Messerschmitt Bf 109 - Définition

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Le concours

Le programme R-IV, bien qu'issu du RLM, combinait en fait le meilleur des caractéristiques obtenues par les projet sur fonds privés d'Heinkel et Arado, réalisés au cours de l'année 1933. L'avion demandé était un monoplan, monomoteur, équipé du nouveau moteur en développement chez Junkers, le Jumo 210, et était armé de trois mitrailleuses de 7,92 mm, approvisionnées chacune par mille coups. L'avion devait privilégier dans l'ordre : la vitesse en palier, ensuite la vitesse ascensionnelle, et enfin la manœuvrabilité. L'objectif en termes de vitesse était de 400 km/h à 6 000 mètres que l'avion devait pouvoir soutenir pendant vingt minutes. Les performances exigées sont en fait assez raisonnables, mais Messerschmitt sait que, s'il veut l'emporter, il doit concevoir un avion qui écrase la concurrence par ses performances. Il prend donc le risque de ne pas tenir compte de la recommandation du programme de ne pas dépasser 100 kg/m2, en matière de charge alaire, de façon à pouvoir atteindre les vitesses les plus hautes en diminuant au maximum la traînée. En contrepartie, Messerschmitt étudie des dispositifs hypersustentateurs pour garder une vitesse minimale et une manœuvrabilité acceptable. Ainsi, des becs à fente de bord d'attaque à fonctionnement automatique et de grands volets permettent à l'avion de rester contrôlable à basse vitesse.

Lorsque au début, la Bayerische Flugzeugwerke est enfin admise à participer à la compétition, au début de 1935, Willy Messerschmitt, a déjà réalisé le plus gros du travail de conception du Bf 109A ou 8-109, selon la désignation du RLM, ce qui permet au premier prototype V1 (V pour Versuchsflugzeug), d'être prêt dès le mois de mai, cependant les moteurs allemands eux ne le sont pas, et l'avion doit être modifié pour y monter un des quatre Rolls-Royce [[Rolls-Royce Kestrel[Kestrel VI]] de 695 cv, acquis par le RLM au Royaume-Uni, en échange d'un Heinkel He 70 Blitz. L'adaptation est terminée en août, et finalement le V1 avec immatriculation civile, D-IABI, effectue son premier vol en septembre, il est ensuite envoyé au centre d'essai de la Luftwaffe à Rechlin, pour participer à la compétition. Le V2, motorisé par un des premiers Jumo 210A, donnant lui 610 chevaux, disponibles enfin à la fin de l'été, est lui terminé en octobre et rejoint le V1. Par contre le V3, qui est le premier exemplaire armé, avec sa paire de MG 17 de 7,92 mm sur le capot moteur, devra attendre mai 1936 pour recevoir un moteur et rejoindre ses deux prédécesseurs.

Très rapidement, Arado et Focke-Wulf voyant leurs projets dépassés se retirent de la compétition, et seuls le Bf-109 et le Heinkel He 112 restent en lice. Outre l'hostilité de Milch, l'avion rencontre un accueil tout d'abord défavorable des pilotes, qui lui reprochent la voie étroite de son train d'atterrissage et son inclinaison élevée quand il roule, qui rendent les opérations au sol difficiles voire dangereuses pour des pilotes peu expérimentés. Le comportement en l'air va par contre finir par emporter leurs suffrages, l'avion se révélant manœuvrant une fois en l'air, et surtout capable d'une vitesse exceptionnelle de 470 km/h, soit trente de plus que son concurrent, et capable de piquer et grimper plus vite. Cependant, le Heinkel a encore la préférence des instances dirigeantes et le RLM commande donc une présérie de dix appareils de chaque type. Néanmoins, début mars, la nouvelle que le Spitifire a été mis en production, oblige la Luftwaffe, dans l'urgence à revoir sa décision, et finalement le 12 parait un document qui donne la priorité au Bf-109 qui est lancé en production, alors que l'on demande à Heinkel de revoir sa copie.

Le Messerschmitt Bf109 (Me109) en vol

Les choix technologiques risqués de Willy Messerschmitt, ont réussi à faire la différence, face au Heinkel, privilégié pourtant par les autorités. Comme sur le Bf 108 pour gagner du poids, il regroupe tous les efforts du moteur et du train sur un seul élément, la cloison pare-feu en arrière du moteur. De même pour l'aile, il n'emploie qu'un seul longeron avant, en forme de I, suffisamment robuste pour encaisser les efforts de flexion subis par la voilure, au lieu de deux dans la construction traditionnelle. Associé à une construction semi-monocoque métallique, ces innovations lui permettent d'obtenir une structure assez légère pour obtenir un bon rapport poids puissance, malgré la faiblesse des moteurs alors disponibles. Autres avantages, le Bf 109 est nettement moins coûteux à produire que son concurrent et il est possible de démonter ses ailes tout en gardant l'avion sur son train d'atterrissage, lors des maintenances et des transports par voie de terre. Par contre, ce choix implique un train à voie étroite, qui rend plus difficile le roulage et les manœuvres au sol. Cela deviendra particulièrement critique quand la puissance (et le couple de renversement) des moteurs augmentera.

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