chez les Amérindiens :

  • Pueblo : sha-shua, poyyi, djáck´, cá ck´ ,
  • Pima : d´adai,
  • Paiute : soonung´wuvee toowuv,
  • Cahuilla : puuis,
  • Apache : góshdiyé,
  • Shoshone : pooepooe.

Le Grand Géocoucou en philatélie

Deux États ont émis un timbre représentant cet oiseau :

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