Au terme d’une période d’inactivité de six ans, Dessauvage se vit confier en 1982 par l’université de Louvain la réalisation d’une extension du centre psychiatrique Salve Mater à Lovenjoel (environs de Louvain). Un an plus tard, c’est à lui que l’on s’adressa pour un projet de rénovation urbaine à Bruges, à savoir la transformation de l’hôpital Saint-Jean, du XIXe siècle, en un complexe hôtelier, mais il mourut inopinément le 12 décembre 1984.
Marc Dessauvage fut aussi le concepteur de plusieurs habitations privées, en général des maisons unifamiliales à quatre façades, auxquelles il prête les mêmes caractéristiques architecturales ― mais à échelle plus réduite ― que ses maisons d’église, à savoir : intégration dans la nature, usage de maçonnerie de briques et de béton tant pour l’extérieur que pour l’intérieur, et le soin méticuleux apporté au plan au sol, mis au service du fonctionnement interne du bâtiment. Il se remarque cependant, dans ses projets de logement, une évolution de style assez nette. Ses premières réalisations dans ce domaine, qu’il appelle des habitations-jardins (tuinwoningen), sont des maisons qui se constituent de façon en quelque sorte organique, en se fondant dans la nature environnante, par le biais notamment d’une toiture végétalisée ; on peut citer e.a. la tuinwoning Verbeeck à Pellenberg, près de Louvain (1965), et les habitations Uytterhoeven à Meensel-Kiezegem, près de Diest (1966), et Geerts à Kessel-Lo, près de Louvain (1967). À partir de 1965 environ, Dessauvage se mit à créer des maisons palladiennes, caractérisées par une géométrie assez stricte, dont sa propre demeure à Loppem, conçue en 1972, mais réalisée en 1978 et 1980, peut passer pour un exemple typique : elle se compose de cinq modules cubiques répétitifs, dont un central et quatre aux angles, formant croix ; par les parois massives en béton et par les fenêtres, percées aux angles, acceptant un jour parcimonieux mais intense, la maison peut faire songer à un édifice de style roman ; l’intérieur est d’une structure ouverte, aucune porte n’ayant été admise et aucune fonction fixe n’ayant été assignée aux différentes pièces ; la morphologie carrée se retrouve également dans le plan du jardin.
La pensée architecturale de Dessauvage tient schématiquement en cinq grands principes :
- l’architecture doit être complémentaire du paysage environnant ;
- l’architecte doit tendre vers la solution la plus logique et la plus simple ;
- tout doit rester le plus sobre possible, nonobstant l’arsenal de possibilités quasi illimitées ;
- le plan au sol est élaboré en fonction du volume, et non l’inverse ;
- gros œuvre et ouvrage fini tendent à se confondre.