Météorologie militaire - Définition

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Histoire

Depuis le début des guerre, les chefs militaires ont tenté d'utiliser à leur avantage les conditions métérologiques. Les premiers météorologues sont militaires sont donc probablement les devins et autres clairvoyants. Cependant, il faut attendre le XIXe siècle pour voir le développement de cette spécialité. En effet, la naissance de la météorologie moderne tient beaucoup aux observations des navires militaires et à leur besoins. Ce sont d'ailleurs souvent ses officiers qui ont été chargés de fonder les services météorologiques nationaux que l'on connait maintenant.

Ainsi, le 14 novembre 1854 une violente tempête provoque le naufrage de 41 navires français en mer Noire, au cours de la guerre de Crimée. Cette tempête avait traversé toute l'Europe de l'Ouest, mais personne ne fut en mesure de signaler, voire prévenir du danger. Face à ce constat, Urbain Le Verrier, directeur de l'observatoire de Paris, décide de mettre en place un vaste réseau de stations météorologiques couvrant l'ensemble de l'Europe et mettant à profit l'innovation technologique que représente le récent télégraphe électrique. En 1860, le vice-amiral Robert FitzRoy utilise le télégraphe pour colliger les données météorologiques quotidiennes venant de toute l'Angleterre et tracer les premières cartes synoptiques.

La Marine nationale française s'occupe ainsi de météorologie depuis le désastre de la Guerre de Crimée mais le service météorologique militaire ne fut créé qu'en 1916 en France avec le développement de l'aviation, de larges fronts de batailles et de matériels sophistiqués au cours de la Première Guerre mondiale. Les autres forces armées à travers le monde ont suivi une évolution similaire.

Durant la Seconde Guerre mondiale, les prévisions météorologiques ont pris un large essor avec l'utilisation des bombardements à longue portée, les batailles navales dans le Pacifique et le débarquement de Normandie. Certains météorologues alliés ont connu une certaine réputation suite à ce dernier événement, dont le Group Captain James Stagg et le norvégien Sverre Petterssen.

La prise d'îles nordiques par les Alliés a été faite spécifiquement dans le but de contrôler l'accès aux informations météorologiques en aval de l'Europe et les Allemands ont tenté de compenser leur manque de données à l'ouest en débarquant des stations météorologiques automatiques en territoire ennemi. Ils construisirent 21 de ces stations dont 14 furent disposées dans les régions arctiques et sub-arctiques (Spitzberg, Bear Island, la Terre de François-Joseph et le Groenland), 3 furent installées autour de la mer de Barents, au nord de la Norvège et deux étaient destinées à l’Amérique du Nord. La première fut installée à Martin Bay, au Labrador, en 1943, par l’équipage du U-537. La seconde ne parvint jamais à destination, le sous-marin qui la transportait, le U-867, ayant été coulé au nord-ouest de Bergen le 19 septembre 1944. (voir WFL-26).

Le radar, développé juste avant la guerre, s'est révélé un excellent moyen de repérer les précipitations et plusieurs météorologues militaires se sont lancés dans la recherche à ce sujet après le conflit, comme civils ou militaires : mentionnons le Dr. David Atlas, l'un des pères du radar météorologique. Les bureaux militaires ont été à l'origine d'autres améliorations. Par exemple, à partir de travaux de A. K. Showalter et J. R. Fulks aux États-Unis et de leurs propres observations, les officiers météo E. J. Fawbush et R. C. Miller, de la base aérienne Tinker (Tinker Air Force Base) de la US Air Force à Oklahoma City, ont pu prédire pour la première fois avec succès l’occurrence d’une tornade sur la base le 25 mars 1948 en soirée. Ce succès fit boule de neige, Fawbush et Miller reçurent rapidement le mandat de prédire la possibilité de tornades dans tout le centre des États-Unis pour la US Air Force. Ils furent mis en charge trois ans plus tard d’un centre de prévision du temps violent, le Severe Weather Warning Center (SWWC), pour toutes les bases du continent. Ces résultats se répandant dans la population, le gouvernement créa en mars 1952 un organisme expérimental inter-armes et civil (le Weather Bureau-Army-Navy ou WBAN) pour la prévision des orages violents à la population en général. Ce centre changera quelques fois de nom et il est devenu purement civil. Il est maintenant connu comme le Storm Prediction Center.

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