Le Kaiser Wilhelm der Grosse mesure 200 m de longueur pour 20 m de largeur, et jauge 14 349 tonneaux. De fait, s'il n'atteint pas les dimensions gigantesques du Great Eastern de 1860, il reste le plus gros navire de son époque. Le navire affiche une silhouette particulière. En effet, sa superstructure s'étend jusqu'à sa poupe, chose peu commune sur les paquebots de l'époque. Une autre innovation est la présence de quatre cheminées groupées par deux, là où seulement deux seraient utiles. Elles ont pour but de créer une impression de puissance et de sécurité et deviennent rapidement une norme pour les grands paquebots jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale. Certains passagers vont même jusqu'à refuser d'embarquer sur des navires n'ayant pas autant de cheminées.
Concernant les machines, le navire est équipé de deux paires de machines à quadruple expansion, chaque paire alimentant une hélice. Cette combinaison lui permet d'atteindre une vitesse de 22 nœuds. La stabilité du navire est renforcée par des quilles latérales destinées à limiter le roulis. De plus, les machines bénéficient d'un système limitant les vibrations transmises au navire. Enfin, le navire dispose de trois mâts dont le premier comporte le nid-de-pie, mais ceux-ci ne sont pas destinés à comporter de voiles contrairement à ceux de paquebots plus anciens.
Le Kaiser Wilhelm der Grosse est à l'origine conçu pour transporter 1 550 passagers : 400 en première classe, 350 en deuxième et 800 en troisième. Suite à sa refonte de 1913, il n'accueille plus que des passagers d'entrepont. Le navire est servi par un équipage d'environ 800 membres : mécaniciens, personnel de pont, mais aussi stewards et autres personnels hôteliers. Contrairement aux navires plus anciens qui accordaient cette place à l'équipage, ce paquebot consacre tout son pont supérieur au logement des passagers, car il s'agit de l'endroit le plus agréable. Cette habitude est par la suite reprise par les autres navires.
La décoration du paquebot est de style néobaroque et est l'œuvre de l'architecte Johannes Poppe. C'est la première fois que l'aménagement d'un navire est confié à un unique décorateur. Les installations sont d'un luxe inégalé, avec des espaces communs et cabines bien plus vastes que sur les navires plus anciens. Le navire est orné de vitraux, miroirs, dorures et tapis.
Les intérieurs sont richement décorés et passent souvent pour des pièces surchargées d'ornementations. Ainsi, le salon des premières classes n'est que dorures, moquettes, tapisseries et boiseries travaillées. De même, le fumoir du navire est décoré de tableaux et surmonté d'une coupole ornée de vitraux. La salle à manger est pour sa part décorée de colonnes et d'un plafond à caissons, mais conserve encore une caractéristique représentative des anciens paquebots : les chaises pivotantes fixées au sol.