Le Loup gris, une sous-espèce de Canis lupus plus simplement appelé localement loup, est un des animaux les plus emblématiques d'Europe, il était à l'honneur durant l'Antiquité chez la totalité des anciens peuples européens.
Les mythologies européennes, depuis les côtes de la Méditerranée jusqu'au nord de la Scandinavie, n'ont eu de cesse de relier le loup à la fécondité, à la protection, à la destruction, à la punition, au soleil et aux divinités héroïques qui incarnaient ces valeurs comme Apollon ou Belen.
L'aspect particulier de l'approche des peuples indo-Européens par rapport aux Amérindiens du Nord est que le loup symbolise à la fois la protection et la destruction. Il existe donc à l'origine une dualité dans le culte ou la vision de cet animal. Le loup occupe une place dans toutes les religions d'Europe même monothéistes, il est respecté, vénéré ou craint.
Cette symbolique du loup se retrouve aussi chez les peuples turcs et Mongols, originaires des steppes. Il est à rappeler que l'hypothèse kourgane (hypothèse majoritaire chez les spécialistes même si elle reste controversée), place l'origine des Indo-Européens dans la steppe pontique située au Nord de la Mer Noire et de la Mer Caspienne. On peut donc présumer une concurrence forte entre le loup et l'Homme dans ce biome.
Avant le développement de l'agriculture et de l'élevage, de nombreux peuples d'Europe se disaient descendants des loups et vouaient ainsi un culte au dieu-loup ancêtre.
Dans l'Antiquité, voir un loup avant le début d'une bataille était aussi présage de victoire, le loup étant l'animal symbolique du chasseur et du guerrier.
En Europe les premières interactions confirmées entre le loup et l’Homme datent du paléolithique. Plus tard des loups seront domestiqués pour donner naissance au chien actuel sans que le premier ne disparaisse de l'imaginaire des hommes.
Au néolithique, les artistes gravaient des loups sur les parois des cavernes.
La plus anciennes trace de cohabitation entre les deux espèces datent d'il y a 14000 ans.
Des traces d'association entre les espèces humaine et canine ont été découvertes en Rhénanie, à Oberkassel aux alentours de Bonn. Elles datent d'environ 12 000 avant J.C., c'est-à-dire 2 000 ans avant la révolution néolithique et 5 000 ans avant la domestication d'autres espèces. Le loup est donc le premier animal domestiqué par l'Homme.
Également en Europe, on a trouvé dans les couches magdaléniennes (11 000 avant J.C.) de la Kniegrotte (" caverne du genou ") en Thuringe (Allemagne) plusieurs ossements de canidé. D'après l'archéozoologue tchèque Musil, ce canidé se distingue du loup du paléolithique supérieur européen par sa taille plus petite, mais aussi par le resserrement des dents jugales. Il ne ressemble toutefois pas encore au chien actuel. Le chien domestique apparait donc vraiment avec des caractères propres à l'issue d'une longue cohabitation avec le loup.
Le loup est le symbole de la puissance de la nature (un peu à l'image du lion en Afrique), qui tantôt protège, tantôt détruit, une sorte de roi de la faune européenne, il est également l'unique réel prédateur organisé capable de concurrencer l'homme dans l'environnement européen. En effet le loup vit en meute comme l'homme vit à cette époque en tribu.
Chez les chasseurs-cueilleurs il était donc l'adversaire et l'exemple à travers son organisation sociale hiérarchisée et sa capacité a utiliser toutes les ressources de la meute pour chasser et assurer la survie du clan.
À cette époque les loups sont beaucoup plus nombreux que les hommes en Europe et ces derniers en rencontrent aisément.