Recherche de germes. Le seuil de positivité diffère selon les auteurs. Certaines infections sont plus ou moins latentes et ne sont découvertes qu'au spermogramme. L'infection est patente lorsque l'on trouve 10^3 germes par ml et certaine lorsque c'est supérieur à 10^5 ayant entraîné une réabsorption massive de cet antigène habituellement isolé de la circulation générale. Mais souvent, dans plus de 50 % des cas, il n'y a pas d'antécédent pathologique ni d'anomalie génitale et seule l'agglutination spontanée des spermatozoïdes dans l'éjaculat évoque cette auto-immunisation. La leucospermie peut être révélatrice soit d'une infection infra-clinique potentiellement à traiter, soit des séquelles de celle-ci. Une leucospermie ne peut être prise en compte que si une coloration différencielle à la péroxydase a été effectuée (colorationde Heintz).
À partir de quelle concentration peut-on parler de leucospermie ?
Selon les auteurs la concentration seuil peut varier de 1 000 à 1 000 000. Il semble toutefois qu'une valeur supérieure à 10^5 soit considérée comme pathologique [8]. Les leucocytes ont surtout une valeur indicative. Leur présence doit faire soupçonner une infection mais aussi un processus inflammatoire (lithiase prostatique, séquelle d'infection, abstinence trop longue). Il faut envisager alors une spermoculture et un ECBU du premier jet d'urine à la recherche de germes. Selon les auteurs, le seuil de positivité est diffèrent [9]. Certaines infections sont plus ou moins latentes et ne sont découvertes qu'au spermogramme. L'infection est patente lorsque l'on trouve 10^3 germes par ml et certaine lorsque c'est > 100 000.
Les infections sont-elles réellement responsables de stérilité ? Il semble que les hommes infertiles possèdent un pourcentage plus élevé de leucocytes dans le sperme. Il a été prouvé que la présence de leucocytes dans le sperme était délétère à la fois pour le mouvement des gamètes et la pénétration des ovocytes.
Il a aussi été décrit quelques variations du spermogramme :
À l'heure actuelle, aucune de ces anomalies n'a pu être reconnue comme vraiment pathognomonique du phénomène inflammatoire mais toute infection diagnostiquée au spermogramme doit être traitée, et il faudra effectuer un spermogramme de contrôle après traitement.
Avant d’adresser à un centre de PMA les couples qu’il a explorés et chez lesquels il a porté un diagnostic de stérilité inexpliquée ou même tubaire ou de nature endométriosique, une Leucospermie significative peut traduire une inflammation et infection du sperme (épididymite ou prostatite).
L’asthénospermie, la nécrospermie, la leucospermie, le faible volume spermatique étant souvent liés à une infection génitale, la spermoculture est indispensable dans ces éventualités, mais elle doit désormais être aussi considérée comme nécessaire chaque fois que le patient a présenté, dans ses antécédents, des épisodes dysuriques ou de brûlures en urinant ou a fortiori un écoulement uréthral.
L’interrogatoire attentif doit donc être à l’origine d’une investigation bactériologique, même lorsque le sperme paraît strictement normal. On pense, en effet, que les modifications que la présence de bactéries provoque dans le spermogramme dépendent du degré de fertilité de base du sujet. Un homme qui, à l’état non infecté, aurait une spermatogénèse modeste serait beaucoup plus affecté dans sa fertilité par une contamination bactérienne qu’un homme dont le spermogramme basal serait très satisfaisant. Et le spermogramme peut donc être "normal" alors même qu’il contiendrait suffisamment de bactéries pour altérer les résultats d’une Fécondation in Vitro.
Quel est l’avantage de cette spermoculture effectuée avant la rencontre avec l’équipe FIV ? C’est essentiellement un bénéfice chronologique qu’il apporte, car la découverte de germes peut conduire à une échographie des voies génitales et à un traitement dont la durée sera fonction des anomalies observées. Elle est obligatoirement prolongée sinon très prolongée lorsque des lésions épididymaires ou prostatiques sont évoquées par l’examen aux ultra-sons. Cependant elle doit être conduite jusqu’à une date assez proche de la FIV en raison de la fréquence des rechutes. Mais on ne doit pas négliger l’effet nocif potentiel sur la spermatogenèse de ces antibiotiques eux-mêmes (de GEYTER et al.), d’où l’obligation d‘une véritable stratégie réfléchie du traitement de l’infection principalement masculine même si les deux membres du couple sont toujours ou presque soignés. Le contrôle bactériologique post thérapeutique est en effet indispensable.
Les infections concernent 8 à 55 % des infertilités et représentent une cause potentiellement curable.
Le diagnostic des infections est difficile.
La leucospermie a une définition controversée et son évaluation est difficile. Pour une bactériologie du sperme, le protocole de prélèvement doit être strict. Il est nécessaire d'abandonner le prélèvement urétral, trop douloureux. Une flore polymorphe est possible.
Les examens complémentaires recommandés sont :
Le traitement a pour but de stériliser le sperme en vue d'une AMP (1 mois de traitement) et d'améliorer la spermatogenèse (plusieurs mois de traitement). Le traitement des 2 partenaires doit être fait simultanément. En plus de l'antibiothérapie, un traitement anti-inflammatoire est utile. Il est par ailleurs nécessaire de favoriser la clairance du sperme, par des éjaculations fréquentes.
Les récidives sont fréquentes (30 %) et une congélation du sperme stérilisé peut être utile.