Imperator | |
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Autres noms | Imperator (1913 -1921) Berengaria (1921 - 1938) |
Type | Paquebot transatlantique |
Histoire | |
Quille posée | 1910 |
Lancement | 23 mai 1912 |
Mise en service | 20 juin 1913 |
Statut | Démoli de 1938 à 1946 |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 277,10 m (280 avec la figure de proue) |
Maître-bau | 29,90 m |
Tonnage | 52 117 tjb |
Propulsion | Turbines à vapeur actionnant quatre hélices |
Vitesse | 24 nœuds |
Autres caractéristiques | |
Passagers | 4 234 |
Équipage | 1 180 |
Chantier naval | A.G. Vulkan, Hambourg |
Armateur | HAPAG Cunard Line |
Pavillon |
Allemagne Royaume-Uni |
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Le SS Imperator est un paquebot transatlantique Allemand mis en service pour la compagnie HAPAG (aussi appelée Hamburg Amerika Linie) par les chantiers navals AG Vulcan de Hambourg en 1913. Il est le premier d'une série de trois paquebots transatlantiques allemands, qui inclut le Vaterland et le Bismarck. Suite à la Première Guerre mondiale, l’Imperator, cédé au Royaume-Uni comme dommage de guerre, est renommé RMS Berengaria et sert la Cunard. Il est victime d'un incendie en 1938 qui entraîne sa démolition, terminée en 1946. Jusqu’à la mise en service de son sister ship le Vaterland, l’Imperator fut le plus grand paquebot du monde.
L’idée de la construction de trois navires géants pour le compte de la HAPAG est née sous l'impulsion de son président Albert Ballin. En effet, la compagnie n'a alors pour paquebot de marque que le Deutschland, mis en service en 1900 et peu apprécié à cause des vibrations engendrées par sa vitesse. Elle doit également concurrencer le quatuor de la Norddeutscher Lloyd (Kaiser Wilhelm der Grosse, Kaiser Wilhelm II, Kronprinz Wilhelm et Kronprinzessin Cecilie) et surtout les récents géants britanniques de la Cunard (Lusitania et Mauretania) et de la White Star (Olympic et Titanic). L’idée est donc de surpasser par la taille ces paquebots qui, pour les deux derniers, atteignent presque les 270 mètres, tout en offrant un luxe supérieur. Un autre enjeu survient durant leur construction, celui de la sécurité, mis en évidence par le naufrage du Titanic.
Le premier navire du trio doit d'abord être nommé Europa, mais avant son lancement, son nom est changé en Imperator. Son lancement a lieu le 23 mai 1912 à Hambourg en présence de l’Empereur Guillaume II en personne. Le navire est alors le plus long du monde. En effet, durant sa construction, les dirigeants de la compagnie ont eu vent de la construction de l’Aquitania de la Cunard, qui est censé être plus long de quelques centimètres. Pour remédier à ce problème, les constructeurs ajoutent une figure de proue en forme d’aigle. Cet aigle porte la couronne impériale et tient entre ses serres un globe terrestre arborant la mention « Mein felt ist die Welt » (« mon terrain est la Terre », qui est également le slogan de la compagnie). Cette figure de proue permet au navire de gagner trois mètres. Elle ne reste cependant en place que durant deux traversées, après quoi une tempête en arrache les ailes et entraine son retrait.
L’Imperator entame son voyage inaugural entre Cuxhaven et New York le 20 juin 1913. Son intérieur est des plus luxueux. Les cabines sont pour la plupart pourvues de salles de bain, et certaines suites proposent une véranda. Il comporte également un salon de 900 m² décoré d’un buste du Kaiser. Cependant, le paquebot roule beaucoup et son avenir commercial est sujet à caution. On lui donne même le surnom d’« empereur boiteux ». Au retour de son voyage inaugural, il est emmené en cale sèche pour subir une première refonte. Les superstructures et les cheminées sont modifiées, et du lest est ajouté dans les fonds. On remplace même les statues de l’Empereur par des exemplaires plus petits et légers, en plâtre. Si la refonte atténue le problème, elle ne l'éradique pas pour autant.
N’étant pas conçu pour atteindre plus de 24 nœuds, l’Imperator ne peut battre le record établi quatre ans plus tôt par le Mauretania et remporter le Ruban bleu. En mai 1914, le navire est rejoint par son sister ship le Vaterland, mais leur carrière est de courte durée. En effet, la Première Guerre mondiale éclate durant l'été.
L’Imperator échappe au triste sort de son jumeau et d’autres navires de la compagnie (ainsi que de plusieurs des membres du quatuor de la Norddeutscher Lloyd) qui sont piégés aux États-Unis et réquisitionnés par la suite. En effet, alors qu’il se préparait à partir pour New York lors du début des hostilités, le paquebot est mis à quai à Hambourg pour la durée des hostilités.
Avec la signature de l’Armistice puis du Traité de Versailles en 1919, les Allemands sont contraints de le donner à la marine américaine au titre de dommage de guerre, et il devient un navire de transport de troupes sous le nom d’USS Imperator. Avec son jumeau (devenu entre temps le Leviathan), ils sillonnent l’Atlantique, ramenant d’Europe quelques 25 000 soldats.
Le navire est finalement donné à la Cunard Line, pour remplacer la perte du Lusitania. Il est rebaptisé RMS Berengaria, du nom de l’épouse de Richard Cœur de Lion, Bérangère de Navarre. Le troisième navire de la série, le Bismarck est quant à lui cédé à la White Star Line où il prend le nom de Majestic. Sa décoration est revue pour correspondre aux attentes de sa nouvelle clientèle, et le navire prend la mer, dans un premier temps sous le commandement d’Arthur Rostron (commandant du Carpathia, navire qui vint aux secours des naufragés du Titanic). Le début des années 1920 est pour lui un âge d’or. Avec le Mauretania et l’Aquitania, ils forment les « Big Three » opérant dans l’Atlantique nord face au trio de la White Star. Durant cette période, il transporte des célébrités telles que Douglas Fairbanks, la Reine de Roumanie et le Prince de Galles.
La Grande Dépression entraine une baisse de régime dans ses activités. Le navire est transféré pour des croisières dans les Caraïbes et les Bermudes. Cependant, des problèmes électriques répétés accroissent les risques d'incendie. En 1938, un incendie plus important sert de prétexte à la compagnie pour le faire démolir. Cependant, il faut attendre 1946 pour que le navire soit totalement ferraillé.