Une des découvertes majeures de ces dernières années dans la compréhension de la physiopatogénie des HPN a été que l'hémolyse était liée au défaut d'expression à la surface cellulaire des 2 protéines érythrocytaires :
Ces 2 proteines jouent un rôle majeur dans la protection des cellules contre l'action lytique du système du complément. Après la mise évidence du rôle des molécules CD55 ET CD59, il a été démontré que les patients atteints d'HPN étaient déficients en autres molécules exprimées normalement par les érythrocytes mais aussi, pour certaines, par d'autres lignées hématopoïétiques.
Comment alors expliquer le fait que les molécules dont les fonctions sont apparemment aussi éloignées que, par le exemple, CD55 et la molécules d'adhésion CD58 soient manquantes dans l'HPN ? La réponse à cette question a été apportée par la découverte que toutes ces molécules ont un élément structurel commun : elles sont attachées à la membranes par une ancre glycosyl-phosphatidylinositol (GPI).
Cette ancre GPI confère aux protéines membranaires une grande mobilité latérale. Bien que mes molécules GPI liées puissent être étudiées dans des extraits cellulaires par méthodes radio-immunologique ou par ELISA, l'outil le plus performant est l'étude immunocytologique par cytométrie en flux. Cette technique permet l'analyse rapide des différentes populations leucocytaires à partir de sang total. Les résultats obtenus peuvent être exprimés en pourcentage de cellules négatives(importance relative du clone)et/ou en moyenne d'intensité de fluorescence (unité arbitraire en échelle logarithmique).
Cette dernière manière est utile d'une part, pour l'étude de certaines molécules comme le CD16 ou le CD58 dont l'expression physiologique est faible, d'autre part, dans la mise en évidence de populations dites "intermédiaires" ou PNH II (population cellulaires exprimant à leur surface un niveau faible, mais non nul d'une molécule GPI donnée).
La sensibilité de la cytométrie en flux dans le diagnostic d'un déficit des molécules GPI permet de détecter des clones (populations anormales)dont l'importance n'excède pas quelques pourcent. En pratique pour la majorité des molécules étudiées, un déficit peut être considéré comme significatif lorsque le pourcentage de cellules négatives est supérieur à 5%.
Quelle est donc la place de la cytométrie en flux rapport aux tests classiques de Ham-Dacie et sucrose ? L'ensemble des auteurs s'accordent pour dire que la cytométrie en flux est une méthode plus sensible et spécifique que les tests classiques. D'autre part, si, dans le diagnostic des formes de novo, les résultats des tests classiques sont dans l'immense majorité des cas, tout à fait concordants avec ceux de la cytométrie en flux.
Le test Ham-Dacie est basé sur l'acidification du sérum.
Il existe des risques de transformation en Leucémie Aiguë au bout de quelques années. Il peut par ailleurs se produire une sidération médullaire, c'est-à-dire un blocage de l'hématopoïèse dans la moëlle osseuse, de mécanisme inconnu, mais probablement liée à l'hémolyse intra-médullaire qui accompagne l'hémolyse intra-vasculaire sus-décrite, les cellules hématopoïétiques portant elles-aussi du CD 55 et du CD 59.