Un rapport de la Commission européenne (Central Institute of Mental Health - cf bibliographie pour les références et la critique) analysant les législations comparées des différents pays de la Communauté européenne concernant l'hospitalisation sans consentement montre la grande variabilité de cette mesure selon les pays. La variabilité des législations rend la comparaison difficile mais à partir des données recueillies (entre 1997 et 2000 selon les pays) il apparaît que l'on obtient les taux suivants :
Ce même rapport constate qu'en France il existe, depuis 1992, une tendance à l'augmentation du nombre de mesures d'hospitalisations sans consentement.
La Direction générale de la santé (circulaire DGS/6C n) 2004/237 du 24 mai 2004) qui tente d'analyser cette situation émet plusieurs hypothèses qui pourraient expliquer cette situation :
De plus, on parle d'une « psychiatrisation de la société » consistant par exemple à hospitaliser des personnes en situation de grande marginalité qui ont besoin d'un hébergement plutôt que de soins, ou encore à considérer comme malades des auteurs d'infractions sexuelles (rapport Strohl, § 7.1). Mais on note aussi une tendance inverse, consistant à considérer les malades mentaux comme des délinquants ou des criminels: « "Nous sommes revenus deux siècles en arrière, dans des temps où on mélangeait délinquants et malades mentaux", estime Cyrille Canetti, psychiatre à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis » (cité par C.Prieur, « Les prisons débordées par l'afflux de malades mentaux », Le Monde). Betty Brahmy, psychiatre au SMPR de Fleury-Mérogis, estime (Rapport fait au nom de la commission d'enquête sur la situation dans les prisons françaises, Assemblée nationale, 28 juin 2000) que :
La Cour des comptes, dans son rapport pour l'année 2000, estime que « L’augmentation des hospitalisations sur la demande d’un tiers - + 45 % en 7 ans -, mériterait de faire l’objet d’investigations approfondies, afin de déterminer si le système prévu par la loi de 1990 est adapté, sous réserve que les règles soient appliquées, et s’il ne permet pas des dérives préjudiciables aux droits des personnes. »
Le député Georges Hage a déposé le 25 février 2004 une proposition de résolution tendant à la création d'une commission d'enquête sur la progression du nombre d'internements psychiatriques en France (et à l'« exploration des pistes pour la mise en place d'un système de santé mentale garantissant qualité des soins, sûreté publique et liberté individuelle »); elle a été rejetée le 12 mai 2004 par la commission des affaires culturelles, familiales et sociales qui a considéré que l'augmentation des HSC était surestimée et que la multiplicité des intervenants dans la procédure constituait une garantie contre les abus.