En 1954, le président égyptien Gamal Abdel Nasser amorça ce projet avec pour objectifs de rendre l’eau disponible tout au long de l’année, d’étendre les surfaces irriguées, d’améliorer la navigation sur le fleuve et de produire de l’électricité. Il permettra également d'atténuer les dégâts engendrés par des inondations ou des sécheresses.
Nasser demanda d'abord une aide financière et technique des États-Unis et à la Grande-Bretagne qui, dans un premier temps, acceptèrent d'aider à sa construction, moyennant un prêt de 270 millions $ de leur part. Mais, le projet fut annulé en juillet 1956, pour des raisons encore obscures. Un contrat d'armement secret avec la Tchécoslovaquie et la reconnaissance par l'Égypte de la République populaire de Chine sont les raisons probables, avancées par les historiens. Peu après, Nasser nationalisa le Canal de Suez, dans l'objectif de financer le barrage par les frais de passage. Cet épisode donna lieu à la Crise du canal de Suez, qui se termina par l'ordre de l'ONU à la France, la Grande-Bretagne et Israël d'évacuer le territoire égyptien, et donc à la victoire de Nasser. Aussi pour construire ce barrage, l'Égypte chercha à faire partie de la sphère d'influence soviétique et Nasser se tourna vers l'Union soviétique, qui assumera un tiers de la construction et fournira environ 400 techniciens. L'Égypte cessa alors de faire partie des pays non alignés.
Problèmes environnementaux
L'édification de ce barrage est à l'origine de problèmes qu'il a fallu résoudre ou auxquels les générations futures pourraient être confrontées :
Les temples d'Abou Simbel du pharaon Ramsès II et de Philaé ont été déplacés dans les années 1960 au bord du lac Nasser pour ne pas être inondés par les eaux du barrage d'Assouan.
Un ver du groupe des acœlomates nommé bilharzie (la bilharziose : mise en évidence par Théodore Bilharz) s'installe dans les eaux stagnantes et provoque des maladies (parasites d'organes – reins, vessie, foie, rate – provoquant des hémorragies).
L'érosion et l'apport des limons n'est plus équilibrée, entraînant la modification géologique du delta du Nil. Le Nil coule plus vite qu'auparavant et érode son lit à raison de 1,7 cm par an.
L'eau salée pénètre de façon plus importante dans les terres proches du delta, et la nappe phréatique remonte.
Le limon fertilisateur est retenu par le barrage, ce qui entraîne sa sédimentation ainsi que le recours des agriculteurs aux engrais chimiques.
Le débit du Nil étant moindre, il n'existe plus le contre-courant à l'embouchure du canal de Suez qui limitait les échanges d'eaux et de faunes entre Méditerranée et Mer Rouge. L'apparition de nouvelles espèces invasives passant par le canal de Suez pour rejoindre la Méditerranée a ainsi augmenté de manière significative depuis la construction du barrage.
Ayant de l'eau à profusion, les agriculteurs font de moins en moins attention aux quantités qu'ils utilisent. Cela pourrait être dangereux pour le futur de l'Égypte .
De plus, le barrage n'est pas bénéfique à 100% car, se situant dans un climat aride, l'eau s'évapore très vite avec le soleil.
Bénéfices
Temples d'Abou Simbel du pharaon Ramsès II, déplacés dans les années 1960 au bord du lac Nasser pour ne pas être inondés par les eaux du barrage d'Assouan.
Le haut barrage d'Assouan :
alimente le pays en eau ;
régule les crues du Nil ce qui permet un système d'irrigation durant toute l'année (et donc l'intensification de l'agriculture, ce qui amène au final une hausse des rendements) et améliore la navigation ;