Henri Coandă, né le 7 juin 1886 à Bucarest et mort le 25 novembre 1972 à Bucarest, est un ingénieur aéronautique roumain, pionnier de l'aviation mondiale et du moteur à réaction, savant et académicien roumain.
Second enfant d'une famille nombreuse, Henri Marie Coandă est né le 7 juin 1886, à Bucarest. Son père, le général Constantin Coandă, a été professeur de mathématiques à l'École nationale des Ponts et Chaussées de Bucarest, ministre (plusieurs fois) et Premier ministre du gouvernement de la Roumanie (octobre - novembre 1918). Sa mère, Aïda Danet, était la fille du médecin français Gustave Danet, originaire de Bretagne. Dès son enfance, le futur ingénieur et savant était fasciné par le phénomène du vent, s'en souviendra-t-il plus tard.
Avec l'appui de l'ingénieur Gustave Eiffel et du savant Paul Painlevé, qui l'ont aidé à obtenir les autorisations nécessaires, Henri Marie Coandă a fait des expériences aérodynamiques préliminaires et a construit, dans l'atelier de carrosserie de Joachim Caproni, le premier avion à propulsion réactive, en fait un avion à réaction. Nommé conventionnellement Coandă-1910, l'appareil a été présenté en octobre 1910 au deuxième Salon international de l'aéronautique et de l'espace de Paris-Le Bourget ; monoplan, il était révolutionnaire du fait de son moteur sans hélice (sic) : l'air était aspiré à l'avant par un compresseur, puis dirigé vers une chambre de combustion (une de chaque côté, à l'avant de l'appareil) qui fournissait la poussée. Le compresseur était alimentée en énergie par un moteur à piston classique.
Lors du premier essai, à l'aéroport d'Issy-les-Moulineaux, de longues flammes sortent de la tuyère d'échappement. Henri Coandă coupe immédiatement le moteur, mais celui-ci a une inertie bien plus forte qu'un moteur à hélice : il continue un instant à délivrer une force propulsive, suffisante pour faire décoller l'avion (alors que ce n'était pas l'intention du pilote). Le moteur étant coupé, l'avion s'est écrasé contre un mur, après avoir éjecté son pilote. Henri Coandă s'en est tiré avec quelques brûlures et contusions mineures. On raconte que Gustave Eiffel lui aurait dit : «Jeune homme, vous êtes né 30 ans trop tôt!». Coandă abandonne le moteur à réaction.
Cet incident sera le point de départ d'études approfondies qui aboutiront à la mise au point d'une tuyère dont le principe est toujours utilisé par les constructeurs de moteurs d'avion. C'est également l'origine de sa réflexion sur le déplacement des fluides que l'on appellera l’effet Coanda. Entre 1911-1914, Henri Coandă a été le directeur technique des usines d'avions de Bristol, Angleterre, où il fait construire des avions à hélice, de haute performance, de sa propre conception. Il est revenu en France, où il a construit un avion de reconnaissance (1916), très apprécié à l'époque, le premier traîneau-automobile propulsé par un moteur à réaction, le premier train aérodynamique du monde et autres. Il a fondé, en 1923, la société multicellulaire Coandă, de construction de maisons préfabriquées. En 1934, Henri Coandă a obtenu un brevet d’invention français, pour un « procédé et dispositif pour dévier un courant de fluide qui pénètre dans un autre fluide », qui se réfère au phénomène appelé aujourd’hui l’effet Coandă, et qui consiste dans la déviation d’un jet de fluide qui coule au long d’une surface convexe, phénomène observé, pour la première fois par celui-ci en 1910, lors des essais du moteur qui équipait son avion a réaction. Cette découverte l’a conduit a d'importantes recherches applicatives concernant l’hypersustentation des aérodynes, la réalisation des atténuateurs du son, ainsi de suite…
En 1939, il a implanté son usine aux environs de Poitiers. Il découvre alors Migné-Auxances et loge au château dont il se rend acquéreur en 1941.
Henri Coandă a utilisé les nombreuses dépendances du château et les Prés-Secs environnants pour travailler à la mise au point de prototypes d'engins munis de turbopropulseurs, préfigurant des hydroglisseurs et de futures soucoupes volantes (aérodynes lenticulaires).
Il vend le château le 1er juillet 1957, à la communauté des carmélites de Poitiers. Mais, avant de quitter Migné-Auxances, cet homme pieux et son épouse font don à l'église paroissiale d'un Christ en croix qu'il a réalisé.