| |
Coordonnées | |
Pays | Algérie |
Subdivision | |
Région** | États arabes |
Type | Culturel |
Critères | (iii) |
Superficie | 150 ha |
Numéro d'identification | 102 |
Année d’inscription | 1980 |
modifier |
La Kalâa (ou Kalaa) des Beni Hammad est un site archéologique situé dans la wilaya de M'Sila, dans la commune de Maâdid, en Algérie. Le site est classé patrimoine mondial par l'UNESCO depuis 1980.
La Kalâa (« forteresse ») est située à plus de 1000 mètres d'altitude dans le site montagneux du Hodna. Elle est fondée, en 1007, par Hammad ibn Bologhine, fils de Bologhine ibn Ziri (fondateur d'Alger), qui y engagera de grands projets de construction.
La position de la nouvelle citadelle présentait des avantages stratégiques encore supérieurs à ceux d'Achir. Hammad s'empressa de la fortifier et de la peupler avec les habitants de M'Sila et de Hamza, quand il eut détruit leurs villes. La prospérité en fut rapide. Elle attira, notamment, les étudiants par l'abondance de ses ressources et, après l'invasion des Arabes hilaliens en Ifriqiya, les habitants ruinés de Kairouan et les négociants orientaux, à qui elle dut, vers 1065, un développement inattendu.
Les fouilles de P.Blanchet, puis du Général de Beylié et de G. Marçais permettent, actuellement, de se faire une idée plus exacte des monuments de la Kalâa que de ceux d'Achir. Il subsiste de la Grande Mosquée un minaret haut de 25 mètres. Du palais du fanal (Qasr el-Manâr), il ne reste que le donjon « avec ses hautes murailles qui semblent cannelées du pied au faîte par des niches étroites » (G.Marçais); le palais du lac (Dâr el-Bahr) est détruit à ras du sol, mais les fondations permettent d'en rétablir le plan. Il était constitué par un ensemble de bâtiments et de jardins, comprenait des allées de réception, des chambres privées et des bains pour les maîtres, et devait son nom à un vaste bassin où se donnaient des joutes nautiques. Nul palais musulman du XIe siècle ne peut être évoqué avec autant de précision. À la Kalâa triomphent les principes d'art du Caire et surtout de Baghdad: mosaïques et de faïences, sculptures sur plâtre, stalactites de terre émaillée, décor végétal stylisé et ornementation géométrique.
Les Zirides essayèrent de réagir contre l'indépendance hammadide. Badis assiégea Hammad dans la Kalâa, mais mourut sans avoir abouti. El-Moizz ne réussit pas davantage et dut se résigner au fait accompli(1017).
La ville devient la capitale des berbères hammadides, et constitue alors l'une des villes les plus florissantes d'Afrique du nord symbolisant la prospérité de l'empire hammadide. La ville est ensuite abandonnée, sous la menace hilalienne, en 1090, puis, est en partie détruite par les Almohades en 1152.
Vestige de la civilisation musulmane, la ville comprenait, à l'intérieur d'une fortification de 7 kilomètres, détruite par la suite par les Almohades, une quantité importante de monuments, parmi lesquelles, une grande mosquée et son minaret, ainsi qu'une série de palais.
Les ruines des palais prouvent la brillante civilisation que fut celle des Hammadides. Le palais des émirs regroupait trois résidences séparées par différents pavillons, des jardins, ainsi que des systèmes permettant de maintenir l'eau. La mosquée, la plus grande qu'ait connu l'Algérie après la Mansourah (Tlemcen), présente les mêmes aspects architecturaux que la mosquée de Kairouan (remarquable monument religieux du Maghreb), avec une grande salle de prière de 13 nefs de 8 travées. Le minaret, seul vestige subsistant encore de la grande mosquée, haut de 20 mètres, est comparable à la Giralda de Séville.
Les fouilles ont également permis de découvrir plusieurs ensembles de poterie et céramique, des fragments de parures et de bijoux, de nombreuses pièces de monnaie, témoignant du raffinement de l'art hammadide. Le matériel est aujourd’hui exposé dans les musées d'Alger, Sétif et Constantine.