Mouvement Vie Libre - Définition

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Introduction

Le Mouvement Vie Libre est une association non confessionnelle et apolitique reconnue d'utilité publique qui regroupe des buveurs guéris, des abstinents volontaires, leurs familles, leurs proches et autres sympathisants afin d'accompagner les alcoolodépendants qui souhaitent mettre fin à leur maladie. Vie Libre fait partie des associations néphalistes dont l'objectif est d'accompagner le malade alcoolique qui souhaite guérir. Avec certaines spécificités décrites ci-après, Vie Libre propose des groupes de parole dont la périodicité varie entre 1 fois par semaine et 1 fois par mois en fonction des équipes de base (présentes dans la plupart des communes de France)qui composent les sections. Vie Libre est fortement implanté en France métropolitaine. La Corse n'est pas couverte. Vie Libre est aussi présent à l'Ile de la Réunion et en Belgique où le mouvement est une entité entièrement autonome du Mouvement français.

Définitions

Le Mouvement Vie Libre est composé de buveurs guéris, d'abstinents volontaires et de sympathisants.

Les membres actifs acceptent de payer une cotisation annuelle, s'abstiennent de toutes boissons alcoolisées, mènent la lutte contre l'alcoolisme sous toutes ses formes et contre les causes économiques et sociales qui l'engendrent. Ils n'oublient pas que des buveurs, des épouses, des enfants attendent leur témoignage, leur amitié et leur action pour retrouver la SANTE et le BONHEUR.

Les membres sympathisants acceptent de payer une cotisation annuelle et d'adhérer à l'idéal du Mouvement. Ils mènent la lutte contre l'alcoolisme sous toutes ses formes et contre les causes économiques et sociales qui l'engendrent. Ils peuvent devenir sur leur demande membres actifs.

Spécificités & champ d'action

Le Mouvement Vie Libre n'a pas de référence théiste, il se distingue par le rejet de l'anonymat (parce qu'il n'y a pas de honte à être malade) et par une approche humaniste et informelle du parcours de guérison. L'absence d'anonymat permet aux membres et responsables d'apparaître librement dans les médias à visage découvert. Comme le décrit l'anthropologue Sylvie Fainzang le mouvement propose au buveur de mettre fin à son esclavage et à retrouver sa liberté. Il attribue l'asservissement et la maladie des buveurs à la société. Pour Vie Libre, le buveur mérite le plus grand respect quel que soit le dégré de gravité de son mal. Parce qu'il est atteint d'un mal dont il ne porte pas, lui-même, la responsabilité.

La participation initiale aux groupes de parole est libre, sans inscription, sans obligation de s'exprimer ni de se représenter à la prochaine séance. Après une participation régulière à plusieurs séances, le malade, l'abstinent volontaire ou le sympathisant sont invités à adhérer à l'association (moyennant cotisation).

Outre ses groupes de parole, le mouvement organise des séances d'information et des actions de prévention ciblées sur les jeunes, les femmes, les travailleurs et les personnes incarcérées. Vie Libre dispense aussi des formations en communication avec les malades, animation de réunions, montage et conduite de projets et actions en milieux professionnels.

Historique du mouvement

En France

Le mouvement naît en 1953 de la fusion de l'Entraide fondée en 1937 par Germaine Campion et André-Marie Talvas et de l'Amicale du 147 qui regroupait depuis 1950 les malades du Docteur Vladimir Aïtoff.

En 1937, l'abbé André-Marie Talvas, né à Chauvigné en 1907, fait la connaissance de Germaine Campion née à Paramé en 1905 alors qu'elle rentre de Paris où elle été en proie à l'acoolisme et à la prositution. Germaine ne voyant plus d'issue à sa vie envisage de mettre fin à ses jours. L'abbé parvient à lui rendre raison et, à force d'écoute et de patience, la sauvera de prostitution d'abord et de l'alcool ensuite. De ce sauvetage naîtra la volonté commune de lutter contre les deux fléaux dont Germaine fut victime. Leur première initiative commune sera de créer en 1937 le groupe l'Entraide pour venir en aide aux alcooliques. Suivra en 1946 la création du Mouvement du Nid qui luttera lui, jusqu'à nos jours, contre la prostitution. C'est notamment grâce à l'action de ce mouvement que passa le 13 avril 1946 la loi dite Marthe Richard fermant définitivement les maisons closes.

Fin 1952, à l'occasion d'un congrès international anti-alcoolique, le duo décide d'unir ses efforts avec ceux du Docteur Vladimir Aïtoff. En 1953, leur idée se conctrétise par la pulication des statuts du Mouvement Vie Libre au Journal Officiel. Dès 1954, André-Marie Talvas publie la charte du mouvement. En voici un extrait significatif : "Vie Libre n'existe que pour respecter et aimer les malades alcooliques, leur porter secours, en refaire des hommes libres et les défendre contre tous ceux qui les exploitent, les abandonnent ou les tournent en dérision".

En 1963, congrès du X° anniversaire à Paris. Le mouvement est reconnu d'utilité publique. Le début des années soixante sera émaillé de dissentions et de conflits. Il en résultera d'une part une prise de distance du mouvement par rapport au Comité national de défense contre l'alcoolisme (CNDCA) et d'autre part la défection d'un certain nombre de cadres du mouvement. Certains d'entre eux ont contribué à la création en 1964 de la Fédération nationale des amis de la santé qui, elle même, fera plus tard l'objet d'une scission qui donnera naissance à Alcool Ecoute Joie et Santé.

En 1965, modification des statuts avec affirmation de l'orientation populaire du mouvement.

En 1966, congrès national à Vichy. Vie Libre réclame la création et le développement de l'alcoologie en France.

En 1984, reconnaissance en tant qu'association de jeunesse et d'éducation populaire.

En 1985, modification des statuts, officialisation de l'action en milieu carcéral.

En 1991, ouverture sur l'Europe. Débat avec les organisations syndicales et actions en entreprise.

En Belgique

L'ASBL Mouvement Vie Libre Belgique fut fondée en 1965, suite à des contacts entre les AA de la Province de Luxembourg en Belgique et des membres de Vie Libre des Ardennes Françaises. C'est Prospère Hamer qui prit la responsabilité d'organiser le mouvement en Belgique.

Prospère Hamer coopéra avec le docteur Klutz de la clinique de Bastogne en assurant avec Vie Libre le suivi des malades en sevrage avant, pendant et après leur cure. C'est au centre d'hygiène mentale de Bastogne que la première section de Vie Libre Belgique se mit à fonctionner. A cette époque, Prosère Hamer recevait les conseils éclairés de son ami André-Marie Talvas.

Dès 1967, deux nouvelles sections virent le jour à Arlon et à Athus.

Aujourd'hui, Vie Libre Belgique compte cinq sections et une trentaine d'équipes de base réparties dans la partie francophone du pays.

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